Notice
CCIC, Cerisy-la-Salle
Que représentait Robert Gibrat (1904-1980) au Congrès international de philosophie en 1935 ?
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Descriptif
Cette conférence a été donnée dans le cadre du colloque intitulé "1935-2015 : 80 ANS DE PHILOSOPHIE SCIENTIFIQUE" qui s'est tenu au Centre Culturel International de Cerisy du 13 au 20 juillet 2015, sous la direction de Michel BOURDEAU, Gerhard HEINZMANN, Wioletta MIŚKIEWICZ et Pierre WAGNER.
Présentation de l'intervenant
Michel Armatte est statisticien et économiste. Maître de conférence à l’Université Paris-Dauphine et chercheur au Centre Alexandre Koyré (CNRS-EHESS), il a travaillé sur l’histoire et la préhistoire de l’économétrie (à paraître aux éditions des Mines) et s’intéresse depuis une dizaine d’années aux modèles et scénarios du changement climatique.
Résumé de la communication
Robert Gibrat, polytechnicien du corps des Mines, auteur de la première thèse d’économétrie en France, sur la loi de l’effet proportionnel, exerce diverses responsabilités dans le monde de l'Education ou de l'Industrie. Secrétaire d’Etat aux communications dans le second gouvernement Laval lui vaudra d’être condamné à 10 ans d’indignité nationale en 1946, mais ne l’empêchera pas de mener une seconde carrière exemplaire d’ingénieur conseil et de haut fonctionnaire à EDF, puis dans les institutions liées à la politique atomique de la France et de l’Europe.
Dès lors que pouvait-il représenter à un congrès de philosophie scientifique ? La réponse est en partie dans sa communication La science économique. Méthodes et philosophie à condition de la lire entre les lignes et à la lumière de ce qu’il a apporté à cette discipline, personnellement ou par le biais d’engagements dans des groupes spécifiques comme X-Crise, la société d’économétrie, le groupe politique Ordre Nouveau, les administrations et organisations patronales industrielles. Toutes ces institutions, plutôt éphémères dans une période fort agitée, étaient placées à l’intersection des sciences, de la société et de la politique. Au-delà de la seule science économique en pleine mutation face au défi de la Crise, Gibrat représentait aussi une nouvelle science unifiée à la fois par sa logique et par sa capacité à exercer une expertise technocratique (le mot date de cette période), à indiquer en quelque sorte dans ces années 1930 le chemin de la sortie (de crise) et du renouveau d’une société. Les philosophes des sciences ne pouvaient manquer de s’intéresser à ce programme, et Gibrat ne pouvait manquer de les écouter parler d’unité de la science.
Thème
Documentation
Présentation du colloque
L’idée première de ce colloque était de commémorer le grand Congrès international de philosophie scientifique qui s’est tenu à Paris en septembre 1935 et qui a fait date, non seulement dans l’histoire de la philosophie des sciences, mais aussi dans celle de la philosophie en général. Historiquement, ce sera donc l’occasion de faire le point sur ce que nous savons aujourd’hui de ce considérable événement de l’histoire de la philosophie du siècle dernier, qui a aussi inauguré la recherche collaborative en philosophie. Mais ce fut aussi l’occasion de faire place aux interrogations actuelles sur la nature de la philosophie scientifique : qu’est-ce que la revendication d’une philosophie scientifique signifiait en 1935, qu’est-ce qu’elle signifie aujourd’hui? Une attention particulière a été accordée à la place qu’y ont joué, ou n’y ont pas joué, les philosophes français ainsi qu’aux lieux où on défendait l’idée d’une philosophie scientifique, comme le Centre de Synthèse d’Henri Berr, ou l’Institut d’Histoire des Sciences, fondé en 1932 par Abel Rey.
Publication du colloque
Sur la philosophie scientique et l'unité de la science
Michel Bourdeau, Gerhard Heinzmann, Pierre Wagner (dir.)
Éditions Kimé — 2018
ISBN : 978-2-84174-908-9
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