Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Orléans (Dupanloup)
Langue :
Français
Crédits
Jean-Philippe Corbellini (Réalisation), Gabriele Vickermann-Ribémont (Intervention)
Détenteur des droits
MSH Val de Loire
DOI : 10.60527/g7vm-pp85
Citer cette ressource :
Gabriele Vickermann-Ribémont. MSHValdeLoire. (2024, 10 décembre). La valeur de la pièce rompue - une coutume de fiançailles dans la littérature anglaise , in La pièce et la plume : la monnaie dans la littérature. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/g7vm-pp85. (Consultée le 25 avril 2025)

La valeur de la pièce rompue - une coutume de fiançailles dans la littérature anglaise

Réalisation : 10 décembre 2024 - Mise en ligne : 18 décembre 2024
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Descriptif

Peut-être en réminiscence de l’ancien sumbolon, morceau de poterie cassée en deux dont les parties devaient identifier les deux partenaires d’un contrat, on trouve dans la littérature anglaise des XVIIe et XVIIIe siècles un rituel de fiançailles – parfois, tant que les formalités de mariage ne sont pas définies de façon plus stricte, interprété comme contrat de mariage – dans lequel le couple rompt une pièce de monnaie.

S’il y a des affaires historiques, portées devant les tribunaux en raison de la valeur contestée du lien ainsi formé, le rituel devient un motif littéraire fort, riche en connotations supplémentaires : de richesse, d’une part, déclinée selon la valeur de la pièce utilisée (broadpiece, large Carolus en vigueur jusqu’en 1663, p. ex., ou ninepence plus abordable et répandu parmi la population plus modeste) ; parfois celle de l’histoire du couple : séparé après les promesses, il espère être réuni comme le devront être les deux moitiés de la pièce (voir What d’ye call it de John Gay, 1715) ; ou encore celle de l’infraction, le rituel privé étant généralement performé clandestinement, en dehors du contrôle familial du lien matrimonial envisagé.

Selon Lawrence Stone, le symbolisme du rituel est évident, mais la raison de l’importance donnée à la pièce cassée au XVIIe et au premier XVIIIe siècle reste obscure. Dans la littérature, les enjeux de ce rituel semblent diverger selon les périodes et les genres : tantôt représenté comme expression d’un engagement contre toutes les adversités (voir The Bride of Lammermoor de Walter Scott), tantôt perverti pour tromper une jeune femme naïve (notamment dans la comédie de la Restauration anglaise, particulièrement complaisante envers les séducteurs), la pièce rompue figure dans la diégèse comme pierre de touche de la tension entre la preuve et la confiance, et dans les textes comme motif cristallisant l’axiologie entre sublimation quasi religieuse et sécularisation du lien amoureux. Ma contribution se propose d’explorer le motif de la pièce rompue afin de dégager des logiques de représentation et de distribution.

Intervention

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