Conférence
Notice
Date de réalisation
Lieu de réalisation

MRSH Caen

Langue :
Français
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2018, 17 décembre). Un critique passe à table. [Podcast]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/131885. (Consultée le 13 juin 2024)

Un critique passe à table

Réalisation : 17 décembre 2018 - Mise en ligne : 19 juillet 2022
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Descriptif

Cette communication a été enregistrée lors d'une journée d'études (7 et 8 novembre 2018) consacrée à Claude Chabrol, à l’usage critique (dans ses articles) et dramatique (dans ses films) de la lettre, à la manière dont celle-ci contribue à la fatalité des intrigues chabroliennes. Figure critique certes moins éminente que ses camarades au milieu des années 50, Claude Chabrol a néanmoins, dans son œuvre prolifique, partagé avec eux le souci d’accorder à l’écrit une fonction souvent cruciale, fatidique même, propre à précipiter ceux qui en sont victimes dans les eaux troubles d’un sort irrémédiable. La lettre tue chez lui, elle est un poison qui tourmente ou terrasse. Parfois anonyme, souvent cachetée d’une mauvaise foi, elle circule d’experts (écrivains, journalistes, postiers, etc.) en pauvres destinataires funestement ciblés. Lecteur précoce, adorateur déclaré de Madame Bovary, admirateur de Georges Simenon, de Ruth Rendell, de la série noire, Claude Chabrol mérite à tous égards de compléter la liste des cinéastes de la Nouvelle Vague (Eric Rohmer, François Truffaut et Jacques Rivette) étudiés au Laslar depuis 2014 sous l’angle de l’écrit fondateur. La plume et les masques étant monnaie courante dans ses films, il est loisible d’en étudier les jeux de dupes et autres mauvais augures, aussi bien dans l’ordre narratif que dans les partis pris de réécriture ou reformulation de l’œuvre littéraire adaptée. David Vasse est maître de conférences en études cinématographiques à l’Université de Caen. Critique de cinéma et spécialiste du cinéma français contemporain, il a publié plusieurs articles dans Les Cahiers du cinéma, Eclipses, Double jeu, Contre-Bande, Vertigo, etc. Il a également publié Catherine Breillat, un cinéma du rite et de la transgression (Arte/Complexe, 2004), Le Nouvel âge du cinéma d’auteur français (Klincksieck, 2008), Jean-Claude Brisseau, entre deux infinis (Rouge Profond, 2015), ainsi que codirigé un ouvrage collectif sur Hou Hsiao-hsien (Presses Universitaires de Rennes, 2013). Il prépare actuellement un ouvrage sur Xavier Beauvois. Résumé de la communication Homme cultivé et fin gourmet, personnalité pétillante et dotée d’une rare finesse d’esprit, Claude Chabrol fut une figure paradoxale de la Nouvelle vague, à la fois dedans historiquement et un peu en dehors sur le plan de l’engagement cinéphile et critique. Critique, il le fut par défaut, entrainé par sa volonté de rejoindre la bande des Cahiers du cinéma. Auteur d’une vingtaine d’articles seulement en quatre ans (de 1953 à 1957), il n’avait pas vraiment de goût pour ça, bien que sous sa plume revenaient volontiers les termes phares de la revue jaune : auteur, rigueur de la forme, éloge de la construction dramaturgique et de la mise en scène. Cette communication retrace son parcours de critique amphitryon, caractéristique, malgré ses intermittences, de la pensée Nouvelle vague et de ses batailles.

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