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Français
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Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/9s8z-fw87
Citer cette ressource :
iupsantMTP. (2016, 24 novembre). La bioéthique à l’épreuve des nouvelles technologies en santé.. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/9s8z-fw87. (Consultée le 2 juin 2024)

La bioéthique à l’épreuve des nouvelles technologies en santé.

Réalisation : 24 novembre 2016 - Mise en ligne : 7 février 2017
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Descriptif

Ala fin des années 1970, au début des années 1980, dans la poussée desextraordinaires progrès biotechnologiques, les techniques d’assistance médicaleà la procréation ont été appliquées à l’homme. Le décryptage du génome humain aouvert la possibilité d’en modifier les caractères. La révolution informatiquea modifié notre regard sur la manière d’envisager la vie et le soin au patient.De manière paradoxale, le développement des soins palliatifs à cette époquen’est peut-être pas anodin.

 

Iln’est pas inutile de rappeler que les lois bioéthiques, à l’origine programméespour encadrer les techniques d’assistance médicale à la procréation ont, de filen aiguille, amené, par une réflexion plus globale, à la révision des loisinformatiques et libertés par le fait que des fichiers étaient nécessaires pourtracer, répertorier les gamètes et les embryons générés. Au delà de l’aspectpurement technique, les discussions ont porté sur le statut de l’embryon :chose ou personne ?  Les gamètes,l’embryon étant des « produits du corps humain », la réflexion s’estétendue aux greffes d’organes et les modalités d’attribution des greffons. Onest passé de la « loi sur la bioéthique » aux « lois

µbioéthiques ».

Plusprès de nous, les débats sur l’utilisation de cellules souches issuesd’embryions humains, du liquide amniotique ou des cellules pluripotentesinduites ont pour motif les espoirs que donnent la médecine régénératrice pourremplacer une fonction ou un organe défaillants. Ce débat est ravivé par lesmodifications génétiques sélectives apportées par les techniques CRISPR-Ca9,les « ciseaux d’ADN », quipermettraient de modifier un génome humain ou bactérien. A quelles fins ?On pourrait aussi évoquer toute la littérature actuelle et parfois lesfantasmes sur « l’homme augmenté », sans oublier l’attitude à avoirchez les personnes en fin de vie.

 La relation médecin-malade s’est aussi trouvéemodifiée avec l’apparition des différents moyens mis à leur disposition.  La contemplation du scanner, de l’IRM ou del’échographie a remplacé l’examen clinique. La nécessaire traçabilité amène àregarder l’écran de l’ordinateur plutôt que le patient. Le téléphone portables’insinue dans le colloque singulier.

Enfait, de quoi s’agit-il ? Il s’agit de l’homme (et de la femme) qui n’estpas un moyen, il (elle) est une fin en soi. Il (elle) est vulnérable. Laconnaissance, la technique et sa mise en œuvre sont à son service et non pasl’inverse. Une visée bonne passe par lecrible de la norme (Paul Ricoeur). L’acte de soin est d’abord une relationhumaine qui passe par le regard. Respecter une personne, n’est-ce pas d’abord la regarder avec attention(respicere). Ce qui est techniquementfaisable doit-il être fait ou permis ? Unhomme ça s’empêche, disait Camus. Au plan collectif, la réflexion descomités est utile dans la foulée des éthiquesde la discussion (Habermas, Ricoeur), du contrat (Rawls). Il n’en reste pasmoins que ce que la société permet dans le cadre et la limite de la loi  peut et doit continuer à se discuter au planéthique. Tout ce qui est légal n’est pas nécessairement éthique. 

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