Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Campus Condorcet
Langues :
Français, Espagnol, castillan
Détenteur des droits
CNRS - EHESS
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
Citer cette ressource :
EHESS. (2022, 18 mai). Session 6 : Extraction des ressources naturelles, résistance, résilience , in JUSTIP- Justice et Droits des Peuples Autochtones . [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/137721. (Consultée le 25 avril 2025)

Session 6 : Extraction des ressources naturelles, résistance, résilience

Réalisation : 18 mai 2022 - Mise en ligne : 15 février 2023
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Descriptif

Modération : Brian Thom

Jon Altman : De la résistance à l'extraction minière jusqu’à l'adoption de projets environnementaux

- un changement de paradigme pour les propriétaires fonciers autochtones d'Australie

Le patrimoine autochtone en Australie s'est développé grâce aux droits fonciers et aux lois sur les titres

aborigènes pour couvrir plus de la moitié du continent, dans les endroits les plus reculés.

Historiquement et actuellement, ces terres ont fait l'objet de projets d'extraction de ressources massives

auxquels les propriétaires fonciers autochtones ont généralement résisté. Ces dernières années, la

biodiversité et les valeurs culturelles de ces terres reculées ont été de plus en plus reconnues et un

mouvement transformateur Caring for Country mené par les autochtones a pris de l'ampleur. Aujourd'hui,

ces mêmes terres sont très prometteuses pour la production d'énergie propre grâce aux abondantes

ressources éoliennes et solaires. Le passage de l'extraction minière à la conservation de la biodiversité

et à la participation active à de grands projets d'énergie renouvelable pourrait être le signe avant-coureur

d'un changement de paradigme dans l'articulation entre les propriétaires terriens autochtones et le

capitalisme tardif en Australie.

Marie-Dominik Langlois : « Nous sommes xinkas ». Recompositions territoriales et

communautaires autochtones face à la mine : la résurgence du peuple xinka dans le Sud-Est

du Guatemala

La présentation s’intéresse à la relation entre l’extractivisme et la résurgence autochtone à partir du

conflit social autour de la mine Escobal dans le Sud-Est du Guatemala. Le peuple xinka, dont la

présence a été invisibilisée puis réprimée par l’État conteste l’entreprise minière car elle élude

l’obligation de consulter au préalable les peuples autochtones. Cette « annulation » des Xinkas comme

sujets de droit a néanmoins agi comme élément renforçant la cohésion sociale et la subjectivité politique

dans la région. La communication montrera comment la résistance locale à la mine a participé au

renforcement des mécanismes communautaires en tant qu’institutions de prise de décision, à l’autoidentification

xinka dans la région et à la reconnaissance du Parlement xinka comme autorité de

représentation au sein des communautés et pour l’État.

Karine Vanthuyne : Citoyennetés autochtones en tension dans le Guatemala de l’impératif minier

Ces dernières années, le renouvellement de la mobilisation politique des Autochtones au Guatemala

sur les cendres à la fois du génocide (1981-1982) et du mouvement maya post-conflit (1985-1999) a

largement été étudié. Si ces études ont permis d’identifier la source de cette remobilisation comme

étant l'impératif minier que connaît la région depuis la fin de la Guerre Froide, peu d’entre elles nous

renseignent quant à ce qui soutient ou remet en question cette mobilisation, au jour le jour. Cette

communication examinera cet enjeu, à partir d’une ethnographie menée depuis 2014 en collaboration

avec le Frente de Defensa Miguelense (FREDEMI), un mouvement populaire ayant lutté contre la Mine

Marlin (2005-2017) dans le département de San Marcos. Plus spécifiquement, à partir d’une analyse

ethnographique des processus d’engagement et de désengagement des acteur.rice.s dans cette

organisation, je mettrai en lumière la nature fondamentalement inachevée de la (re)construction des

citoyennetés autochtones dans le Guatemala contemporain. Ce faisant, je démontrerai combien les

ethnographies de l’activisme anti-mine sont plus largement révélatrices du "cycle vicieux de l'excès, de

l'épuisement et de l'endurance" (Povinelli 2011, 128) auquel semblent être nécessairement condamnés

ceux qui s'efforcent de persister dans une manière d’être au monde qui refuse d’abdiquer aux lois du

marché.

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