Les ateliers de céramique sigillée en région parisienne durant le Bas-Empire

Dans le cadre des RDV de la Station biologique de Besse, et du VIIIe Symposium interuniversitaire sur les céramiques antiques de Lezoux, organisé du 28 octobre au 5 novembre 2023, par  la Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand, en collaboration avec de nombreux partenaires, une conférence de Philippe Bet, archéologue, intitulée Les ateliers de céramique sigillée en région parisienne durant le Bas-Empire s'est tenue le 30 octobre à 2023 au cinéma de Besse (63).

Philippe BET, archéologue (Laboratoire ArAr - UMR 5138) est spécialiste du site archéologique de Lezoux et de la céramique antique en Gaule.

En résumé

La production de céramiques sigillées, cette poterie rouge si particulière qui deviendra vite emblématique de l'Empire romain, démarre dans les toutes dernières décennies de la République. Arezzo, Millau, Lezoux, l'Argonne et Rheinzabern ont été successivement les hauts lieux de cette fabrication jusqu'au troisième quart du IIIe siècle. Avec les désordres qui marquèrent la fin de cette période, les ateliers qui fabriquaient encore la terre sigillée avaient, pour la plupart, cessé d'exister. Pendant longtemps, les archéologues ont cru que, seules, les officines d'Argonne se relevèrent de façon significative. Un répertoire de formes particulières lui était associé et des décors à la molette remplaçaient les motifs en relief qui ornaient précédemment les coupes hémisphériques. Ces éléments caractérisaient indubitablement, du moins le croyait-on, les vases argonnais. Grâce à l'archéologie préventive, une fouille bouleversa en 2002 cette vision. Ainsi, dans les dépendances d'une grande villa qui surplombait la capitale de la cité des Meldes, un atelier, qui produisait les mêmes céramiques que celles issues en Argonne à 150 km plus à l'est, a été mis au jour. Ensuite, un autre lieu de production a été localisé à Villeparisis, puis un troisième à Ecouen/Saint-Brice. L'analyse des résultats des prospections archéologiques de la JPGF indiqua d'autres lieux potentiels en plaine de France. Peu à peu, de nombreux indices ont renforcé, en peu d'années, l'existence d'une "industrie" de la terre sigillée en région parisienne durant le IVe siècle. Cette enquête invite, ainsi, à la prudence et à l'humilité les chercheurs, puisque des certitudes répétées durant des décennies peuvent être remises en cause après un simple coup de pelle.