La ville morte. La destinée des personnages et la fin du spectacle

évènement
Réalisation : 29 novembre 2018
Mise en ligne : 30 novembre 2018
DOI : 10.60527/pept-j755
URL pérenne : https://doi.org/10.60527/pept-j755
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vignette JE La ville morte-Korngold 2018

Descriptif

C’est par l’élégant mouvement descendant d’un drapé rouge que le spectacle échappe à nos yeux de spectateur. Par l’artifice du quatrième mur, transparent, nous avons vu, ressenti et réagi. La fin du spectacle correspond au dénouement de l’intrigue, selon des principes formalisés sans doute bien avant l’Antiquité qui nous a légué les premières théories sur ce sujet. La chute du rideau sépare le public de la scène, elle le libère de l’emprise et de la fascination que l’intrigue a exercé sur les spectateurs, en ayant habilement exploité sa curiosité, son désir d’expérience artistique et son inavouable voyeurisme. Le dénouement libère aussi les personnages saisis dans la machine infernale de l’intrigue, pour reprendre l’expression de Cocteau. Souvent attendu comme le clou du spectacle, il est l’aboutissement d’une perspective narrative et dramatique qui soigne tout particulièrement les dernières scènes du spectacle. Il concrétise par une action ultime la fin d’un parcours dramatique suivant la ligne de la destinée des personnages, cette puissance souveraine réglant d’avance le cours des choses.
Les chercheurs réunis à l’occasion de cette journée d’étude par l’Institut IRPALL en partenariat avec le Théâtre du Capitole se penchent sur les enjeux de la dernière ligne droite d’un spectacle scénique. De la comédie à la tragédie, le rideau tombe sur des scènes finales très différentes, où la mort s’invite fréquemment. Les romantiques apprécient la mort de l’héroïne, victime comme Tosca, rédemptrice comme Isolde, et jouent de l’espoir d’éviter l’inévitable comme celle de Violetta. La mort invite aussi à la sublimation, comme Paul de La Ville morte qui accepte enfin d’assumer le deuil ou Werther qui renonce à la vie par désespoir. Elle nourrit l’édification morale comme les héros mythologiques de la tragédie classique et lyrique s’emploient à défier leur destin. A l’autre bout de l’échiquier, le lieto fine, la fin heureuse, n’est pas le seul apanage de la comédie. L’opera seria du 18e siècle n’hésite pas à réécrire les fins tragiques de ces modèles du siècle précédent pour encourager le public, soulagé d’avoir évité le pire, à s’approprier la conclusion morale du spectacle. Et ce même siècle édulcore la violence des dénouements des tragédies de Shakespeare, tout simplement parce qu’elles enfreignent le bon goût.
Et la fin du spectacle, paroles, musique, jeux de scène se hissent à leur meilleur. Il faut éblouir par des effets de langage, de rhétorique et de technique. Ici un effet de décor comme une cathédrale en feu, là une ultime réplique pour frapper les esprits (« Elle me résistait, je l’ai assassinée !… ») et surtout un dernier saut de l’ange visant l’aigu d’une voix fragile de soprano. Lorsque le rideau tombe définitivement, il recouvre un ultime moment où recettes de théâtre et visions du monde se conjuguent en un moment d’exception.

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