Notice
L'aureus de Tibère d'Arthur Machen (1895) - monnaie fictive, débauches romaines et horreur gothique
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Descriptif
Comment l’invention d’une monnaie romaine peut servir d’assise matérielle à un récit horrifique ? Pivot du roman fantastique d’Arthur Machen (1863-1947) Les trois imposteurs, « l’aureus de Tibère » est une monnaie fictionnelle frappée d’un faune et commémorant une affreuse nuit d’orgie présidée par le célèbre empereur. Le roman raconte l'histoire de trois étrangers à la recherche d'un jeune homme « portant des lunettes » dans la Londres de l’époque édouardienne. Ce dernier s’est en effet rendu coupable du vol du fameux aureus, une relique vénérée par le culte ancestral auquel appartiennent les trois poursuivants. Ceux-ci interrogent tour à tour deux dandys – Dyson et Phillipps – leur comptant une suite d’histoires plus étranges les unes que les autres, convaincus que les deux protagonistes pourraient finir par les mettre sur la piste de l’homme aux lunettes. Le motif historiographique de la débauche des empereurs, matérialisé par la monnaie, sert ici de fondement tangible à la construction d’une fiction horrifique donnant chair aux faunes, satyres et autres créatures folkloriques. Un siècle plus tôt, les ouvrages du Baron d’Hancarville « Monumens de la vie privée des douze Césars » (1780) et « Monumens du culte secret des dames romaines » (1784) font usage de ces mêmes procédés – objets fictionnels (ici, des intailles inventées de toute pièce et illustrées) et orgies romaines – pour la construction de pastiches licencieux rédigés dans le goût des antiquaires du XVIIIe siècle. Prenant comme fondement une analyse du motif de l’aureus de Tibère dans la nouvelle Les trois imposteurs, nous nous intéresserons aux usages littéraires et narratifs d’une monnaie antique fictive.
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