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- Date de réalisation : 29 Mars 2017
- Durée du programme : 29 min
- Classification Dewey : Psychologie de la sexualité
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- Catégorie : Conférences
- Niveau : Tous publics / hors niveau
- Disciplines : Psychologie clinique, neurosciences
- Collections : Critiques féministes des savoirs : corps et santé
- ficheLom : Voir la fiche LOM
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- Auteur(s) : KRAKOWSKI Kyn
- producteur : Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
- Réalisateur(s) : JIMENEZ Jean
- Editeur : SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
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- Langue : Français
- Mots-clés : traumatisme psychique, études sur le genre, entretiens en psychologie, minorités sexuelles, prise en charge thérapeutique
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Nécessité d'une prise en charge féministe et inclusive des traumatismes psychologiques liés aux violences sexuelles / Kyn Krakowski
Dans la même collection



















Nécessité d'une prise en charge féministe et inclusive des traumatismes psychologiques liés aux violences sexuelles / Kyn Krakowski
Nécessité d'une prise en charge féministe et inclusive des traumatismes psychologiques liés aux violences sexuelles / Kyn Krakowski, in colloque "Critiques féministes des
savoirs : corps et santé. Milieux associatifs, militants, professionnels et de
la recherche : collectivisation des expériences et des réflexions",
organisé par le réseau Arpège et l'Association EFIGIES
Toulouse, Université Toulouse Jean-Jaurès, 29-30 mars 2017.
Thématique 2 : Médecine, normalisation et violences.
Ce
colloque concerne la question des « savoirs situés» et son usage en
sciences humaines et sociales et en pratiques médico-sociales pour 2017, mais
aussi dans les arts et la littérature pour 2018.
Un savoir situé, c’est d’abord un savoir produit à partir d’une position
minorisée dans les rapports sociaux. « Minorisé » désigne la
situation de groupes sociaux qui se trouvent dominés socialement et
culturellement alors même qu’ils sont numériquement plus nombreux que les
dominants. C’est le cas notamment des femmes, mais aussi des personnes racisé·es,
des minorités de genre et sexuelles, des personnes à diversité fonctionnelle,
etc.
L’idée de féministes telles que Sandra Harding, Donna Haraway ou Patricia Hill
Collins est que cette position minorisée est une situation privilégiée pour
percevoir, d’une part, et déconstruire, d’autre part, les mécanismes qui
fondent et entretiennent les rapports de pouvoir. Au mythe de la neutralité des
sciences notamment dites « exactes », elles opposent l’idée que tout
savoir est produit à partir d’une position dans les rapports sociaux, et que
celle-ci a une influence sur la nature des savoirs produits. Ainsi, des
biologistes comme Emily Martin ou Hélène Rouch ont mis en évidence les
métaphores sexistes à partir desquelles était pensée la procréation (gamète
mâle active/gamète femelle passive), et mis en relation cela avec le fait que
ces descriptions avaient été pour l’essentiel produites par des hommes cis,
blancs et hétérosexuels. Les critiques féministes ont permis de montrer que
parmi les savoirs sur le corps produits en biologie, beaucoup n’étaient pas
« neutres » mais pensés à partir d’une position de domination qui
entretenaient des croyances essentialisantes et hiérarchisantes sur les corps.
Contre cela, elles revendiquent la possibilité de produire des savoirs à partir
d’une position féministe, ancrée dans leurs expériences de vie en tant que
minorisées. Loin de produire des savoirs « subjectifs » ou
« moins vrais » car politisés, le fait de « se situer »
permet au contraire de faire avancer la connaissance et de produire des savoirs
nouveaux et moins biaisés.
Instrument de critique des savoirs traditionnels et de production de savoirs
nouveaux, la théorie des savoirs situés est aussi un moyen de revaloriser
l’expérience de vie des minorisé·es. Non seulement cette expérience cesse
d’être un stigmate, mais elle devient en plus un privilège, un « privilège
épistémologique » permettant une prise de pouvoir ou empowerment.
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