Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Mémorial de caen
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/z5hd-nq25
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2024, 26 septembre). Après Gomorrhe, survivre dans les ruines de Hambourg , in Les ruines de guerre européennes et leurs usages (XXe-XXIe). [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/z5hd-nq25. (Consultée le 25 avril 2025)

Après Gomorrhe, survivre dans les ruines de Hambourg

Réalisation : 26 septembre 2024 - Mise en ligne : 11 octobre 2024
  • document 1 document 2 document 3
  • niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif

résumé de la communication :Cible de dizaines de raids aériens programmés par le Bomber Command à partir de 1941 et de la semaine de feu de l'opération Gomorrha durant l'été 1943, l'agglomération portuaire d'Hambourg compte encore plus d'un million d'habitants vivant au milieu des ruines lorsqu'elle est prise sans combat par les troupes de la 7e division blindée britannique au printemps 1945. Hambourg compte parmi les villes détruites les plus symboliques de l'Allemagne de l'année 0 (Stunde Null) du fait de l'étendue des quartiers historiques et d'habitation détruits et du caractère spectaculaire des ruines des chantiers navals Blohm und Voss ou Deutsche Werft qui ont lancé de nombreux navires de guerre et U-Booten ayant semé la mort en mer du Nord et dans l'Atlantique. La publication dans les années 1980 du journal intime d'Egbert A. Hoffmann, jeune soldat blessé de 20 ans qui deviendra journaliste dans les décennies d'après-guerre, permet de suivre jour après jour les difficultés matérielles et les sentiments confus de chagrin, de déchéance et de crainte vis-à-vis des Soviétiques qui animent l'auteur du journal et qui semblent partagés par la grande majorité de la population des ruines. Alors que naît très vite la légende dorée du "bon Gauleiter" et Reichsstatthalter Karl Kaufmann qui a désobéi à Hitler en refusant de livrer un dernier combat inutile, la population hambourgeoise se présente en victime et prétend qu'elle ignorait tout des crimes commis par le régime national-socialiste alors même qu'il était de notoriété public dès 1933 que le le dirigeant nazi Kaufmann avait ouvert une section de rééducation dans la prison située aux portes de la ville et que des kommandos de déportés du camp de concentration de Neuengamme situé à une vingtaine de kilomètres du centre ville travaillaient dans les usines et installations portuaires quelques semaines avant la reddition de la ville. L'atmosphère particulière d'Hambourg fait coexister les victimes ensevelies sous les décombres qui continuent d'hanter les survivants, avec les nombreux morts de faim, de froid et de maladie qui continuent quotidiennement de mourir dans les caves et les immeubles ruinés au cours de l'hiver 1945-46. Pourtant, des ferments de vie nouvelle éclosent à travers les profiteurs du marché noir, la prostitution débridée et la quête parfois effrénée de plaisirs et de loisirs dans les salles de spectacles où se mêlent très vite jeunes Allemands et Britanniques pressés de tourner la page des tourments de la guerre.

 

Biographie de l'auteur : Éric KOCHER-MARBOEUF, Maître de conférences HDR, CRIHAM-Université de Poitiers qui est un partenaire du programme ANR Ruines de guerre.

Dans la même collection

Sur le même thème