Notice
Désobéir pour le climat : action directe, urgence, et justice climatique
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Descriptif
Résumé de la Communication :
Ces dernières années, dans un contexte de forte attention aux enjeux climatiques, l’on a assisté à une médiatisation croissante d’événements protestataires dits « non-conventionnels » comme des blocages de routes ou de mines de charbon, des jetées de peinture ou de soupe sur des bâtiments ou des œuvres, des décrochages de tableaux, des perturbations d’événements sportifs etc. Cette visibilité a fait dire à un certain nombre d’observateurs et d’observatrices qu’on assistait très probablement à une « nouvelle » vague de résistance environnementale « sans précédent ». La première partie de cette présentation visera donc à montrer combien le recours à l’action directe dans le cadre des mobilisations climatiques n’a rien de nouveau ou de novateur, mais s’inscrit plutôt dans une riche tradition d’action directe environnementale. Elle reviendra également sur les multiples raisons qui peuvent justifier le recours à l’action directe, qu’elles relèvent d’une méfiance envers les institutions politiques ou d’un sentiment d’urgence à agir pour le climat.
La deuxième partie de la présentation portera sur cette notion d’urgence climatique, en revenant notamment sur les principales critiques dont elle fait peut faire l’objet de la part de certaines organisations d’activistes militant pour la justice climatique en Europe. Ces critiques s’articulent autour de trois idées principales. La première montre combien la notion d’urgence justifie souvent la recherche du risque et de la performance militante, en invisibilisant ses potentiels effets en termes d’épuisement militant. La deuxième soulève combien l’urgence climatique crée une forme de « hiérarchisation des luttes », limitant ainsi le potentiel de formation de coalitions avec d’autres mouvements sociaux, pourtant jugées essentielles par un grand nombre d’activistes. La troisième critique, plus générale, montre enfin comment l’idée d’urgence climatique contribue souvent à une reproduction des rapports de domination (sexisme, classisme, racisme, validisme etc.), qui irait à l’encontre d’un futur climatiquement juste. L’objectif principal de cette partie sera ainsi de montrer comment le recours (ou non recours) à la notion d’urgence climatique reflète des préférences stratégiques et des théories du changement social différentes.
Biographie de l'auteure : Fanny Lajarthe est chercheuse associée au centre de recherche SONYA de l'Université Libre de Bruxelles. Spécialiste des mouvements de justice climatique européen, elle a publié l’article « Désobéir en masse pour la justice climatique. Retours sur Ende Gelände » pour la revue EcoRev’ en 2020.
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