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Chapitres
Descriptif
La mobilité ne se réduit pas au simple déplacement. Rapport social au changement de lieu, elle comprend une partie non actualisée, d'autant plus importante que l'accessibilité s'étend. La mobilité est l'une des trois grandes méthodes de gestion de la distance, avec la coprésence et la télé-communication. Sa spécificité est de se confronter et de s'articuler, à travers ses réseaux, aux autres "couches" de l'espace habité. Avec ses métriques, pédestres ou automobiles, publiques ou privées, elle s'intègre à la problématique plus générale de l'espace urbain et participe de ses choix portant sur la densité, la diversité, la place de l'espace public et l'exposition à l'altérité. Les techniques de la mobilité sont donc fondamentalement politiques. Un modèle de mobilité est toujours aussi un modèle d'urbanité.
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Texte de la 601e conférence de l'Université de tous les savoirs donnée le 5 janvier 2006[1]
Jacques Lévy : « Quelle mobilité pour quelle urbanité »
Définissons la mobilité comme la relation sociale au changement de lieu (Lévy & Lussault, 2003). Si l'on adopte cette définition, on écarte la réduction de la mobilité au seul déplacement, et on donne une place aux dimensions idéelles et virtuelles de la mobilité : la mobilité traite à la fois des déplacements qui ont effectivement lieu dans le monde matériel et de ceux qui pourraient avoir ou avoir eu lieu ainsi que de ce qui ont lieu dans différents registres idéels (celui du désir inaccompli, par exemple). Par cette démarche, on écarte symétriquement un sens très - à mon avis trop - général de ce terme qui, jouant sur les métaphores (telle celle de la « mobilité » sociale) ou sur des extensions incontrôlées (au monde de la communication, par exemple), noierait dans un ensemble mal structuré le problème spécifique de l'accès aux lieux par le mouvement (Bonnet & Desjeux, 2000).
Mobilité et espace urbain
La mobilité est centrale pour la forme urbaine, c'est-à-dire pour le fond de carte de la ville.
Comme l'a, le premier, explicité Ildefons Cerdà, une ville peut être considérée comme un ensemble de voies et d'entrevoies ( vías/ entrevías), c'est-à-dire comme une dynamique contradictoire entre des lieux et des liens entre ces lieux. Dans le vocabulaire contemporain, on dirait que la ville organise une cospatialité entre réseaux et territoires, en sorte que les réseaux maximisent la territorialisation (la ville devenant un espace continu et unifié) et que, sur cette « infra-structure », des réseaux et des territoires puissent être construits facilement à la demande par les acteurs. La capacité de territorialiser l'espace urbain est la première question que, avec le point de vue de l'accessibilité, la ville pose à la mobilité.
C'est donc par la mobilité que les urbains s'approprient la diversité de la ville et organisent toutes espèces de rapports à l'altérité - de leurs activités, des autres habitants, des fonctions co-présentes dans l'espace urbain. Mais, dans le monde urbain, la mobilité n'est pas seulement une technique du lien entre lieux. Dans la mesure où l'interaccessibilité entre les réalités spatiales constitutives d'une ville est une condition d'existence de la ville elle-même, la mobilité constitue aussi une technique incontestable d'« urbanogenèse » et elle se trouve en position d'intériorité (et non comme une prothèse externe) aux pratiques urbaines les plus fondamentales, c'est-à-dire à ce qui fait d'une ville une ville, à son urbanité. (Lévy, 1999). De fait, ce qui se passe dans les espaces et les temps de la mobilité ne peut être abordé comme un simple « effet secondaire » de l'urbain : il appartient à la liste limitée des marqueurs et des enjeux majeurs de l'urbanité. Ainsi les espaces publics sont-ils impensables sans le mouvement et la circulation, dont elles constituent le plus souvent un trait caractéristique, le stationnement prolongé étant alors interprété comme une rupture du contrat de civilité avec l'espace public. La question de savoir si un type de mobilité engendre ou au contraire détruit des espaces publics est à la fois simple et essentielle : elle interdit de traiter la relation automobile/transport public comme une question de technique physique de déplacement.
Par ailleurs, la mobilité ne constitue pas qu'un moyen extérieur de la coprésence (on se déplace pour rencontrer quelqu'un ou quelque chose) : elle est aussi l'un des « lieux » (c'est-à-dire des dispositifs) où la coprésence se produit.
C'est notamment le cas des interactions multisensorielles aléatoires au contact (imac), les rencontres non programmées avec des réalités effectués par la médiation de l'ensemble de l'appareil sensoriel. Les imac ne sont pas le seul type d'interaction possible dans la ville mais elles en sont le plus spécifique, le seul qui ne soit possible, en quantité et en qualité significatives, que dans un espace urbain. Leur force est qu'elle échappe au caractère « thématisé » des rencontres, professionnelles ou amicales, pré-organisées ou des lieux spécialisés (bibliothèques). Tout en fabriquant des liens faibles et, le plus souvent, éphémères, elles se trouvent au cSur de la confrontation de l'acteur avec les altérités. Elles offrent des conditions plus favorables que dans d'autres configurations (notamment celles du Web, très ouvertes mais peu interactives) pour bénéficier de la serendipity (trouver ce qu'on ne cherche pas) et des déplacements d'une réalité d'un registre, d'un ordre, d'un univers à un autre, ce qui constitue la force productive principale des activités créatives. Là se trouve l'un des avantages comparatifs majeurs des zones urbaines denses et diverses, qui explique pourquoi les activités à forte composante d'innovation, et en particulier lorsque ces innovations se nourrissent d'une multitude de ressources mal définies au départ, s'y localisent de manière massive. L'opposition entre métriques[2] pédestres, incluant les métriques des transports publics, où les imac sont possibles, et les métriques automobiles, fondées sur la privatisation des espaces de la mobilité, ce qui rend, par construction, les imac pratiquement impossibles, est bien à la fois structurante des systèmes de mobilité et fondamentale pour comprendre les logiques de la ville.
Enfin, la mobilité ne peut se penser qu'en relation avec son contraire, l'immobilité. Cela signifie que c'est l'ensemble du dispositif de gestion des lieux par les citadins et d'agencement de ces lieux par la société urbaine qui est engagé par le système de mobilités. Autrement dit, observer les mobilités consiste à adopter un point de vue, particulièrement central, sur l'ensemble de l'autoproduction permanente de la ville par elle-même.
La démarche proposée ici consiste à aborder la question du rapport entre mobilité et espace urbain sous plusieurs angles: la territorialisation par les transports ; la production des interactions ; les rapports entre mobilité périurbaine et développement urbain durable ; les « vitesses de la ville » et de revenir à une réflexion plus synthétique à travers la contribution de la mobilité aux modèles d'urbanité.
Transports et territorialité.
Réseaux de mobilité et territoires
Construction du tableau
Les différentes métriques ont été classées de 1 (moins bonne) à 10 (meilleure) pour chaque caractéristique. Le total obtenu par une métrique est la somme arithmétique de l'ensemble de ses scores. Le meilleur résultat théorique serait 70, le plus mauvais 7.
Définitions
L' extension (ou l'échelle) est la taille de l'étendue délimitée par les points les plus éloignés atteignables selon la métrique. Exemple : pour l'avion, le Monde.
La couverture est le rapport (mesurable en dimension fractale) entre le nombre de points atteignables par la métrique et l'ensemble des points de l'espace de référence. Exemple : le train à grande vitesse a une mauvaise couverture du territoire qu'il dessert.
La vitesse est le rapport entre le nombre de points reliés par la métrique et le temps (mesuré d'une manière donnée) nécessaire pour les relier.
L' adhérence est la possibilité pour le voyageur de couvrir l'ensemble des points du parcours, c'est le rapport entre la longueur du réseau (dans une unité de mesure donnée) et le nombre de points d'arrêts. Exemple : pouvoir monter ou descendre entre deux arrêts d'autobus.
La porosité est la disponibilité sensorielle de l'usager de la métrique aux réalités de l'espace de référence. Exemple : regarder le paysage, entendre les bruits extérieurs au véhicule.
L' interactivité est la capacité pour l'usager de la métrique à agir sur les réalités de l'espace de référence. Exemple : pouvoir engager la conversation avec d'autres personnes co-présentes.
La prégnance (contraire : la saillance) est la propension à conforter les caractéristiques de l'espace de référence. Exemple : les métriques automobiles laissées sans restriction tendent à détruire la multifonctionnalité de la rue.
La lecture de ce tableau, qui se veut une simple esquisse pour aborder les problèmes de territorialisation des transports, est assez claire. On notera d'abord que le traitement de la marche à pied comme un moyen de transport à part entière se trouve justifié par le fait qu'elle obtient le meilleur classement, malgré l'obtention du plus mauvais score en matière de vitesse. On aurait pu bien sûr donner un poids plus important aux vitesses, ce qui l'aurait désavantagée, mais on pourrait aussi objecter, en sens inverse, que la marche à pied compense sa lenteur par un très faible coût, une très bonne fiabilité et une excellente sécurité, trois composantes essentielles dans le choix d'un mode de transport. De fait, lorsque la configuration urbaine le permet, elle représente jusqu'à plus de la moitié des déplacements, une donnée masquée par le fait que, dans les enquêtes statistiques, l'on ne prend souvent en compte que les « déplacements motorisés ». À l'inverse, l'automobile obtient le plus mauvais résultat global. Cela s'explique par la mauvaise qualité de ses prestations dans la seconde partie du tableau, celle qui concerne la manière dont le mode de transport se comporte face au territoire qu'il dessert. En matière de porosité, d'interaction et de prégnance, l'automobile apparaît logiquement faible puisque le « système automobile » a été construit dans cette finalité, en assumant le caractère parasitaire de l'espace de transit sur l'espace urbain préexistant. Enfin, il est assez étonnant de constater que les autres métriques obtiennent des résultats assez voisins (entre 33 et 41), ce qui laisse penser que chacun possède un ensemble spécifique d'avantages et d'inconvénients et conduirait, si on prenait ce tableau comme base pour une politique publique, à imaginer entre eux une complémentarité plutôt qu'un choix exclusif en faveur de l'un ou de l'autre.
Comment maximiser les interactions ?
Quelles sont les métriques les plus favorables aux interactions et en particulier celles qui font la spécificité de la coprésence, les interactions multisensorielles aléatoires au contact, les imac ?
Mobilité et interactions
Supposons un espace public composé d'une voie de circulation mixte (piétons et voitures) et de ses abords. L'imac n'est possible par définition que dans les métriques pédestres, en situation de fixité aussi bien que de mouvement. On considère que l'imac est possible à partir d'un point dans toutes les directions dans un espace supposé d'égale densité d'opportunités. C'est donc la superficie qui est ici l'indicateur pertinent : celui qui peut couvrir la plus grande surface cumulée (en restant sur place ou en se déplaçant) aura la plus grande quantité de virtualités d'imac ( vimac). On peut considérer qu'un cercle de 100 m de rayon est accessible instantanément et sans bouger à partir d'un point quelconque : on nommera ce cercle unité élémentaire de vimac, ou U. Une solution consiste à ne pas se déplacer : c'est le renouvellement des caractéristiques du lieu qui permet la multiplication des vimac. Si on suppose que ce renouvellement est réalisé tous les quarts d'heure pour les humains et les objets mobiles mais que celui-ci ne touche que la moitié des réalités sociales concernées, le reste étant stable, on peut considérer qu'en une heure un individu aura acquis 2,5 fois la « population » du cercle, soit 2,5 U. Si en revanche il marche sans interruption pendant le même temps à 4km/h, il aura eu accès à autant de cercles que d'unités de 200 m (100 m pour quitter un cercle, 100 m pour accéder à un nouveau centre), soit 4000/200 = 20 U.
Prenons maintenant le cas d'une personne conduisant une automobile à 30 km/h de moyenne. Le temps de déplacement proprement dit est donc très faible : à cette vitesse, il ne lui faut que 24 s pour se rendre d'un centre de cercle à un autre. Mais c'est compter sans le temps de stationnement, qui, même dans des circonstances favorables, ne descendra guère au-dessous de 8 minutes tout compris (1 min pour trouver la place, 1 min pour se garer, 2 min pour retrouver à pied le point de départ, et tout cela multiplié par 2 lorsqu'on s'en va, tout ce temps « programmé » étant peu compatible avec la potentialité d'imac). En supposant qu'il reste à chaque fois une minute sur place, soit au total 9 min par opération, l'automobiliste n'aura eu accès en une heure qu'à 60/9 = 6,66 U. Si on considère une densité humaine effective (résidence + emplois + activités) de 20 000 hab/km2, courante dans les grandes villes européennes, et que l'on limite la population aux humains, on aura des U = 628 hab. Un piéton (ou un « pédestre » utilisant les transports publics) aura été au contact de 12 560 habitants en une heure, tandis que l'automobiliste n'aura eu accès qu'à moins de 4 190, soit le tiers environ. Encore cette disponibilité est-elle fort improbable car elle aboutirait à rendre improductive l'essentiel du temps de cet automobiliste qui aurait passé la quasi-totalité de son heure à effectuer des stationnements. Dans ces conditions, et s'il vise à accéder à des lieux nouveaux, il ne va utiliser son automobile que pour tirer profit d'un avantage comparatif par rapport aux métriques pédestres, et va donc rechercher les situations où le différentiel de vitesse absolue compense le coût en temps du stationnement. Avec des transports publics circulant, compte tenu du problème de l'accès et de la fréquence, à environ 15 km/h, l'équilibre va être obtenu avec un trajet de 16 min. Cela signifie qu'en une heure, l'automobiliste aura eu accès à 3,75U, alors que le pédestre circulant en transports publics ajoute à ces 3,75 U le potentiel d'imac du déplacement lui-même, ce qui n'est pas le cas du conducteur, concentré sur sa conduite. On peut estimer les vimac en cours de déplacement à 10 % d'un U standard (compte tenu du confinement des espaces de transports) renouvelé toutes les cinq minutes, soit 1,2U/h. Au total, le pédestre aura donc encore eu accès à environ 5U, qui, ajoutés aux 3,75 donnent 8,75. Les temps de transports supérieurs à 1 h étant rares, une ville moyennement dense comme celle envisagée donne là encore clairement l'avantage aux métriques pédestres.
En conclusion, on dira que la vitesse de l'automobile, qui permet à ses usagers d'accéder à un grand nombre de lieux, est assortie de contraintes d'utilisation qui résultent de son mauvais rapport de territorialité avec les espaces parcourus. Lorsqu'il veut redevenir un piéton pour profiter de ressources territorialisées, l'automobiliste subit la contrainte de devoir mettre en place à chaque fois des commutateurs adéquats (accès au véhicule, stationnement) qui sont si gourmands en temps qu'ils font plus qu'annuler l'avantage initial. En matière d'interactions non programmées, l'automobiliste n'est jamais gagnant. Ses avantages reposent soit justement sur le refus des interactions (au profit de l'espace privé), soit sur la desserte d'espaces non denses, où les virtualités d'interactions sont également plus faibles. Le choix de l'automobile apparaît donc fortement relié à la méfiance vis-à-vis du principe même d'altérité contenu, à travers l'espace public, dans l'urbanité. L'automobile porte en effet triplement atteinte à l'espace public : par sa technique, en transformant la diversité en espace monofonctionnel, par les choix urbanistiques qu'elle induit, en consommant de l'étendue et en réduisant d'autant la densité générale donc les virtualités de rencontres aléatoires ; par une philosophie politique de l'espace qui consiste à privatiser l'univers de la mobilité, composante essentielle de l'être-ensemble urbain. Directement ou indirectement, l'automobile joue donc un rôle central dans l'option de la ville diffuse (Certu, 2000 ; Dupuy, 1995 ;1999).
Mobilité et développement urbain durable
Différents travaux ont montré que la périurbanisation exerce des effets néfastes sur l'environnement. (Newman & Kenworthy, 1989; Fouchier, 1997) On a souvent insisté sur la consommation de carburant, très supérieure lorsque les distances kilométriques s'allongent, et sur ses effets sur l'air. Mais on pourrait penser que la production de voitures économes et « propres » finirait par changer la donne en ce domaine, du point de vue des valeurs absolues. La contre-objection sera alors que, en termes relatifs, l'avantage de la ville compacte n'est pas entamé, ce qui est décisif dans la mesure où les tendances récentes ne laissent pas présager que la production de gaz à effet de serre puisse être rapidement ramenée à des taux réputés non dangereux.
On s'arrêtera ici sur un autre aspect de transformations de l'environnement pouvant avoir des conséquences dangereuses - ici en matière de gestion du cycle de l'eau : l'artificialisation des sols. Sachant que, dans la périurbanisation, la composante des mobilités est essentielle comme choix initial et comme pratique, il est intéressant de se demander quel est son impact différentiel sur l'imperméabilisation des surfaces.
Modèle de mobilité et artificialisation des sols
On sait que l'un des facteurs incriminés dans la multiplication des inondations d'espaces habités est la croissance des surfaces rendues imperméables par les bâtiments ou la voirie, ce qui augmente d'autant le ruissellement des eaux en surface. À cet égard, quel est le poids respectif de l'installation marginale (c'est-à-dire supplémentaire) d'un résidant dans la zone dense d'une ville et dans le périurbain ? Du point de vue de la résidence, on définit la zone urbaine dense comme constituée d'immeubles de six niveaux (R+5, dont un rez-de-chaussée non utilisé pour le logement) comprenant des appartements, ce bâti se trouvant en continuité avec le reste de l'agglomération. Selon le même point de vue, on caractérise le périurbain, par des lotissements de maisons individuelles disjointes (on a opté ici pour une distance faible : 500 m) du reste de l'agglomération. On suppose par ailleurs que l'emprise des bâtiments et les réseaux de transports sont les deux causes uniques d'imperméabilisation des sols. On suppose aussi, pour simplifier, que les déplacements se répartissent uniformément dans la journée. Enfin on pose que les autres services urbains nécessaires aux habitants (et leur emprise) sont les mêmes dans les deux cas.
1. Emprise du bâti : 8 contre 40.
L'impact du bâti est inversement proportionnelle à la hauteur de l'édifice, en considérant que la surface habitable par habitant est la même (ce qui n'est pas très loin de la réalité si l'on considère un seul niveau du pavillon, l'étage éventuel n'ajoutant pas d'emprise au sol). Ainsi, sur la base de 40 m2 par résidant, on aura, pour un appartement, une contribution à l'emprise au sol de 40/5 = 8 m2, tandis qu'elle sera de 40 m2 pour un pavillon. Le rapport est de 1 à 5 au détriment du périurbain.
2. Voirie d'accès : 1,9 contre 28,6.
En zone dense, les immeubles sont jointifs et les îlots serrés, tandis que, dans le périurbain, les lotissements, les commerces ou les zones d'activité s'étalent, laissant de vastes étendues vides. Sans prendre en compte la hauteur des bâtiments (cf. 1.), on peut opposer des rues parallèles aux façades des immeubles en zone dense à une voirie périurbaine qui longe aussi des espaces non bâtis. Dans une rue constituée d'une succession d'immeubles, la longueur de voirie pour un immeuble de 30 m de façade sur 15 de pignon sera de 30/2 (puisque la rue est partagée avec l'immeuble d'en face), soit 105 m2 pour une rue de 7 m de large. Cet immeuble ayant une surface habitable de 450 x 5 = 2250 m2, il peut donc loger 2250/40 = 56,25 personnes. La contribution de chacun à la voirie nouvelle sera donc de 105/56,25 = 1,87 m2. Dans un lotissement pavillonnaire, une maison de 120m2 d'emprise correspond à un terrain de 600m2 environ, soit, pour un carré, un côté de 24,5 m. Sur une voie de largeur similaire, cela représente 85,75 m2, soit 28,6 m2 par résidant. Le rapport est ici de 1 à 15.
3. Voirie de liaison : 0 contre 38,9.
Dans une zone appartenant à l'agglomération, aucune voirie ayant pour but de connecter cette zone avec le reste de l'espace urbain n'est par définition nécessaire. La disjonction morphologique entre les zones périurbaines et les espaces bâtis préexistants impose au contraire une voirie spécifique de liaison afin d'intégrer ces zones dans l'aire urbaine fonctionnelle. Supposons un vide de 500 m entre un lotissement de 30 pavillons, soit 90 personnes, et l'agglomération morphologique. Si nous considérons que cette voie de liaison fait 7 m de large, ces 500 m ont une surface de 3500 m2, partagés entre les 90 résidants, soit 38,9 m2.
4. Déplacements : 0,42 contre 5.
En zone dense, l'ajout marginal d'un habitant a un effet très faible sur la voirie : les transports publics peuvent absorber ses déplacements personnels en augmentant leur capacité, au besoin en réduisant l'offre de voirie automobile et en déversant une partie du trafic automobile vers les transports publics. On suppose que le nouvel habitant effectue l'ensemble de ses déplacements urbains en transports publics de surface et qu'il n'occupe pas la voirie avec un véhicule stationné. À partage constant de la voirie, la demande de voirie supplémentaire est égale à la surface occupée par un voyageur multipliée par la longueur de ses déplacements, soit quelques m2 multipliés par la surface de la zone, divisés par la fréquence de passage dans chaque point, nécessairement très faible. En considérant, pour simplifier, que le voyageur passe tout son temps de déplacement dans le même « lieu-mouvement » avec une emprise individuelle de 5m2 (ce qui est large), une occupation de 2 heures par jour donne un coût en surface 5 x 2/24 = 0,42 m2. Dans le périurbain, en supposant que les transports soient effectués en automobile, le surcroît de surface se subdivise en deux segments : stationnement et circulation. Le stationnement résidentiel est censé être déjà pris en compte (1. et 2.). La place de stationnement de 15 m2, supposée ici encore être localisée en surface, ne sera utilisée qu'en relation aux déplacements (pour le travail, les loisirs, le commerce, etc.), soit environ 6 heures par jour, ce qui représente 15 x 6/24 = 3,75 m2. Pour le véhicule circulant, il faut compter 45m2 par voiture (trois fois la surface de stationnement) pour une circulation fluide à 30km/h. En dehors de la voirie de liaison (qui représente une part négligeable des distances parcourues), la surface requise par les déplacements. À raison de 2 heures par jour, on obtient 45 x 2/24 = 3,75 m2. Au total, un véhicule engendre 7,50 m2 de voirie. En supposant un taux d'occupation de 1,5 personne par voiture, on obtient un total de 5 m2 par personne. C'est près de 12 fois plus que pour la zone dense.
Si on fait la somme des coûts marginaux d'imperméabilisation, on obtient, pour la zone dense : 8 + 1,9 + 0,42 = 10,32 m2. Pour le périurbain, cela donne : 40 + 28,6 + 38,9 + 5 = 112,5 m2.
Lorsque mille nouveaux résidants emménagent dans les centres anciens ou en banlieue dense, ils produisent environ un hectare de sols étanches. Si ces mille résidants vont dans le périurbain, c'est sur plus de onze nouveaux hectares que l'eau de pluie va ruisseler.
Les vitesses de la ville : pas si simple !
La vitesse, c'est la capacité d'accéder à des réalités distantes rapportée au temps. Voyons comment on peut l'inscrire concrètement dans un système de mobilité au sein d'un monde urbanisé.
La vitesse urbaine : l'accessibilité rapportée au temps
Dans un espace urbanisé, et en supposant, pour simplifier, la pertinence d'un temps conventionnel (mesuré en minutes), la vitesse effective (V) se mesure en rayon d'un cercle, parcourable en un temps donné (par exemple une heure) avec une vitesse commerciale. Pour s'approcher d'une mesure « réaliste », il convient de pondérer l'accessibilité théorique des différentes métriques (ou leur cumul) par un coefficient t de dimension « fractale » (sans forcément utiliser la théorie fractale pour calculer cet indice). Il s'agit en fait de la mesure de la « territorialité relative », qui, donnerait des valeurs comprises entre 1 (espace linéaire) et 2 (espace surfacique), mais qu'on peut ici traiter plutôt comme un rapport entre 0 et 1, de façon à moduler plus simplement la part de surface rendue accessible par les différents modes de transport.
On a donc : V= t v, avec 0
La masse urbaine accessible à partir d'un point est alors tout simplement : M u= VD
où D (` d = densité résidentielle classique) est la densité de population effective (résidence + emplois + activités) par unité de surface. On pourrait même, pour être plus rigoureux, introduire une variable « objets » et prendre ainsi en compte la densité d'autres réalités que les actants humains (Lévy & Lussault, 2003). Il serait également utile, dans une approche plus précise encore, de prendre en compte la diversité pour évaluer le décalage plus ou moins grand entre le nombre d'objets reliables [n (n-1)/2] et leur propension effective à interagir, ce qui suppose quelque chose à échanger.
Avec une démarche pourtant volontairement « rustique », on élimine les effets pervers des approches euclidiennes de l'espace, réduit à une surface, tout en utilisant des données assez banales. On peut ainsi comparer des espaces hétérogènes du point de vue des systèmes de transports. On constate alors que, dans une ville dense, la portée effective mesurée en « nombre de réalités » accessibles en un temps (conventionnel) donné, par exemple une heure, et nettement supérieure à celle obtenue en milieu diffus. On peut accéder à 24 millions d'habitants en une heure à partir du centre de Tokyo par les transports publics et seulement 8 en automobile à Los Angeles, trois fois moins, alors que l'aire urbaine de celle-ci est seulement deux fois plus petites que celle de la métropole japonaise (Vill Europe, 1998). À l'intérieur d'une ville, on peut aussi comparer les deux millions d'habitants interaccessibles par les transports publics en moins d'une demi-heure dans Paris-intramuros et environ une heure de transport (dans le cas d'un bon maillage autoroutier) pour accéder à la même quantité d'habitants en voiture à partir d'un point quelconque d'une zone périurbaine. En vitesse « euclidienne » (c'est-à-dire en kilomètres/heure), l'automobile est la plus rapide à condition qu'elle puisse rouler, c'est-à-dire dans les zones peu denses, et, dans ce cas, elle « attrape » un petit nombre de réalités. Mais en vitesse mesurée en réalités urbaines accessibles, l'automobile est toujours à la peine car elle se révèle incapable de « gérer » les zones denses, comme on le voit dans les plus grandes métropoles, qui, toutes sans exception, après des expériences plus ou moins malheureuses de l'option automobile, affichent le choix explicite de privilégier les transports publics.
L'automobile est rapide dans un espace urbain fait pour elle, et dont elle constitue dès le départ une composante. En Amérique du Nord, puis en Europe, puis ailleurs dans le Monde, le modèle de la Suburbia ou du périurbain (maison individuelle familiale avec jardin, en propriété, dans des lotissements socialement homogènes) comprend le transport automobile puisque celui-ci ajoute un élément supplémentaire à une privatisation de l'espace qui constitue le fondement même du modèle (Le Jeannic, 1997 ; Pinson & Thomann, 2001). En ce sens, il est incontestable que ce n'est pas seulement le choix modal qui détient la clé du problème ; il s'agit d'un enjeu de société plus général, dont les modes de transports sont à la fois composantes et conséquences. Mais si nous imaginons la configuration la plus efficace en matière d'interaccessibilité des lieux urbains, et ce dans une société d'individus exigeant à la fois autonomie (droit d'aller et venir pour tous, quel que soit l'âge et le niveau de revenu) et intimité (avec une superficie disponible par personne suffisante), il ne fait pas de doute que la ville compacte, à la fois dense et diverse, l'emporte sur la ville diffuse, étalée et fragmentée. C'est dans un espace compact que l'on pourra donner au maximum d'individus la possibilité de tirer le meilleur profit d'un maximum de réalités urbaines, notamment par la vitesse. Dans les très grandes villes, cette compacité est d'ailleurs la seule solution pour obtenir des vitesses raisonnables. En somme, dès qu'elle circule dans des espaces urbains qui n'ont pas été faits pour elle, parce que ce n'est pas souhaité ou parce que ce n'est pas possible, l'automobile se révèle plus lente que les transports publics, qui sont partie prenante des métriques pédestres.
Le problème n'est donc pas tant de diminuer la vitesse automobile pour dissuader les automobilistes - ce que certains auteurs suggèrent (Wiel, 2002), au risque d'accréditer involontairement l'idée que l'automobile se situerait du côté de la modernité au prix d'effets indésirables tandis que les transports publics, seraient politiquement utiles malgré leur archaïsme. Il s'agirait au contraire d'augmenter la part de ville compacte, ce qui aurait certes pour conséquence indirecte de rendre la circulation automobile moins facile, mais aurait surtout pour visée d'augmenter la vitesse globale de la ville.
Mobilité et modèle urbain
Dans des travaux précédents (Lévy, 1999), j'ai proposé l'hypothèse selon laquelle, à l'échelle mondiale, les espaces urbains se distribuent selon deux modèles d'organisation principaux : le modèle d'Amsterdam et le modèle de Johannesburg. Dans le premier cas, l'option urbaine est assumée avec ses différentes conséquences. Dans l'autre, certains avantages de la concentration sont recherchés mais l'association entre densité et diversité, qui constitue le noyau dur de l'urbanité, est rejetée. Le modèle d'Amsterdam se caractérise par davantage d'espaces publics, une priorité aux métriques pédestres (transports publics + marche à pied) et une identité urbaine d'échelle métropolitaine. Il correspond à des villes logiquement plus productives (puisqu'elles maximisent l'avantage comparatif de l'urbanité), plus démocratiques (puisque l'ensemble de ses habitants y sont impliqués dans une mémoire et un projet), plus écologiques (puisque elles préservent mieux à la fois l'eau, l'air et les paysages naturels). Le point de départ de la construction de ces deux modèles est le constat empirique que ces oppositions se retrouvent pratiquement partout dans une très forte corrélation entre elles.
Partout ? Ici, il convient de bien comprendre que dans presque toutes les villes, les deux modèles sont plus ou moins présents dans telle ou telle partie de l'aire urbaine. En général, le modèle d'Amsterdam est d'autant plus consistant qu'on est au centre-ville, que la ville est grande, qu'elle se situe en Europe ou en Asie. Inversement, les périphéries, les petites villes, l'Amérique du Nord et l'Afrique émargent plutôt au modèle de Johannesburg. On observe donc des situations complexes, mais qui sont le plus souvent aisément lisibles selon le principe et les caractéristiques de ces modèles, et qui confirment, au fil des vérifications empiriques, leur bon niveau de capacité explicative.
Le tableau ci-dessous reprend la description des deux modèles, avec les deux séries de caractéristiques opposées. Il rend compte en outre, par les à-plats de couleur, de la présence des questions de mobilité dans la détermination des caractéristiques des différents modèles. Cette implication est parfois évidente et directe : les modes de transports (les métriques), la densité, l'accessibilité, les espaces publics font partie intégrante du système de mobilité. Une seconde catégorie correspond aux conséquences indirectes : la compacité ou le morcellement de la « tache urbaine », le degré de diversité des populations, des activités et des fonctions, la valeur de la productivité par habitant sont liés à la mobilité dans le sens où les écarts dans ces domaines sont consécutifs aux options concernant les déplacements et les systèmes de transports. L'étalement est à la fois engendré et favorisé par le choix de l'automobile comme mode de transport dominant, ce qui justifie ou au moins rend techniquement possible la séparation des différents types de réalités sociales (hommes, objets, institutions,...) et l'absence de perception de l'espace urbain comme un tout. Enfin, certains caractères du modèle sont corrélatifs aux options de mobilité, dans la mesure où, bien que ne résultant pas, selon une causalité linéaire, des choix effectués, ils entrent en cohérence avec une vision et une pratique plus globales de la ville. C'est le cas de la dimension proprement politique : les espaces urbains associant densité, diversité et présences d'espaces publics ont plus de propension à former une société politique unifiée, mobilisable sur un projet, que ceux qui cumulent étalement, fragmentation et privatisation de l'espace. Or les choix de mobilité ne sont pas neutres dans ces oppositions, ce que confirme l'analyse de résultats électoraux récents en France (Lévy, 2003).
Deux grands modèles d'urbanité
Les points de vue thématique et l'approche synthétique convergent pour proposer une conclusion simple qui confirme l'hypothèse présentée au début de ce texte. Les systèmes de mobilités occupent une position centrale dans les modèles d'urbanité. Même (ou surtout ?) quand les décisions à prendre sont présentées comme « techniques » et déjà bouclés par les experts au nom de simples logiques d'ingénierie des transports (voirie, infrastructure, trafic, financement) ou d'ingénierie sociale (démographie, « cycles de vie », stocks de logement, marché foncier), les choix de mobilité sont toujours des choix urbains majeurs (Kaufmann, 2000). Ces orientations sont importantes car elles ont des conséquences significatives, multiformes et à long terme, sans être pour autant totalement irréversibles. Il s'agit donc, par excellence, de choix politiques, sur lesquels, dans une démocratie, l'ensemble des citoyens est invité à délibérer. Certains courants de la pensée urbaine, ouvertement hostiles à la densité et à la diversité, ont clairement associé mobilité et urbanité. Ainsi lorsque, dans les années 1960, Melvin Webber propose son « non-place urban realm » (« univers urbain atopique »), il l'associe, positivement, à l'usage de l'automobile et à la mise en place d'un système d'autoroutes urbaines. Aussi, lorsque les choix en ce domaine sont présentés comme politiquement « neutres », il y a tout à parier que ceux qui les promeuvent ne s'emploient ainsi à déposséder les citadins d'un véritable débat sur le sens et les effets de ces choix. Lorsqu'ils sont donnés comme déjà tranchés par la fatalité du prolongement des courbes ou par quelque « tendance lourde », il y a fort à craindre que c'est des décisions qui les concernent et qui leur appartiennent que l'on voudrait les priver.
La relation entre mobilité et urbanité est claire. L'urbanité assumée en quantité et en qualité conduit logiquement à privilégier les métriques pédestres donc les transports publics sur l'automobile. C'est ainsi que la ville est la plus efficace dans son métier de ville. Pourquoi alors cette conclusion rencontre-t-elle des résistances ? Parce que derrière le modèle d'urbanité, il y a aussi un modèle de société. Or sur ce point, il ne s'agit pas d'un consensus technique mais politique. L'exposition à l'altérité, qu'implique la ville assumant son urbanité, avec ses transports publics et ses espaces publics est rejetée par une partie de la population, qui de plus, grâce à l'augmentation du pouvoir d'achat, possède désormais les moyens d'appliquer ses choix dans son mode concret d'habiter. Nous vivons donc une expérience de cohabitation conflictuelle entre deux modèles de vie dans une société urbanisée. Dans ce débat, la mobilité constitue à la fois un indicateur, une composante et un levier pour faire « déplacer les lignes », dans un sens ou dans un autre.
Références
Bonnet Michel & Desjeux, Dominique (dir.), 2000. Les territoires de la mobilité, Paris, PUF
Certu, 2000. La forme des villes, Lyon, Certu.
Dupuy, Gérard, 1995. Les territoires de l'automobile, Paris, Anthropos.
Dupuy, Gérard, 1999. La dépendance automobile, Paris, Anthropos.
Fouchier, Vincent, 1997. Les densités urbaines et le développement durable. Le cas de l'Île-de-France et des villes nouvelles, Paris, SGVN.
Kaufmann, Vincent, 2000. Mobilité quotidienne et dynamiques urbaines, Lausanne, PPUR.
Le Jeannic, Thomas, 1997. « Radiographie d'un fait de société : la périurbanisation », Insee Première, n° 535, juillet 1997.
Lévy, Jacques, 1999. Le tournant géographique, Paris, Belin.
Lévy, Jacques, 2003. « Quelle France voulons-nous habiter ? Vote, urbanité et aménagement du territoire », Territoires 2020 (Paris), n°7, I-2003, pp. 121-139.
Lévy, Jacques & Lussault, Michel (dir.), 2003. Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés, Paris, Belin.
Newman, Peter & Kenworthy, Jeffrey, 1989. Cities and Automobile Dependence: An International Sourcebook, Aldershot, Gower.
Pinson, Daniel & Thomann, Sandra, 2001. La maison et ses territoires. De la villa à la ville diffuse, Paris : L'Harmattan.
Vill Europe, 1998. MétroParis, rapport de recherche, Pir Ville-CNRS/RATP.
Wiel, Marc, 2002. Ville et automobile, Paris, Descartes et Cie.
[1] Texte paru dans l'ouvrage collectif « le sens du mouvement » aux Editions Belin, Paris 2004 chapitre 14 « Modèle de mobilité, modèle d'urbanité »par Jacques Levy
[2] On peut définir une métrique comme une modalité de définition et de gestion de la distance. Les spécifications techniques d'un mode de transport ne constituent qu'un élément des métriques effectives qui impliquent ces transports. La situation spatiale dans laquelle ces techniques s'insèrent et, en son sein, les acteurs, leurs dispositions et leurs stratégies y jouent un rôle majeur. Il existe donc une infinité de métriques. La famille des « métriques pédestres » comprend les transports publics car, au sein de l'espace que ceux-ci déploient, le piéton reste un piéton, notamment dans sa capacité à produire des imac, ce qui, à l'inverse, n'est pas le cas pour un automobiliste.
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Géographie / La ville
Conférence
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La politique de la ville, un discours neuf ?
Fourcaut, Annie (1950-....)
Les origines historiques de la politique de la ville XIXe-XXe siècle Les discours du politique : Ecole thématique Violence, consensus, sécurité Annie Fourcaut retrace ici l'histoire de la politique de la ville et insiste sur son caractère novateur. Celle-ci se caractérise en effet par des méthodes inédites : interministérialité, contractualisation, discrimination positive. Elle se refère notamment au discours de Bron de François Mittérand, du 4 décembre 1990, l'un des discours fondateurs de cette politique puis remonte aux origines historiques de cette politique et montre qu'elle apparaît comme une conséquence de l'arrivée de la gauche au pouvoir et comme un avatar de la politique d'aménagement du territoire. Elle revient sur les différentes politiques de logement social, évoque le Musée social et montre que cette politique s'appuie sur
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Conférence
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La géographie
Roncayolo, Marcel (1926-2018)
Le paradigme de la géographie paraît évoluer entre deux termes depuis l'institutionnalisation de la discipline, à la fin du XIXè siècle. Enracinée dans la tradition, confortée par l'éclat des théories biologiques, la géographie privilégie, avec nuance et refus d'un déterminisme mécanique, la nature comme fixant les conditions de l'activité humaine. A la suite non d'une rupture mais d'un débat complexe, les espaces sont plutôt considérés comme des constructions humaines, sociales, même si on doit tenir compte des mécanismes individuels. Toute une série de changements se dessinent, se chevauchant les uns les autres : par exemple, les paysages agraires sont rapportés d'abord au milieu naturel, puis aux traditions ethniques, enfin à une évolution historique de plus en plus précise qui conduit de l'économie domaniale à l'individualisme agrair
01:18:45
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Conférence
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L'urbanisme face à une nouvelle révolution urbaine
Ascher, François (1946-2009 ; urbaniste)
"L'urbanisme est véritablement né au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, comme un ensemble disparate de réflexions et de propositions d'action sur la conception des villes, confrontées alors à une croissance rapide et à des mutations très profondes. La pensée et l'action urbanistiques qui se développèrent tout au long du XXème siècle furent très fortement marquées jusqu'à une période récente par les manières de gérer la société deTaylor, Ford, Keynes et Le Corbusier. Ces conceptions dites ""modernes"" se révélant de plus en plus inadaptées à l'évolution des sociétés ""occidentales"" firent l'objet de critiques variées. Aujourd'hui, les villes sont à nouveau confrontées à des mutations majeures, économiques, sociales, techniques, culturelles et politiques. Il devient nécessaire de développer de nouvelles approches de l'urbanisme,
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Documentaire
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L’habitat urbain en Europe centrale et orientale - Les déjeuners de l'ISH et de l'ENS de Lyon
Coudroy de Lille, Lydia (19..-....)
Quelles dynamiques ? Cette séance des « Déjeuners de l’ISH et de l’ENS LSH » est l’occasion de présenter au public les résultats d’une partie des recherches menées par l’auteur depuis une quinzaine d’années sur les transformations urbaines en Pologne et dans d’autres pays d’Europe centrale et orientale, sous l’angle de l’habitat. Marqueur du niveau de développement économique d’un territoire, des relations entre Etat et société, emprunt de codes et de valeurs individuels et collectifs, l’habitat offre une entrée complexe sur la compréhension des rapports entre espace et société – qui constitue le cœur de la démarche géographique. Au croisement entre réflexion diachronique (le rôle des grandes fractures historiques, la pérennité des héritages territoriaux) et synchronique (la démarche comparative, l’analyse multiscalaire), l’habitat est ic
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Entretien
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Prospective sociale et prospective urbaine (Pierre Veltz)
Veltz, Pierre (1945-.... ; socio-économiste),
Wormser, Gérard (1957-....)
Dans les mouvements de la mondialisation, comme dans les turbulences de la crise, les villes vivent plus dangereusement, car elles sont soumises non seulement aux grandes tendances prévisibles de l'économie, mais à une multitude d'aléas résultant du grand dégroupage des chaînes d'activité. Pourtant, dans le même temps, les villes sortent également renforcées de ces processus, dans la mesure où elles parviennent à constituer des polarités qui constituent d'irremplaçables bases d'appui, mutualisant les ressources et activant des potentiels de solidarité et de confiance. Au-delà du modèle concurrentiel qui organise le développement local autour de la lutte pour les ressources mobiles (capitaux, hommes, dépenses publiques), les villes et les territoires pourraient devenir les laboratoires privilégiés explorant des sorties par le haut aux prob
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Conférence
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Ville compacte, ville diffuse - Francis Beaucire
Beaucire, Francis (1950-.... ; géographe)
La forme des villes, entendue comme la forme de l'espace urbanisé et de la répartition de ses fonctions, a évolué au fil du temps en fonction des opportunités offertes par les moyens de transport mis à la disposition des citadins grâce à l'innovation technologique et l'investissement économique : la forme des villes résulte pour une bonne part d'un système d'accessibilité, qui a tendu à son étalement et à sa fragmentation géographique. Mais ce modèle dominant n'est pas le seul : dans les mêmes conditions, la ville compacte s'est parfois maintenue dans son principe, au point de représenter un contre modèle, européen lui aussi, porté aujourd'hui par le développement durable et présenté comme un objectif des politiques publiques d'aménagement urbain.
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Entretien
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Ville : un autre regard, le regard d'un autre (Marie Desplechin)
Wormser, Gérard (1957-....),
Desplechin, Marie (1959-.... ; auteure jeunesse)
Marie Desplechin s’interroge sur la place "à l’autre, dans sa ville qui n’est pas la mienne, et à l’impression d’être autre partout où je suis…".Réflexions sur l’identité dans la ville. L’identité d’un être, c’est son adresse, là où il habite. On appartient à des lieux, soit l’endroit où on est né, soit celui où on habite. On peut n’appartenir à aucun lieu, ce qui est, à mon avis, appartenir à un non-lieu : l’absence de lieu, cela vous constitue. On ne peut pas vivre sans avoir une représentation de soi, et elle est liée à la géographie. On le voit dans la littérature, quand les gens évoquent leurs souvenirs d’enfance ; ce sont des endroits, des rues… Ces espaces nous constituent.Marie
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Conférence
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Cartographie et systèmes d'information géographique (SIG)
Guermond, Yves (1936-....)
L'évolution actuelle est un tournant dans l'histoire de la cartographie : depuis des siècles les cartes, sous leurs différents formats, étaient soit pliées, comme les cartes routières (et déchirées à l'emplacement des plis...), soit conservées précieusement à plat dans les tiroirs de meubles spécialisés, comme les plans cadastraux. D'une administration à l'autre, d'une ville à l'autre, les échelles étaient différentes, de même, bien souvent, que les systèmes de projection, et leur mise en relation étaient souvent impossibles. La révolution cartographique qui est en cours depuis les années 1980 oblige à reconstruire la totalité de l'information cartographique. La conférence en donnera quelques exemples, soit dans le domaine de la cartographie embarquée, soit pour l'invention de nouveaux paysages ou la simulation d'évolutions. La carte, en
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Conférence
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Les relations Paris-banlieue à l'ère des régions urbaines
Beckouche, Pierre (1957-....)
Introduction. L'ère des régions urbaines La révolution de la mobilité et des transports change les territoires en profondeurs. Les villes, particulièrement les métropoles dynamiques et attractives, redéploient leurs hommes, leurs équipements et leurs activités sur des territoires plus vastes, qui dépassent les délimitations institutionnelles traditionnelles de la « ville ». Dans tous les pays, il faut désormais raisonner en terme de vastes régions urbaines. 1. Etalement urbain et fragmentation institutionnelle : le cas parisien La fragmentation institutionnelle - particulièrement communale - propre à la France, se vérifie bien entendu en région parisienne. Cela complique le passage à une gestion intégrée de l'espace urbain. Elle est accentuée par l'ancienneté et la dureté de la séparation entre Paris et sa banlieue. 2. Les éléments de d
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Conférence
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Quelle mobilité pour quelle urbanité? - Jacques LEVY
Lévy, Jacques (1952-.... ; géographe et urbaniste)
La mobilité ne se réduit pas au simple déplacement. Rapport social au changement de lieu, elle comprend une partie non actualisée, d'autant plus importante que l'accessibilité s'étend. La mobilité est l'une des trois grandes méthodes de gestion de la distance, avec la coprésence et la télé-communication. Sa spécificité est de se confronter et de s'articuler, à travers ses réseaux, aux autres "couches" de l'espace habité. Avec ses métriques, pédestres ou automobiles, publiques ou privées, elle s'intègre à la problématique plus générale de l'espace urbain et participe de ses choix portant sur la densité, la diversité, la place de l'espace public et l'exposition à l'altérité. Les techniques de la mobilité sont donc fondamentalement politiques. Un modèle de mobilité est toujours aussi un modèle d'urbanité.
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Entretien
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La vulnérabilité urbaine mondiale (Michel Lussault)
Lussault, Michel (1960-.... ; géographe),
Wormser, Gérard (1957-....)
Quoi que nous fassions, notre horizon urbain est celui de la vulnérabilité. Celle-ci n'est pas un dysfonctionnement, mais le régime normal du système urbain. Agir dans un monde incertain (Lascoumes), appréhender les catastrophes (Dupuy), c'est accepter de rompre avec l'idée d'arraisonnement et de maîtrise du monde comme totalité. Loin d'opposer une prise de contrôle à ce qui serait du désordre, il s'agit d'observer les régulations spontanément à l'œuvre : des événements locaux mettent parfois leurs interactions en échec, rendant perceptible leur limitation. Les sociétés urbaines ne sont pas contrôlées car elles ne sont pas contrôlables. Il s'agit d'intégrer la vulnérabilité afin de repenser les processus de régulation des sociétés urbaines.
00:31:10
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Documentaire
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Petites histoires urbaines.
Le temps de la transformation
Mazurec, Hubert (19..-....),
Salmon, Amélie (19..-....)
Marseille. Un guide nous explique la diversité, l’organisation des quartiers et la cohésion qui fait la ville de Marseille. Il nous promène dans le quartier de son enfance, Menpenti, et nous comprenons le rôle de l’aménagement (construction d’uneautoroute, constructions modernes amenant de nouvelles popula-tions, fermeture des petits commerces, etc.), dans la fragmentation physique des quartiers mais surtout dans la fragmentation sociale et de la dynamique collective. De la vie intense des quartiers, ilne reste que des isolats, où « plus rien n’est comme avant » dansles relations sociales. Puis nous partons sur le quartier euro-méditerranée, nouveaucœur de Marseille. Une réhabilitation qui chasse les ancienshabitants, et modi e la structure sociale, structure où les anciens lieux « ne sont plus dans le dessin ». Une réhabilitation art
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Conférence
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Les agglomérations transfrontalières : entre mythe et réalité ? / François Taulelle, Cécile Jebeili
Taulelle, François (1967-....),
Jebeili, Cécile (1968-... ; juriste)
Les agglomérations transfrontalières : entre mythe et réalité ? / François Taulelle, Cécile Jebeili. In "Penser les frontières européennes au XXIe siècle", journée d'études organisée dans le cadre des "Amphis de l'Europe" par le laboratoire France Méridionale et Espagne(FRAMESPA,UTM), l'Université Toulouse-Capitole et l'Institut d'études politiques, sous la responsabilité scientifique de Bertrand Vayssière. Toulouse, Université Toulouse II-Le Mirail, 21 mars 2014. Thématique 1 : Les frontières internes, des frontières ouvertes ? Séance 2 : Le transfrontalier à l'épreuve des faits. « Si le premier traité européen pose les ruptures administratives nationales comme des barrières gênantes allant à l'encontre de la dynamique du rapprochement des pays, c'est seulement en 1985 avec les accords de Schengen sur la mobilité, puis en 1986 avec l'
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Conférence
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La biodiversité et les citadins
Larrère, Catherine (1944-.... ; philosophe),
Bougrain-Dubourg, Allain (1948-.... ; producteur, réalisateur et journaliste),
Rocha Cortez, Liseane (19..-....),
Legrand, Patrick (19..-.... ; naturaliste)
Loin d’être réservée aux spécialistes, la biodiversité concerne tous les citoyens. Plus de la moitié des citoyens du monde vont bientôt habiter dans les villes. Des études récentes montrent que les citadins perdent progressivement le contact intime et direct avec la nature et son fonctionnement. Pourtant la présence de nature dans les villes augmente le bien-être des citadins et pourrait permettre une réappropriation de cette nature par les citadins. Comment répondre à tous ces défis ? Certains questionnements alimentent le débat autour de la thématique sur la biodiversité et les citoyens : • Quelles relations les citadins entretiennent-ils avec la nature ? • Comment sensibiliser les citadins à la biodiversité en ville ? L’hétérogénéité des représentations mentales et des fonctionnements individuels n’encourage-t-elle pas à construire
01:15:11
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Conférence
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Architecture et urbanisme au XXIe siècle, enjeux naturels et environnementaux (sous-titres français)
Perrault, Dominique (1953-....),
Ōno, Hidetoshi (1949-....)
Débat entre Dominique Perrault et Hidetoshi Ohno Un échange sur la ville, l'architecture et l'urbanisme dans les rapports entretenus avec le paysage, la nature, la géographie physique et l'environnement, entre Dominique Perrault, architecte de renommée internationale, créateur de la Bibliothèque nationale de France, du Vélodrome de Berlin, de la Cour de justice européenne au Luxembourg, ou encore de la Tour Fukoku à Osaka, et Hidetoshi Ohno, professeur à l’université de Tokyo, spécialiste de planification urbaine, qui a coordonné l’étude Fiber City/Tokyo 2050, plaçant les questions environnementales au cœur des modèles de développements urbains possibles pour la capitale japonaise au XXIe siècle. Débat organisé à l’Institut franco-japonais de Tokyo le 12 février 2009.
01:53:23
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Conférence
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La gentrification : un concept hégémonique ? 1
Maloutas, Thomas (19..-.... ; géographe)
Plus de cinquante ans après les réflexions pionnières de Ruth Glass sur la ville de Londres, la notion de « gentrification » s’est imposée comme une catégorie d’analyse et un sous-champ de recherches majeurs des études urbaines. Elle constitue le concept principal au moyen duquel ces études qualifient et analysent les transformations croisées de la morphologie et du peuplement des quartiers populaires de centre-villes faisant l’objet d’une réappropriation résidentielle et symbolique par les ménages de classes moyennes et supérieures. Toutefois, devant la généralisation des usages de la notion, un nombre croissant de recherches critiques interrogent aujourd’hui l’unité empirique et la pertinence théorique de ce concept, ainsi que sa place dans l’internationalisation et l’uniformisation des études urbaines. La gentri
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Conférence
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Quelle biodiversité en ville?
Moret, Jacques (1957-....),
Barbault, Robert (1943-2013),
Bernard, Josiane (19..-....),
Celecia, John (1935-2022),
Letourneux, François,
Prévot-Julliard, Anne-Caroline (1977-....),
Sigaut, Olivier (1960-....),
Haffner, Patrick (1957-.... ; biologiste)
L’urbanisation, l’industrialisation et les coupures que constituent les diverses infrastructures morcellent les espaces naturels et font disparaître des milieux naturels et des espèces de la faune, de la flore et de la fonge. D’un autre côté, notamment par la création et la gestion écologique d’espaces verts, une nouvelle nature reprend progressivement ses droits. Il est alors légitime de se poser la question de la place de la biodiversité urbaine dans la ville mais également face à la nature en général. Certains questionnements alimentent le débat autour des enjeux de la biodiversité en ville : • Quelle place fait-on actuellement à cette biodiversité en ville au sein des institutions internationales, européennes ou nationales, parmi les scientifiques, les associations, les services des collectivités territoriales, les architectes-pay
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Conférence
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Histoire de la "pratique urbaine", ses conceptions et limites dans "La révolution urbaine" de H. Lefebvre
Cette communication a été filmée lors du colloque international "Le droit à Lefebvre" qui s'est déroulé du 29 au 31 mai 2018 à Caen. En France, l’œuvre d’Henri Lefebvre n’a pas eu le plus grand des succès, contrairement au continent Américain où ses travaux ont fortement résonnés. Henri Lefebvre est aussi considéré comme un personnage influent de mai 1968 pour avoir promu l’autonomisation de ses étudiants au sein de la très hiérarchisée université de l’époque, et aussi pour avoir démontré les excès de la mondialisation capitaliste et de l’urbanisation. A 50 ans de ces révoltes étudiantes et de la publication du livre Le Droit à La Ville, par cet appel à colloque international et pluridisciplinaire, nous travaillerons donc à l’actualisation de la pensée lefebvrienne pour célébrer une œuvre à la croisée de la ph
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Autre
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Table ronde sur "Le droit à la ville"
Modératrice : Anaïs Cros, étudiante en GPGE Au printemps 1968, Henri Lefebvre publiait Le Droit à La Ville. Des décennies plus tard, le droit à la ville semble une notion en vogue. Des universitaires, des acteurs publics, des mouvements citadins voire des organisations internationales comme les Nations Unies, s’emparent du concept pour en donner leur propre compréhension. Parfois, il s’agit de mettre en évidence ce que veut dire être citadin dans une ville, parfois l’objectif serait de légitimer telle ou telle action publique. Ailleurs encore, le droit à la ville viserait à pacifier les contestations sociales. Les mouvements sociaux en font un slogan qu’ils crient haut et fort pour réclamer leur place dans la ville. Certains Etats comme le Brésil l’inscrivent même dans leur législation. On observe donc une tendance à l’institutionnali
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Conférence
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Le devenir des villes et la modélisation
Pumain, Denise (1946-.... ; géographe)
Pour l'artiste qui la chante, pour l'habitant qui la vit, mais aussi pour ceux qui la gèrent et tentent d'anticiper son développement, chaque ville est un être unique, dont le devenir paraît plein d'incertitudes, imprévisible. Pourtant, quand on les considère toutes ensembles, les villes présentent certaines similitudes et cohérences d'évolution, que la mondialisation révèle aujourd'hui au grand public. Ces cohérences sont l'expression des multiples relations qui lient les villes entre elles, par les échanges, la circulation des informations, la concurrence. Elles ont été mises en évidence depuis plus d'un siècle. Les chercheurs ont d'abord représenté les ensembles de villes d'un même territoire par des modèles de réseau urbain, images statiques régulières où dominent les figures du triangle et de l'hexagone. Puis ils ont construit des m
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Cours/Séminaire
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La Nouvelle-Orléans 1
Hernandez, Julie (1981-....),
Musset, Alain (1959-....)
En utilisant les outils d’une géographie historique et culturelle, située au croisement de plusieurs disciplines et de plusieurs méthodologies, le but de ce séminaire est d’analyser les modes de perception et de représentation de l’espace qui influent sur l’organisation et l’aménagement des territoires urbains, plus particulièrement en Europe et en Amérique latine, mais aussi dans d’autres aires culturelles (Asie, Afrique). Alain MUSSET est directeur d'études à l'EHESS où il dirige la formation "Étude Comparative du Développement". Ses travaux de recherche portent sur la ville et les sociétés urbaines en Amérique latine, dans une perspective géohistorique fondée sur la prise en compte de la longue durée dans l'analyse des processus sociaux. Afin de mettre en évidence le rôle des représentations sociales dans l'organisation des territoi
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Cours/Séminaire
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La Nouvelle-Orléans 2
Hernandez, Julie (1981-....),
Musset, Alain (1959-....)
En utilisant les outils d’une géographie historique et culturelle, située au croisement de plusieurs disciplines et de plusieurs méthodologies, le but de ce séminaire est d’analyser les modes de perception et de représentation de l’espace qui influent sur l’organisation et l’aménagement des territoires urbains, plus particulièrement en Europe et en Amérique latine, mais aussi dans d’autres aires culturelles (Asie, Afrique). Alain MUSSET est directeur d'études à l'EHESS où il dirige la formation "Étude Comparative du Développement". Ses travaux de recherche portent sur la ville et les sociétés urbaines en Amérique latine, dans une perspective géohistorique fondée sur la prise en compte de la longue durée dans l'analyse des processus sociaux. Afin de mettre en évidence le rôle des représentations sociales dans l'organisation des territoi
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Conférence
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La gentrification : un concept hégémonique ? 2
Collet, Anaïs (1979-....),
Ter Minassian, Hovig (1979-....),
Chabrol, Marie (19..-....)
Plus de cinquante ans après les réflexions pionnières de Ruth Glass sur la ville de Londres, la notion de « gentrification » s’est imposée comme une catégorie d’analyse et un sous-champ de recherches majeurs des études urbaines. Elle constitue le concept principal au moyen duquel ces études qualifient et analysent les transformations croisées de la morphologie et du peuplement des quartiers populaires de centre-villes faisant l’objet d’une réappropriation résidentielle et symbolique par les ménages de classes moyennes et supérieures. Toutefois, devant la généralisation des usages de la notion, un nombre croissant de recherches critiques interrogent aujourd’hui l’unité empirique et la pertinence théorique de ce concept, ainsi que sa place dans l’internationalisation et l’uniformisation des études urbaines. La gentri
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Vidéo pédagogique
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Potentiel d’interaction urbaine et centre de l’économie-monde
Pumain, Denise (1946-.... ; géographe)
Le modèle de potentiel est ici utilisé pour tester l’hypothèse de l’historien F. Braudel sur le basculement du centre de l’économie-monde entre Méditerranée et mer du Nord. En résumant les possibilités d'interaction spatiale dans l'espace géographique, ce modèle constitue un meilleur instrument de simulation de l’importance d’un centre que la simple taille démographique des centres.
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Entretien
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Déplacements et transports urbains
Le Corre, Sébastien (19..-.... ; géographe),
Wolff, Jean-Pierre (1952-.... ; géographe)
Il existe différents types de déplacements, et l’évolution technique des modes de transports a des conséquences directes sur la morphologie des villes. Afin de gérer au mieux la relation entre transports et villes, différentes politiques des déplacements et des transports sont menées, ceci afin d’assurer un fonctionnement économique optimum.
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Vidéo pédagogique
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Le champ urbain des prix fonciers
Pumain, Denise (1946-.... ; géographe)
Cette vidéo montre, à travers des exemples de villes comme Sydney ou Paris comment le modèle centre-périphérie qu'on appelle champ urbain se traduit dans la distribution spatiale des prix fonciers et immobiliers.
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Conférence
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Les rythmes urbains de la ville à la non-ville
Mongin, Olivier (1951-.... ; philosophe)
Ce thème est une invitation à spécifier certains caractères propres à la ville et à mettre en scène des évolutions qui donnent lieu à l'hypothèse de la fin de la ville. S'interroger sur les rythmes urbains permet de mieux saisir la nature de la ville et de prendre en considération les rythmes inédits du monde post-urbain qui est en train de se dessiner. Comment se présente dans ce contexte le discours relatif à l'ordre urbain et à la ville traditionnellement liée à la notion d'urbanité ? Un premier discours renvoie à un savoir global, celui de l'urbaniste, de l'ingénieur, alors qu'un second discours évoque plutôt des fictions, une poétique. Ou bien l'on valorise une approche macroscopique, celle qui associe l'urbain à un plan et à une maquette, celle qui valorise le dessin et le sens de la vue et l'art de l'ingénieur. Ou bien l'on met en
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Entretien
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La péri-urbanisation en France
Le Corre, Sébastien (19..-.... ; géographe),
Laborie, Jean-Paul (1945-....)
Le péri-urbain est un espace complexe et polymorphe à l'interface de la ville et de la campagne, il peut être décrit selon différents indicateurs. De multiples moteurs sont à l'oeuvre pour créer ces espaces où les fonctions s'accumulent (habitats, commerces, activités). Sous cet angle, le périurbain apparaît comme une zone d'enjeux forts pour la gouvernance et la planification spatiale. (Entretien réalisé le 29 juin 2006) Générique Interview : Sébastien LE CORRE - Réalisation et post-production : Bruno BASTARD - Cadreurs : Nathalie MICHAUD et Claire SARAZIN - Production et moyens techniques : Centre Audiovisuel et Multimédia, Université Toulouse II-Le Mirail.
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Entretien
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La peur détruira-t-elle la ville? (Sophie Body-Gendrot)
Body-Gendrot, Sophie (1942-2018 ; politologue),
Wormser, Gérard (1957-....)
La peur facilite la gouvernance des peuples, mobilise les citoyens, légitime un séparatisme social spontané. Son instrumentalisation politique et médiatique est ciblée sur la ville, car celle-ci est la métaphore des tensions sociales. L'«insécurité» cache un refoulé de questions majeures pour les sociétés et pour les habitants des villes, en particulier.
00:39:59
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Entretien
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Pour une "histoire générale et comparée" des villes européennes (Jean-Luc Pinol)
Wormser, Gérard (1957-....),
Pinol, Jean-Luc (1949-....)
Dans cette conférence Jean-Luc Pinol constate que la vie sociale contemporaine est aujourd’hui principalement liée aux possibilités et aux expériences offertes par la ville. Penser les modalités à travers lesquelles la vie urbaine oriente le devenir de la cité et des citoyens, c'est en réalité penser les conditions permettant d'expérimenter l'avenir de tous.
00:37:05
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Entretien
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La ville, espace public, espace privé (Dominique Wolton)
Wormser, Gérard (1957-....),
Wolton, Dominique (1947-....)
Deux philosophies de la communication s’opposent. La première, majoritaire, rêve que la performance des techniques permette de résoudre les problèmes de la communication. S’il y avait 6 milliards d’internautes, on se comprendrait mieux. La deuxième école, au contraire, – à laquelle appartient D. Wolton – pense que plus il y a de techniques, moins la communication est réelle. On avait dit : « quand il y aura des caméras partout, on ne pourra pas se tuer ! » ; en réalité on se tue devant les caméras.Communiquer, c’est vouloir convaincre l’autre, vouloir partager quelque chose avec lui et… s’apercevoir que cela ne marche pas. L’horizon de la communication est la découverte de l’incommunication dans les rapports personnels et sociaux. …
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Entretien
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La condition urbaine (Olivier Mongin)
Mongin, Olivier (1951-.... ; philosophe),
Wormser, Gérard (1957-....)
La question de la relation au territoire est aujourd’hui centrale. La mondialisation technologique et économique a des effets immédiats sur le territoire. Alors que les philosophes grecs ont pensé un espace d’agglomération (y compris des savoirs) et que la ville médiévale se vivait comme un espace de contacts très fort, en quelques siècles, nous sommes passés à un espace de proximité : un territoire de flux et de mobilité totale. Cet espace urbain conjoint un territoire et un imaginaire, sans quoi il ne serait pas habitable.
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