Entretien
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Lieu de réalisation
FMSH
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Français (Affichés par défaut)
Langue :
Français
Crédits
Dominique Grandgeorge (Intervention)
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©FMSH2022
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Droit commun de la propriété intellectuelle
Citer cette ressource :
Dominique Grandgeorge. FMSH. (2022, 6 septembre). L'ÉCOLOGISATION DU TRAVAIL SOCIAL - INTERVIEW DE DOMINIQUE GRANDGEORGE , in Interviews d'auteurs. [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/132905. (Consultée le 27 juillet 2024)

L'ÉCOLOGISATION DU TRAVAIL SOCIAL - INTERVIEW DE DOMINIQUE GRANDGEORGE

Réalisation : 6 septembre 2022 - Mise en ligne : 19 septembre 2022
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Descriptif

Interview de Dominique Grandgeorge, dans le cadre de la sortie du livre L'écologisation du travail social, publié le 8 septembre 2022.

 

Personne ne peut affirmer aujourd'hui ne pas être au courant du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité. L’humain est au cœur de ce phénomène comme il est au cœur de l’intervention sociale, et pourtant, les problématiques sociales et écologiques ont encore du mal à s’articuler.

En constituant une vaste revue de la littérature qui aborde les enjeux climatiques et écologiques et par le biais d’une enquête de terrain, Dominique Grandgeorge dresse un bilan des blocages psycho-sociaux et des raisons qui freinent les établissements sociaux à s’adapter aux enjeux environnementaux. Mais il ne s’arrête pas à ce constat d’échec et, sur le modèle de la monographie, il donne à lire cinq expériences en établissement, dans lesquelles préoccupations sociales et écologiques se complètent de manière probante et enthousiasmante.

Sur la base des éléments recueillis, une typologie des établissements et des modes d’action en lien avec le degré d'implication écologique est proposée: la technique des petits pas, le sas de passage, l'approche écologique globale. Selon l’auteur, c’est par cette dernière qu’une véritable réformation du travail social est possible et souhaitable, dans le souci de l'autre et le respect de l'altérité dans toute sa (bio)diversité. Cette réformation des pratiques ne pourra se faire sans un remodelage des formations en travail social.

La lecture de L’écologisation du travail social offre des outils en vue d’une application concrète au quotidien (consommation énergétique, mobilité, restauration collective, gestion des déchets, respect de la biodiversité, etc.) et stimule le désir d’agir. Cet ouvrage encourage les responsables d’institutions, professionnels, enseignants, étudiants, bénéficiaires et familles à envisager l’intervention sociale de manière systémique et intégrale en faveur d'une maitrise de l'empreinte environnementale générée par les activités humaines. Un autre travail social est possible!

Intervention
Thème
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Mais pourquoi il n’existe pas un tel livre dans notre secteur sur cette question en 2022 ? Pour moi, cela relève tout simplement de l’inconscience, voire de l’irresponsabilité. Si vous voulez, l’ouvrage, il se compose en plusieurs parties. On commence par faire très rapidement un état des lieux, un diagnostic de la situation au niveau international, du regard et de la réponse de l’Homme sur cette question très grave de réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité. Et après, je fais une enquête. Et dans cette enquête, on voit très rapidement, très vite, la durée à peu près… Elle était sur deux ans : 2018 - 2019. On voit très bien que l’inaction, elle est quasi générale. C’est ultra rare que vous trouviez quelques structures qui se lancent. C’est les structures que je présente dans mon livre et les monographies que je réalise. Et pour après, on refait ressortir une typologie d’engagement.

Vous avez un certain degré pour s’engager dans cette question d’adaptation au réchauffement climatique, comme nous exhorte de faire le GIEC. Après, sur cette base-là, je découvre au fur et à mesure des entretiens, moi-même je ne me mets pas en scène dans le livre, mais j’ai aussi été expérimentateur, pilote, en tant que directeur et donc je vois bien qu’il y a des facteurs qui ressortent et finalement convergent cinq facteurs de réussite. Et en fait, je m’attelle à développer ces cinq facteurs de réussite pour d’autres opérations à venir, à qui pourraient être intéressés dans ce cadre, il me semble important, au vu de la situation, de se diriger ou de conduire une opération dans ce cadre-là. Je ne pense pas qu’il soit plus timide qu’un autre secteur que le secteur industriel, que le secteur portuaire ou je ne sais quel secteur. C’est une question qui relève à la fois de la psychologie et qui relève à la fois de la sociologie. Et là, je trouvais qu’il était bon d’utiliser Sébastien Belair, qui fait des recherches sur notre appareil neuronal hérité de nos lointains ancêtres. Et aussi, encore une fois, je re-cite George Marchall avec son Syndrome de l’autruche, cette tendance à ne pas vouloir regarder la vérité en face. Et on pourrait aller loin, jusqu’à il y a quelques siècles, avec l’émergence des courants de pensée, le libéralisme, le socialisme, qui eux, sont complètement figés dans le productivisme. Et je ne sais pas si c’est vraiment la solution à l’heure actuelle des nouvelles conditions de vie matérielles qui s’imposent à nous.

Je me limiterai à l’exemple de la maison de retraite Simon Bénichou qui est installée au cœur de Nancy. Sous l’impulsion de la directrice, ils ont mis en place un projet d’établissement. C’est obligatoire dans la loi. Mais ce projet d’établissement, l’originalité, c’est qu’il est complètement vert, on peut dire. C’est-à-dire que tout est passé au gris, au tamis vert. C’est ce que j’appelle, moi, le filtre vert. L’ensemble des activités, qu’elles soient de soin, de ménage, la cuisine, le travail pédagogique, l’animation, tout ce qui est thérapeutique, passe par ce tamis vert. Et donc, finalement, on a une maison de retraite verte. Et c’est pour moi un des exemples, il y en a trois notamment formidables, du modèle ou des guides qu’il conviendrait de suivre pour arriver à remodeler, reformater notre travail social. Je ne vois pas comment dans nos enseignements, le contenu de nos enseignements, les attendus, comme on dit dans le travail social, on ne puisse pas, et c’est le cas actuellement, considérer, insérer les questions écologiques et qu’elles rayonnent, on l’a vu auparavant, qu’elles rayonnent, comme un filtre vert sur l’ensemble des formations à la fois la sociologie, la psychologie, à la fois la pédagogie, à la fois l’accompagnement social. Il est tout à fait logique qu’un éducateur, qu’une conseillère, qu’une assistante sociale, qu’un dirlo puisse être à même de faire son dossier, constituer son projet et accompagner une personne en se disant : « Attends, est-ce que mon activité, est-ce que mon projet, est-ce que mon boulot, est-ce que ma cuisine, elle est climato-compatible ? Est-ce que je respecte l’écosystème ? Ou est-ce que je le détruis ? » Je ne vois pas comment ne pas le faire.

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