Conférence
Notice
Lieu de réalisation
INSA Rouen-Normandie et Ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation
Langue :
Français
Crédits
Anne-Sophie Barthez (Intervention), Jean-François Balaudé (Intervention), Philippe Dépincé (Intervention), Anne-Lucie Raoult-Wack (Intervention), Hugues Demoulin (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/0nac-s669
Citer cette ressource :
Anne-Sophie Barthez, Jean-François Balaudé, Philippe Dépincé, Anne-Lucie Raoult-Wack, Hugues Demoulin. DGESIP. (2020, 20 novembre). 1/6 Discours d'introduction du Ministère, des Conférences d'établissements et de la Direction régionale aux droits des femmes et à l'égalité 20 novembre 2020 , in 6e journée nationale des missions égalité du 20 novembre 2020 : La prise en charge des violences sexistes et sexuelles et des discriminations au sein de l’Enseignement supérieur et de la recherche.. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/0nac-s669. (Consultée le 29 mai 2024)

1/6 Discours d'introduction du Ministère, des Conférences d'établissements et de la Direction régionale aux droits des femmes et à l'égalité 20 novembre 2020

Réalisation : 20 novembre 2020 - Mise en ligne : 2 mars 2021
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Descriptif

Avec : Anne-Sophie Barthez, directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle du ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation ; Philippe Dépincé, président de la commission Formation et société de la CDEFI ; Anne-Lucie Wack, présidente de la CGE ;   Jean-François Balaudé, président de la Commission des moyens et des personnels de la CPU ; Hugues Demoulin, directeur régional aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFE)

Intervention
Thème
Documentation

Ouverture de la journée par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation

 

Anne-Sophie Barthez, directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle du MESRI

Je remercie grandement l’ensemble des organisateurs et organisatrices, l’INSA de Rouen, les trois conférences (CDEFI, CPU et CGE), la CPED (Conférence Permanente des chargé.e.s de mission Egalité et Diversité), l’INED (Institut National d’Etudes Démographiques) et le département des stratégies de ressources humaines, de la parité et de la lutte contre les discriminations du MESRI. Je remercie également l’ensemble des intervenantes et intervenants issus du terrain, des institutions partenaires, des services de l’administration centrale, ainsi que les chercheurs et chercheuses. Un grand merci aussi aux 600 personnes inscrites à l’événement, parmi lesquelles je relève une grande diversité de profil.

La question des VSS dans l’ESR a d’abord été soulevée grâce aux lanceurs d’alerte, avant les premières mesures dans les années 2000, puis en 2012, avant le grand tournant du colloque international du 4 décembre 2017 à Paris-Diderot, avec l’appel de la Ministre à créer un dispositif de lutte contre les VSS dans chaque établissement de l’ESR, et le lancement de quatre groupes de travail (enquêter, former, communiquer et mettre en place des dispositifs). Puis, le MESRI s’est emparé progressivement de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme puis contre les LGBTIphobies.

La loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique, qui marque une nouvelle étape clé, rend obligatoire la création d’un dispositif de signalement des VSS et des discriminations dans chaque établissement. Dernièrement, une réforme du disciplinaire devrait conduire à une meilleure prise en charge des signalements et à un meilleur accompagnement des victimes.

Cette journée sera donc l’occasion de faire le point sur les actions menées depuis une vingtaine d’années, alors que des dispositifs fonctionnent et d’autres moins.

A l’issue de la journée, nous lancerons une plateforme en ligne qui permettra à chaque établissement, via un questionnaire, de renseigner les informations relatives à son dispositif VSS-discrimination. Cette plateforme permettra d’actualiser la cartographie des dispositifs, d’accompagner les établissements dans ces dispositifs et d’améliorer la visibilité nationale des initiatives mises en place.

Mot d’accueil des trois conférences d’établissements

Conférence des Grandes Ecoles

Anne-Lucie Wack, présidente de la Conférence des Grandes Ecoles

La CGE représente 220 grandes écoles françaises dans tous les domaines. Depuis la signature de la charte égalité femmes-hommes de 2013 et l’adoption des 17 objectifs des Nations Unies, beaucoup de chemin a été parcouru. Depuis 2014, la CGE dispose d’un baromètre avec des indicateurs. Cependant, des progrès restent à réaliser dans les cellules et les dispositifs de lutte contre les VSS mis en place dans les écoles. En 2019, notre baromètre égalité femmes-hommes indiquait que 60 % des grandes écoles disposaient d’une cellule avec une personne contact formée aux VSS. En termes de visibilité des initiatives, nous venons de publier un livre blanc de l’égalité femmes-hommes qui montre comment les grandes écoles se sont appropriées la charte de 2013 et comment les établissements peuvent faire évoluer des schémas et former des étudiantes et étudiants, demain en responsabilité, aux questions d’égalité femmes-hommes et de lutte contre les VSS. Par ailleurs, suite aux lancements d’alertes, les écoles de management de la CGE ont élaboré une charte sur l’inclusion et la diversité, en cours d’élargissement aux autres écoles. Cependant, ces démarches ne sont efficaces que si les étudiantes et étudiants s’engagent dans ces actions. A cet effet, le Bureau national des étudiants en écoles de management (BNEM) a élaboré une charte de responsabilité contre les discriminations et les violences, afin d’impliquer toute la communauté étudiante. Plus largement, des associations se sont créées dans de nombreuses écoles et travaillent sur ces thématiques.

Conférence des Présidents d’Université

Jean-François Balaudé, président de la commission des moyens et des personnels de la Conférence des Présidents d’Université

Que de chemin parcouru depuis la diffusion du vade-mecum de lutte contre le harcèlement sexuel en 2017 et d’actions engagées depuis la journée des missions égalité du 4 décembre 2017. Aujourd’hui, des cellules d’écoute et d’accueil existent dans chaque université et permettent aux établissements d’assumer leurs responsabilités vis-à-vis des étudiantes et étudiants. Plusieurs événements thématiques, nationaux ou locaux, ont eu lieu, des formations dédiées sont dispensées et la législation continue d’évoluer. Cependant, malgré un bilan conséquent des actions accomplies en trois ans, il convient de se projeter et de passer à une nouvelle étape, à laquelle la plateforme en ligne peut contribuer. Il faut développer la sensibilisation aux VSS, car la prévention constitue un élément majeur, notamment auprès du public étudiant, en y incluant la sensibilisation au cyber-harcèlement. Il faut aussi redimensionner les cellules d’écoute et d’accueil, de plus en plus sollicitées, et évoluer vers une institutionnalisation, voire une professionnalisation, notamment dans les grandes universités.

Cette journée offre l’occasion de demander au ministère d’accompagner financièrement les universités sur cette question, afin de recruter des personnes à plein temps sur ces missions. Il convient donc d’évaluer l’existant et de passer à une autre échelle, comme l’intérêt de développer un réseau européen de prévention des VSS, dans le cadre de la stratégie de la Commission européenne en faveur de l’égalité femmes- hommes.

Conférence des Directeurs des Ecoles Françaises d’Ingénieurs

Philippe Dépincé, président de la commission formation et société de la Conférence des Directeurs des Ecoles Françaises d’Ingénieurs

Les écoles d’ingénieurs accordent une grande importance au thème sensible de cette journée, car le comportement de nos étudiantes et étudiants est le reflet de leur futur comportement professionnel. De nombreuses campagnes, contre les discriminations ou le bizutage, ont été réalisées. Cependant, nous ne devons pas relâcher nos efforts. L’étude Femmes Ingénieures de 2016 montrait la banalisation du sexisme ambiant en écoles d’ingénieurs. Il en ressortait aussi un tabou sur les agressions sexuelles. Plus récemment, une enquête de l’Observatoire étudiant des VSS dans l’enseignement supérieur (octobre 2020) met en évidence une perception de l’inégalité en lien avec le niveau d’étude, ainsi que les principales causes à l’origine des VSS, à savoir l’effet de groupe, le sentiment d’impunité, le manque d’éducation et l’alcool.

Au sein de la CDEFI, nous savons que plus les femmes sont minoritaires, plus elles sont la cible de VSS. D’où la nécessité d’une meilleure parité chez les élèves et les enseignantes-enseignants.

Nous devons « dégenrer » les matières scientifiques dès le plus jeune âge afin de permettre, très tôt, une orientation paritaire vers l’enseignement supérieur. Nous devons aussi lutter contre la banalisation du sexisme par la sensibilisation et l’information sur les stéréotypes de notre société. A cet effet, la CDEFI a lancé le concours Ingénieuses dès 2011 et Cap Ingénieuses, à destination des collèges, en 2020, afin de lutter contre les stéréotypes de genre, favoriser une orientation mixte et tisser des liens avec les établissements scolaires, les associations et les entreprises. Nous avons également contribué à la réalisation de kits de communication sur les VSS, et participons actuellement aux modifications au sein du R&O[1] de la CTI (commission des titres d’ingénieurs) pour renforcer les enjeux de responsabilité sociale dans nos établissements. Nous participons aussi à des actions pour les jeunes lycéennes avec différentes associations (Bureau National des Elèves Ingénieurs, Femmes Ingénieures). Plus largement, je souhaite que les initiatives menées fassent disparaître les VSS et que l’écart entre les textes et la réalité se réduise.

 

Questions du public :

Béatrice Noël, cheffe du département des stratégies des ressources humaines, de la parité et de la lutte contre les discriminations (MESRI)

Une personne demande si la plateforme sera accessible aux établissements de type EPIC. La réponse est oui, car l’objectif de cette plateforme vise à valoriser les initiatives au-delà des EPSCP et EPST.

Une personne demande si les chartes de la CGE sont accessibles. Ces chartes sont accessibles sur le site internet de la CGE.

Mot d’accueil de la direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité de Normandie : les coopérations territoriales pour lutter contre les VSS et les discriminations

Hugues Demoulin, directeur régional aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFE, Normandie)

Nous avions initialement prévu une soirée théâtre forum avec une compagnie, un mode original de sensibilisation aux VSS, un sujet complexe à appréhender. A ce titre, la professionnalisation, afin de qualifier les faits, me semble une étape indispensable.

Dans chaque région, il existe un réseau aux droits des femmes et à l’égalité, avec une direction régionale et des délégations départementales. Ce réseau reste à votre écoute afin de soutenir vos initiatives. A l’échelle régionale, il convient de renforcer le travail de collaboration et de partenariat. En effet, les VSS reposent sur les mêmes schémas dans tous les domaines. Nous devons travailler par rapport aux auteurs, évidemment, mais aussi par rapport au contexte, et pas seulement les comportements et les victimes. En Normandie, nous établissons le lien entre les différentes structures concernées, dont les établissements de l’enseignement supérieur, pour les étudiantes-étudiants comme pour le personnel. Nous travaillons sur le milieu professionnel, l’enseignement et le sport.

Pour travailler sur le sujet, il est nécessaire tout d’abord de disposer d’une stratégie et d’indicateurs. Or ces derniers demeurent insuffisants. Nous devons aussi hiérarchiser les objectifs (formation de l’encadrement, travail avec les associations étudiantes, etc.) et les séquencer dans le temps.

Il s’agit aussi d’organiser des manifestations institutionnelles afin, par exemple, d’inscrire les VSS dans les plans de santé au travail. Puis, nous devons privilégier un angle d’attaque, tel que « la santé en Normandie », afin de mobiliser les acteurs et actrices sur le sujet. Il est également nécessaire de nouer des partenariats : droits des femmes, médecine, associations, etc.

Enfin, nous devons disposer de ressources, déjà nombreuses : kits de sensibilisation et supports de communication. Cependant, nous avons besoin de ressources territorialisées comportant des informations locales.

Enfin, si vous souhaitez travailler sur les VSS en tant qu’établissement employeur, le fond d’égalité professionnelle lance chaque année un appel à projets.

 

Questions du public :

Béatrice Noël, cheffe du département des stratégies des ressources humaines, de la parité et de la lutte contre les discriminations (MESRI)

Une personne s’interroge sur le recours, par les établissements, à un psychologue du travail. Des établissements ont déjà eu recours à des psychologues du travail pour concevoir leur dispositif de lutte contre les VSS.

Une personne s’enquiert du nom de la plateforme. Elle n’en a pas encore. Nous sommes ouverts à vos éventuelles propositions.



[1] Le R&0 (références et orientations) est le texte de référence de base de la CTI pour l’accréditation des écoles d’ingénieurs à délivrer le diplôme.


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