Notice
Un monstre à Paris. L'image de l'assignat dans Le Nouveau Paris de Louis Sébastien Mercier (1798)
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Descriptif
L’assignat est le second échec de monnaie fiduciaire, après l’expérience de Law (1716-1720), mis en place en France entre 1789 et 1797 pour tenter d’éviter la banqueroute. Issu de la nationalisation des biens du clergé, il devient rapidement un papier-monnaie qui se déprécie et ruine ceux qui le possèdent. Rythmant le quotidien de la société révolutionnaire et révolutionnée, l’assignat dispose d’une place de choix dans Le Nouveau Paris de Mercier, œuvre en six volumes qui fait le portrait de la société parisienne en 1798. C’est un genre littéraire qui se présente comme le tableau actualisé de la capitale après la Révolution, pratiquant une poétique de la ville d’après le Tableau de Paris, modèle établi par Mercier entre 1780 et 1788. C’est une écriture du témoignage qui propose une autre vision de l’assignat que celle que l’on peut trouver dans les romans et discours politiques.
Cette communication envisage la façon dont sont présentés l’assignat et ses conséquences sur la vie parisienne : entre défiance du peuple et spéculation comique des agioteurs, entre récits de faillites et anecdotes de faux monnayeurs, l’assignat modifie les rapports entre peuple et gouvernement, tout en exacerbant les inégalités dans la capitale. Symboliquement l’assignat est à l’image de la Révolution, une « singulière et étonnante expérience » quoique « système hardi et quelquefois téméraire », absous parce qu’il a multiplié les ressources et conquis la liberté, mais dont l’évolution et l’anéantissement ont produit des maux irréparables. Il s’agira donc d’étudier les stratégies littéraires mises en place par Mercier pour faire de l’assignat un acteur des bouleversements de la société révolutionnée.
Intervention
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