Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Mrsh-Caen
Crédits
Gaël Eismann (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/r90m-j544
Citer cette ressource :
Gaël Eismann. La forge numérique. (2025, 10 avril). Le Militärbefehlshaber in Frankreich et la déportation. Genèse, catégorisations et représentations (1941-1942) , in Nouveaux regards sur les déportations au départ de France : bilan historiographique et perspectives de recherche. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/r90m-j544. (Consultée le 10 mai 2025)

Le Militärbefehlshaber in Frankreich et la déportation. Genèse, catégorisations et représentations (1941-1942)

Réalisation : 10 avril 2025 - Mise en ligne : 5 mai 2025
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Descriptif

Résumé : Cette communication fait le point sur le rôle joué par le Commandant militaire allemand en France (Militärbefehlshaber in Frankreich, MBF) dans le départ des premiers convois de déportés depuis la Zone Nord. Elle est le fruit de travaux que j’ai menés depuis une vingtaine d’années, dans le cadre de ma thèse d’abord puis, plus ponctuellement, dans le cadre de travaux ultérieurs.

Le Militärbefehlshaber in Frankreich (MBF, Commandant militaire allemand en France) qui s’installe à Paris à l’hôtel Majestic constitue l’une des pièces centrales du système d’occupation allemand en France occupée. Il y exerce seul – exception faite des départements du Nord et du Pas-de-Calais, de l’Alsace et de la Lorraine – les « droits de la puissance occupante » jusqu’en juin 1942, date à laquelle il perd ses compétences policières au profit d’un Chef supérieur de la police et de la SS en France (Höherer SS und Polizeiführer, HSSPF). 

Au lendemain de la guerre, rares sont pourtant les anciens responsables de l’appareil militaire d’occupation à avoir été inquiétés par la justice pour leur participation aux violences allemandes commises en France. Cette sortie de guerre « honorable » pour les hommes du Majestic participe, à l’époque, d’un processus global de construction d’une forme de « légende dorée » du MBF, dont les premiers jalons avaient été posés par les acteurs de l’appareil militaire d’occupation dès avant la fin de la guerre. Le mythe d’une occupation militaire, conforme aux Conventions et aux coutumes internationales de la guerre, imprégnera durablement la mémoire savante et collective. Aussi le MBF et ses services n’ont-ils longtemps pas été identifiés  comme des acteurs de la déportation.

À partir la fin des années 1990, une nouvelle génération d’historiens allemands, relayée par de jeunes historiens et historiennes françaises, a pris ses distances avec cette vision idéalisée du MBF et réévalué son rôle dans l’appareil de répression et de persécution allemand.  Leurs travaux ont notamment permis d’éclairer sous un jour nouveau la participation de l’administration militaire aux différentes formes de déportations organisées depuis le territoire français. Les miens y ont contribué en ce qu’ils ont mis en lumière le caractère multiforme des déportations initiées et/ou mises en œuvre par le MBF, revisité leur chronologie, leur genèse, ainsi que les représentations que les hommes du Majestic pouvaient en avoir. Autant de questions sur lesquelles reviendra rapidement cette communication.

Biographie de l'auteure : Gaël Eismann est maîtresse de conférences HDR en histoire contemporaine à l’Université de Caen-Normandie, chercheuse au laboratoire « Histoire, territoires et mémoires » (HisTeMé, EA 7455) dont elle dont codirige l’axe « Paix, conflits et violences ». Elle est par ailleurs chercheuse associée à l’Institut historique allemand de Paris. Ses recherches portent sur la Seconde Guerre mondiale, les politiques d’occupation allemandes en Europe occidentale et le maintien de l’ordre et la répression en France occupée. Avec comme fil directeur l’ambition de retrouver l’occupant derrière l’écran d’une historiographie franco-française qui avait tendance à l’oublier, mais aussi de questionner les représentations d’une Wehrmacht qui se serait comportée de façon « correcte » à l’Ouest. Elle a soutenu le 27 janvier 2025 une Habilitation à Diriger des Recherches dont le mémoire inédit s’intitule « Soumettre et punir. Les Françaises et les Français devant les tribunaux militaires allemands (1940-1944) ».

Intervention

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