« Julien Touroult, je suis le directeur adjoint du Service du Patrimoine, ici au muséum. Je suis entomologiste, je m’occupe notamment de connaissances sur les coléoptères et plus largement sur les inventaires d’espèces en France.
Dans le programme planète revisitée, on a eu deux grands types de collecte : on a eu des collectes qui suivent un protocole rigoureux et des collectes qui visent à échantilloner le plus de choses possibles mais sans méthodes préétablies. En fait, les deux méthodes ne s’opposent pas : elles sont totalement complémentaires.
Les approches protocolées, c’est des choses qui visent à avoir des données très standardisées pour comparer des choses. Par exemple, y a -t-il plus de papillons dans les sommets de collines que dans les bas-fonds humides? On essaie de répondre à ça. Ca permet aussi de comprendre un peu comment ça fonctionne, comment ça s’agence dans l’espace, à voir des dynamiques. Par contre, c’est pas forcément les meilleures méthodes pour attraper le plus de papillons, si je suis mon exemple.
L’autre approche, c’est de mettre le plus de pièges possibles aux meilleurs endroits qu’on pense possibles quand on connaît bien l’écologie, par exemple des papillons, et de répéter ces pièges-là aux meilleurs endroits possibles pour attraper le plus de matériel possible. Là, l’intérêt, c’est qu’avec ces approches-là, qui sont plus intuitives de la part des chercheurs qui sont sur le terrain : on arrive à attraper plus de choses et plus d’espèces rares et donc potentiellement plus d’espèces nouvelles pour la science qu’on va pouvoir décrire.
Donc les deux approches sont deux approches scientifiques tout à fait respectables, mais qui n’ont pas exactement le même objectif. Dans un cas on cherche à comprendre et à comparer, et dans l’autre on cherche à trouver des espèces nouvelles pour continuer l’inventaire du vivant. »
Lors des expéditions de «La Planète Revisitée», les chercheurs ne s’intéressent pas aux groupes d’êtres vivants déjà bien documentés tels que les mammifères ou les oiseaux mais aux taxons encore mal connus ou inconnus des chercheurs : on parle de biodiversité négligée. Ce dossier va donc rappeler ce qu’est la biodiversité, expliquer l’intérêt d’en savoir plus sur la biodiversité négligée, puis montrer comment cette dernière peut être étudiée grâce aux inventaires naturalistes et au barcoding.
Ce dossier présente l’expédition terrestre réalisée par “La Planète Revisitée” en Guyane en 2015. Après avoir montré les objectifs de ces inventaires du vivant, le dossier explique les techniques de collecte qui ont été mises en place afin de faire une collecte massive de la biodiversité, c’est-à-dire de capturer le maximum d’êtres vivants, et de faire une collecte ciblée. Celle-ci s’effectue grâce à la capture à vue et à des pièges spécifiques réalisés par des spécialistes de certains taxons. Enfin, le dossier se termine par une description des traitements et des tris des spécimens effectués après la collecte et avant leur arrivée au laboratoire.
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