« Impact social des événements sportifs : de la rhétorique de l’évidence à la controverse »

Résumé de la communication : 

Depuis 1997, plus de deux tiers des référendums menés par les villes candidates à l’accueil des Jeux voient le « non » l’emporter (Maennig, 2019). Cette montée de la défiance s’explique en partie par un décalage croissant entre un gigantisme consubstantielle à la fête olympique et la montée des exigences de justice sociale et environnementale dans la société. En conséquence les grands événements sportifs internationaux (GESI) doivent engager une mue « durable » pour garantir leur acceptabilité sociale. Le choix de candidater à un GESI se justifie donc de plus en plus par la promesse d’un héritage économique et social qui profitera à tous. Or les travaux sur les impacts des GESI se caractérisent essentiellement par une approche complexe des effets venant à tout le moins nuancer les assertions enthousiastes des organisateurs. Une fois ce constat établit à l’aide de la littérature académique et de certains travaux menés depuis 2013, la contribution analyse la déclinaison territoriale du Relais de la Flamme Olympique en vue d’identifier les déterminants et les freins à l’adhésion des départements. A partir d’un corpus qualitatif (entretiens semi-directifs, analyse documentaire) et quantitatifs (recensement) inscrit dans une approche interprétative de l’action publique du sport (Chalip, 1995), on identifie une décorrélation entre l’attitude des départements à l’égard des Jeux et leurs dispositifs avec toute ligne politique ou axiologique (Hiller, 2012 ; Bourbillères et al., 2021). Cela se traduit par une forme d’instrumentalisation du sujet, renforçant de fait la manière dont l’olympisme et les GESI continuent d’être perçus dans l’espace public sous l’angle de la controverse.

Biographie de l'auteur : 

Hugo Bourbillères est Maître de conférences en STAPS à l’Université de Rennes et membre du laboratoire VIPS² - Valeurs, Innovations, politiques socialisations & sports - UR 4636. Ses recherches portent sur l’action publique territoriale et le potentiel des événements sportifs dans la structuration d’un territoire. Ses travaux sociologiques analysent en particulier les impacts économiques, sociaux, géographiques, culturels et politiques des grands évènements sportifs internationaux.