Notice
Mrsh-Caen
Couvrez cette dark romance qu’on ne saurait lire : pourquoi et comment parler des lectures des adolescent(e)s en classe ?
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Descriptif
Résumé de la communication : À l’heure où les maisons d’éditions françaises commencent à avoir recours, sur le modèle de l’édition américaine, aux « sensitivity readers » qui « déminent » les œuvres à paraître ou réécrivent celles du passé considérées comme moralement condamnables (l’exemple le plus récent étant celui des romans de Roald Dahl destinés à la jeunesse), à l’heure où la parole des femmes poursuit son mouvement de libération (Le Consentement (2020) de Vanessa Springora, ou les films Une famille (2024) de Christine Angot et Moi aussi (2024) de Judith Godrèche), de plus en plus nombreuses et nombreux sont les jeunes lectrices et lecteurs à plébisciter la dark romance. Sous-genre de ce que l’on appelle désormais la New romance qui représente plus de 7 % des parts de marché de l’édition, la dark romance met en scène des relations amoureuses intenses et toxiques, où manipulations et violences à l’encontre des personnages féminins sont légion. Une littérature à contre-courant du mouvement #MeToo dont s’emparent pourtant de plus en plus de lectrices et lecteurs réunis en communautés sur les réseaux sociaux. Cependant, ce phénomène éditorial, qui permet à de nombreux jeunes d’entrer dans la lecture, est méprisé (à tort ou à raison) par l’institution littéraire et l’institution scolaire. Ainsi les jeunes lectrices et lecteurs se retrouvent-ils souvent seuls face à ces univers interdits qu’il conviendrait pourtant de « déminer » avec eux. Quel est alors la place de l’école et le rôle des enseignants de lettres face à ce nouvel objet littéraire ? S’il ne s’agit pas d’inviter les professeurs à étudier et enseigner Captive de Sarah Rivens ou Trouble Maker de Laura Swann dans leurs classes, cette communication se donne pour objectif de réfléchir à la manière dont cette littérature, connue et souvent appréciée des élèves, peut devenir un objet pour aborder certaines œuvres patrimoniales (d’un point de vue thématique et esthétique), les penser à la lueur paradoxale de ces dark romances qui interrogent tout autant les représentations littéraires passées que présentes.
Biographie de l'auteur : Arnaud Genon est docteur en littérature française (PhD), agrégé de Lettres Modernes. Il enseigne actuellement à l’INSPÉ de l'Académie de Strasbourg (Université de Strasbourg). Membre associé à l'Institut de recherche en Langues et Littératures Européennes, (ILLE UR 4363 – Université de Haute-Alsace), il travaille depuis plus de vingt ans sur l’œuvre d’Hervé Guibert, plus généralement, sur l’écriture autofictionnelle et autobiographique. Il a publié plusieurs essais (notamment Fous d’Hervé. Correspondance autour d’Hervé Guibert, Presses Universitaires de Lyon, coll. Autofictions, etc., 2022), de nombreux articles, et codirigé (avec I. Grell) le colloque « Culture(s) et autofiction(s) » de Cerisy-la-Salle (2012) ainsi que le colloque « Hervé Guibert, d’hier à aujourd’hui » (avec F. Libasci) à la Villa Médicis, Académie de France à Rome (2021). Il s’intéresse par ailleurs depuis trois ans ç la littérature de jeunesse et à la littérature Young Adult.
En parallèle, il mène un travail autofictionnel avec notamment Les Indices de l’oubli (Éd. La Reine blanche, 2019), Prix Place aux Nouvelles 2021, Vivre sans amis. Ou comment j’ai (temporairement) quitté Facebook, Éditions de la Rémanence, coll. Traces, 2020 ou encore Mes écrivains. Une histoire très intime de la littérature, Éditions de la Rémanence, coll. Traces, 2018.
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