Des plans papiers des archéologues à la base de données QGis, ou comment intégrer 40 ans d'archéologie préventive dans un système d'information géographique au service d'une problématique scientifique. Le cas de l'ANR Parcedes (2002-2024)

Intervenant(e)s : Magali Watteaux et Pascal Vialet

Il s'agit d'une base de données harmonisée de l'ensemble des limites parcellaires (surtout fossés) reconnues archéologiquement – essentiellement dans le cadre des opérations d'archéologie préventive – en Sud-Vendée et dans la plaine nîmoise depuis une quarantaine d'années. Celle-ci a été conçue sous QGis afin de pouvoir l'articuler facilement avec les autres données spatialisées du projet. Plusieurs aspects de ce travail qui s'est déroulé en deux temps (1er et 3e trimestres 2022) seront discutés : les difficultés du récolement des données du fait de la multiplicité des sources en fonction de leur âge plus ou moins avancé (plans papiers, plans DAO, plans CAD, fichiers SIG...) ; la sélection des informations pertinentes dans les rapports de fouille et leur agencement au sein d'une base inédite en lien avec la problématique de l'ANR PARCEDES ; le degré de « transférabilité » de la base de données du terrain vendéen au terrain nîmois ; enfin les perspectives d'archivage et de mise à disposition de cette base selon les principes FAIR sur la « Fabrique Numérique du Passé » et via un webSIG, tous deux adossés à Huma-Num (consortium PTM). Cette dernière problématique amènera à évoquer les autres données exploitées (réutilisées ou fabriquées) dans le cadre du programme ANR, de nature géohistorique (photos aériennes, cartes anciennes, données géographiques, MNT, etc.). Le colloque de Tours sera l'occasion d'exposer ces premiers résultats méthodologiques et en retour, entre autre, d'avancer dans la réflexion sur le Plan de Gestion des Données associé au projet et justement réalisé selon le modèle MASA.

Résumé succinct du projet ANR PARCEDES : L'objectif est d'étudier l'organisation et les évolutions des parcellaires agraires de la Protohistoire à nos jours à partir de 4 terrains français, italien et anglais. S'appuyant sur les avancés de l'archéogéographie française qui évalue la part des transformations et transmissions qui affectent les formes des paysages, PARCEDES se propose de lever 3 verrous scientifiques et méthodologiques : (i) résoudre le problème de la grande dispersion et hétérogénéité des données disponibles en partant de l'analyse morphologique des parcellaires des XIXe-XXe s. et en construisant une base de données exhaustive des fossés parcellaires trouvés en fouilles et diagnostics ; (ii) dépasser les études locales closes sur elles-mêmes par une approche comparée et une méthodologie harmonisée ; (iii) améliorer notre connaissance des structures agraires terrassées par la datation de 10 d'entre elles (Devon) grâce à une méthode archéométrique innovante (OSL-Profiling & Dating). Enfin, PARCEDES s'emploiera à faire un bilan critique sur les données et disciplines mobilisées.