Notice
Prima la musica ou la croisade des divas des Lumières
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Descriptif
La diva est une déesse, le terme italien est sans ambiguïté. Qualifier de diva une artiste de la scène est un jugement d’après une qualité féminine traversée par des imaginaires, de l’idéal, de la transcendance et bien sûr du sacré. La diva est un statut d’une humanité dépassée, d’une surhumanité. Actrice ou chanteuse, la performance concrète d’une artiste impressionne par sa capacité à s’élever de l’ordinaire et à transcender le réel.
Incarner un personnage, cet autre que soi-même, représenter une action en dévoilant son essence ontologique, résonner d’une voix chargée d’âme et d’émotions, tous ces moteurs du jeu scénique dépassent les limites du commun. Il faut le talent, le métier, le sens esthétique, la maîtrise de l’art. Tout cela est savoir humain. Mais lorsque le public est frappé d’éblouissement, il pense assister au miracle d’une apparition divine en pleine scène. Il tombe en adoration tant la diva est généreuse et bienfaisante. De l’adoration au culte, il n’y a qu’un pas aussitôt franchi, sans aucun scrupule, tout en enrobant la diva d’un imaginaire extravagant.
La diva devient un être d’exception qui ne vivrait pas comme le commun des mortels. Sa biographie est réécrite postérieurement en légende, si l’artiste n’a pas déjà vécu sa propre vie comme un mythe. Sa vie personnelle peut tout autant relever de la tragédie. Souvenons-nous de la vie privée de Maria Callas entremêlée à son répertoire de scène et son parcours artistique. À force d’incarner des personnages mythiques, d’exister à travers eux, d’être tant d’autres qu’elle-même pour paraphraser Albert Camus, l’artiste diva ne pouvait pas réintégrer l’ordinaire de la réalité. Ne fut-elle pas excommuniée pour cette raison ? Et pourtant, la diva se met au service de la dimension sacrée de la scène selon la grande tradition issue de l’Antiquité.
La diva est aussi une hybris d’artiste humaine. Il y a un prix à payer pour cela. Le statut de diva peut lui faire tourner la tête, mais cela va au-delà d’une sorte de vol d’Icare qui frôlerait de trop près un idéal interdit. Il y a le sacrifice de la femme réclamé par le public, une immolation consentie de part et d’autre à travers ce saut dans le bûcher de l’altérité. Qu’importe le regard porté sur elle, historique, sociologique, symbolique ou tout simplement esthétique, la diva est à la fois un feu d’artifice et la pierre angulaire du temple de la scène
Journée d’étude organisée par l’Institut IRPALL de l’Université de Toulouse Jean Jaurès (Responsabilité scientifique, Michel Lehmann) et l’Opéra national du Capitole de Toulouse (Direction artistique, Christophe Ghristi).
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