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Langue :
Français
Crédits
Nathalie MICHAUD (Réalisation), Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Production), SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Publication), Jean Nayrolles (Intervention)
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DOI : 10.60527/5d0g-9803
Citer cette ressource :
Jean Nayrolles. UT2J. (2018, 22 mars). Regards français sur la peinture espagnole à l'époque de Georges Bizet / Jean Nayrolles , in Carmen. Construction(s) de la culture espagnole dans la France du XIXe siècle. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/5d0g-9803. (Consultée le 27 juillet 2024)

Regards français sur la peinture espagnole à l'époque de Georges Bizet / Jean Nayrolles

Réalisation : 22 mars 2018 - Mise en ligne : 26 juin 2019
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Descriptif

Regards français sur la peinture espagnole à l'époque de Georges Bizet / Jean Nayrolles, in "Carmen. Construction(s) de la culture espagnole dans la France du XIXe siècle", journée d'étude organisée par l'Institut de Recherche Pluridisciplinaire en Arts, Lettres et Langues (IRPALL) de l'Université Toulouse Jean Jaurès dans le cadre d'un partenariat avec le Théâtre du Capitole, sous la responsabilité scientifique et la coordination de Michel Lehmann et Christine Calvet. Université Toulouse Jean Jaurès, Théâtre du Capitole, 22 mars 2018.

Monument de l’art lyrique, opus maximum, icône d’Espagne, la Carmen de Bizet est bien de son temps, mais en est-elle le témoinjuste ? ou du moins écoutons-nous la cigarière de Séville chanter lesenfants de Bohême comme elle l’entendait ? En plein Romantisme, l’Espagne alimenteun imaginaire qui fascine les artistes français notamment. Les musiciens selaissent séduire par des airs et des danses populaires comme la jota, lefandango et la toute récente habanera, venue vers 1830 de la lointaine île deCuba. A l’instar de Liszt, ils passaient outre les rigueurs méthodologiques del’ethnologie pour s’épanouir dans l’espace de la fantaisie qu’ils dynamisaientà l’aide de l’énergique rhapsodie, une manière de concilier réalité, rêve ettempérament. Pour un pays pourtant si proche en distance de la France,l’Espagne des artistes relève de l’exotisme au même titre que l’Orient, moinscomme un territoire géographique qu’un univers culturel, avec tout ce que cela comportede défiguration, de détournement et d’appropriation. Une trahison grotesque d’unpoint de vue encyclopédique, une sublime offrande du point de vue del’expérience sensible et humaine. Qu’on pardonne cette caricature de Baudelaire :l’exotisme invite à voyager, sans forcément quitter sa chambre. Les paysinconnus viennent à nous, présentant des images-mirages de leur univers et desreflets-miroirs de nos propres visions, pour le plaisir de notreémerveillement. Mais qu’on soit musicien, écrivain ou peintre, Chabrier,Mérimée ou Delacroix, qu’on ait entrepris un voyage d’étude ou de vacances, onrevient d’Espagne avec une impérieuse créativité qui ne se contente pas de lacarte postale. Le 19e siècle étant traversé par des mouvementsidentitaires qui, d’une prise de conscience culturelle vers une actionpolitique, reconfigurent les sociétés européennes, les constructions de cesimaginaires artistiques soutiennent des causes plus larges. Il ne sert à riend’ironiser que ce soit un français qui ait écrit la musique considérée comme laplus espagnole d’entre toutes. Après tout, cette habanera de Carmen est d’origine cubaine, elleaurait pu s’envoler vers l’Argentine pour finir en tango, mais elle aurapréféré passer par la Catalogne pour échouer entre les mains de Bizet, inséréedans un recueil d’airs populaires espagnols assemblés par un certain Iradier, patronymeorthographié en Yradier sur les conseils de son éditeur parisien, parce que cesorigines basques flattaient mieux ainsi l’imaginaire de son lectorat. Les chercheurs réunis à cette occasion par l’Institut IRPALLen partenariat avec le Théâtre du Capitole ont à cœur de démêler l’écheveaude ces constructions imaginaires, échafaudées à partir de ramificationsétendues mais saisies au bout du compte en une représentation forte et impérieusede l’Espagne d’un point de vue français.

Intervention
Thème
Documentation

Regards français sur la peinture espagnole à l'époque de Georges Bizet par Jean Nayrolles : oeuvres citées :

Saint Luc en peintre devant la Crucifixion de Francisco de Zurbarán, 1635-1640 (Madrid, Musée du Prado).

L’apothicaire des Cordeliers d’Antoine Rivalz, 1700-1735 (Toulouse, Musée des Augustins).

Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard de Jacques-Louis David, 1801 (Rueil-Malmaison, Musée national du château).

 Portrait équestre du comte-duc d'Olivares de Diego Velásquez, 1634 (Madrid, Musée du Prado).

Gaspar de Guzman, Conde Duque de Olivares de Francisco de Goya [d’après Diego Velásquez], 1778 (Madrid, Musée du Prado).

La Monomane de l’envie de Théodore Géricault, 1819-1820 (Musée des Beaux-Arts de Lyon).

Le Jeune Mendiant de Bartolomé Esteban Murillo, 1645-1650 (Paris, Musée du Louvre).

Le combat du Giaour et du Pacha d’Eugène Delacroix, 1827 (Paris, Musée national Eugène-Delacroix).

Allá vá eso / Ceci va par là [caprice 66] de Francisco de Goya, 1799 (Castres, Musée Goya).

Les Contrebandiers de Pharamond Blanchard, 1829 (Madrid, Musée national du romantisme).

Pauvres de l’asile San Bernardino de Madrid /Pobres del asilo de San Bernardino de Madrid de Pharamond Blanchard, 1835 ( ?).

La Giralda de Séville d’Adrien Dauzats, vers 1839 (Paris, Musée du Louvre).

Saint-François en méditation de Francisco de Zurbarán, 1639 (Londres, National Gallery).

Les Majas au balcon de Francisco de Goya, 1800-1810 (New York, Metropolitan Museum).

La forge de Francisco de Goya, 1815-1820 (New-York, collection Frick).

Immaculée Conception [de Soult] de Bartolomé Esteban Murillo, 1678 (Madrid, Musée du Prado).

La Vieille faisant frire des œufs de Diego Velásquez, 1618 (Edimbourg, National Gallery of Scotland).

Saint Sébastien martyr de Théodule Ribot, 1865 (Paris, Musée d'Orsay).

Le bon Samaritain de Théodule Ribot, 1870 (Pau, Musée des Beaux-Arts).

Le Martyre de saint André de José de Ribera, 1628 (Budapest, Musée des Beaux-Arts).

Job de Léon Bonnat, 1880 (Bayonne, musée Bonnat-Helleu).

La Bacchante endormie de Gustave Courbet, 1844-1847 (Cologne, Fondation Rau).

L'Après-dînée à Ornans de Gustave Courbet, 1849 (Lille, Palais des Beaux-Arts).

Cabeza de venado [Tête de cerf] / Trophée de chasse de Diego Velásquez, 1626-1636 (Madrid, Musée du Prado).

Le buveur d'absinthe d'Edouard Manet, 1859 (Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek).

Ésope de Diego Velásquez, 1639-1640 et Esope de Goya de 1778 d'après Velásquez (Madrid, Musée du Prado).

Portrait de M. et Mme Auguste Manet d'Edouard Manet, 1860 (Paris, Musée d'Orsay).

Le guitarrero / Le chanteur espagnol d'Edouard Manet, 1860 (New York, Metropolitan Museum).

L'enfant à l'épée d'Edouard Manet, 1861 (New York, Metropolitan Museum).

Le triomphe de Bacchus de Diego Velásquez, 1628-1629 (Madrid, Musée du Prado).

Los borrachos de Francisco de Goya, 1778 (Paris, BNF).

Le vieux musicien d'Edouard Manet, 1862 (Washington DC, National Gallery of Art).

Los Gitanos d'Edouard Manet, 1862 (Paris, Petit Palais).

Lola de Valence d'Edouard Manet, 1862 (Paris, Musay d'Orsay).

Lola de Valence (gravure) d'Edouard Manet, 1863 (Paris, Petit Palais).

Victorine Meurent en costume d'espada d'Edouard Manet, 1862 (New York, Metropolitan Museum).

Le torero mort d'Edouard Manet, 1864 (Washington DC, National Gallery of Art).

Le torero mort (gravure) d'Edouard Manet, 1864 (Paris, bibliothèque de l'INHA). 

Le Christ mort et les anges d'Edouard Manet, 1864 (New York, Metropolitan Museum).

Le joueur de fifre d'Edouard Manet, 1866 (Paris, Musay d'Orsay).

L'exécution de Maximilien d'Edouard Manet, 1868-1869 (Mannheim, Kunsthalle).

Les enfants d'Édouard de Paul Delaroche, 1830 (Paris, Musée du Louvre).

Le Supplice de Jane Grey de Paul Delaroche, 1833 (Londres, National Gallery).

Cromwell au cercueil de Charles Ier d'Angleterre de Paul Delaroche, 1831 (Nîmes, musée des Beaux-Arts).

L'assassinat du Duc de Guise de Paul Delaroche, 1831, (Chantilly, musée Condé).

La mort de César de Jean-Léon Gérôme, 1867 (Baltimore, Walters Art Museum).

L'exécution du maréchal Ney de Jean-Léon Gérôme, 1865 (Sheffield Galleries and Museums Trust).

L'exécution de Maximilien (esquisse) d'Edouard Manet (?).

El tres de mayo de 1808 en Madrid / Le trois mai 1808 à Madrid de Francisco de Goya, 1814 (Madrid, Musée du Prado).

Les derniers moments de Maximilien, empereur du Mexique de Jean-Paul Laurens, 1882 (Saint-Pétersbourg, Musée de l'Ermitage).

Le jugement de Pâris de Marc-Antoine Raimondi, vers 1510-1520 (New York, Metropolitan Museum).

Olympia d'Edouard Manet, 1863 (Paris, Musée d'Orsay).

La Vénus d'Urbino de Titien, 1538 (Florence, Galerie des Offices).

Le bar aux Folies Bergère d'Edouard Manet, 1882 (Londres, The Courtauld Gallery).

Picture for Women (photographie) de Jeff Wall, 1979 (Paris, Centre Georges Pompidou).

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