Conférence
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Langue :
Français
Crédits
Jean JIMENEZ (Réalisation), Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Production), SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Publication), Cécile Thomé (Intervention)
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DOI : 10.60527/s9q1-db79
Citer cette ressource :
Cécile Thomé. UT2J. (2017, 29 mars). « Les vraies féministes, en fait, c'est nous ! » Les paradoxes de la réappropriation de la contraception par les utilisatrices des méthodes de gestion de la fertilité / Cécile Thomé , in Critiques féministes des savoirs : corps et santé. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/s9q1-db79. (Consultée le 25 avril 2025)

« Les vraies féministes, en fait, c'est nous ! » Les paradoxes de la réappropriation de la contraception par les utilisatrices des méthodes de gestion de la fertilité / Cécile Thomé

Réalisation : 29 mars 2017 - Mise en ligne : 1 juin 2018
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Descriptif

« Les vraies féministes, en fait, c'est nous ! » Les paradoxes de la réappropriation de la contraception par les utilisatrices des méthodes de gestion de la fertilité / Cécile Thomé, in colloque "Critiques féministes des savoirs : corps et santé, organisé par le réseau Arpèges-EFIGIES Toulouse, Université Toulouse Jean-Jaurès, 29-30 mars 2017.
Thématique 1 : Parcours médicaux individuels et critiques institutionnelles.

On note aujourd’hui une augmentation du recours à des méthodes de contraception non-hormonales (Bajos et al., 2014) et, parmi elles, aux « méthodes naturelles » de contraception, en particulier à celles qui s’appuient sur les MAO (méthodes d’auto-observation). Il s’agit de déterminer si la décision de recourir à ces méthodes, en s’appuyant sur des groupes institués, a pu s’inscrire et s’inscrit aujourd’hui, en France, dans une volonté de réappropriation des savoirs et des pratiques sur son corps, voire dans une démarche féministe–ou non.
Dès les années 1970, des discours féministes ont remis en cause l’idée d’une « libération » de la sexualité -et plus largement des femmes- par la contraception hormonale (Vandelac, 2004 ; Bernheim et al., 2009). Ces discours ont cependant eu une postérité faible dans les mouvements féministes français actuels (Quéré, 2016).
Si l’on cherche à déterminer les groupes qui, aujourd’hui, promettent aux femmes une « réappropriation » de leur corps en contournant cette contraception médicale, on voit apparaître deux pôles : d’une part des associations catholiques, et d’autre part des groupes s’inscrivant plutôt dans la mouvance écologique. Dans les deux cas, la pratique des MAO s’appuie sur un discours naturalisant et essentialiste – auxquels les utilisatrices (et utilisateurs, certaines méthodes s’adressant aux couples et non aux femmes) peuvent ou non adhérer. Ainsi, à partir d’un savoir qui se présente comme permettant aux femmes d’acquérir du pouvoir sur leur corps, c’est en fait à une réassignation de celles-ci à leur « nature » sexuée et aux limites que celle-ci engendre « naturellement » que l’on assiste.
Finalement, il semble que des solutions et des pratiques féministes, permettant un empowerment des femmes, restent aujourd’hui encore à trouver – et que c’est peut-être par une remise en cause plus globale des pratiques sexuelles que celles-ci peuvent passer (Delphy, 2001).


Intervention
Thème
Documentation

Bajos N., Rouzaud-Cornabas M., Panjo H., Bohet A., Moreau C., l’équipe de l’enquête Fécond, 2014, « La crise de la pilule en France : vers un nouveau modèle contraceptif ? », Population & Sociétés, 511.

Bernheim, C., Kandel, L., Picq, F., Ringart, N. (dir.), 2009, Mouvement de Libération des Femmes. Textes premiers, Paris, Stock.

Delphy C., 2001, « Le patriarcat : une oppression spécifique », dans L’Ennemi principal, volume 2 : Penser le genre (1979-1997), Paris, Éditions Syllepse, p. 51‑83.

—Guibert-Lantoine (de) C., Leridon H., 1998, « La contraception en France : un bilan après 30 ans de libéralisation », Population, 53, 4, p. 785‑811.

Lévy C., 2016, « Débats sur la contraception et l’autonomie sexuelle chez les féministes japonaises », Nouvelles questions féministes, 35, 1, p. 48‑64.

Löwy I., Gaudillère J.-P., 2004, « Controverses sur le traitement hormonal de la ménopause », Mouvements, 2, 32, p. 32‑39.

Quéré L., 2016, « Luttes féministes autour du consentement », Nouvelles Questions Féministes, 35, 1, p. 32‑47.——

Rebreyend A.-C., 2008, « La révolution de la pilule », dans Artières P., Zancarini-Fournel M. (dir.), 68. Une histoire collective [1962-1981], Paris, Éditions La Découverte, p. 451‑455.

Ruault L., 2016, « La circulation transnationale du self-help féministe : acte 2 des luttes pour l’avortement libre ? », Critique internationale, 70, p. 37‑54.

—Seaman B., 1995 [1969], The Doctor’s Case Against the Pill, Alameda, CA : Emeryville, CA, Hunter House.

Vandelac L., 2004, « Contraception autoroute pour sexualité bolide », dans Dumont M., Toupin L. (dir.), La Pensée féministe au Québec. Anthologie (1900-1985), Montréal, Éditions du Remue-Ménage, p. 515‑522.

> Voir aussi la bibliographie générale à télécharger dans l'onglet "Documents" de la vidéo d'introduction au colloque.

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