Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Campus Condorcet
Langues :
Français, Espagnol, castillan
Détenteur des droits
CNRS - EHESS
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
Citer cette ressource :
EHESS. (2022, 18 mai). Session 6 : Extraction des ressources naturelles, résistance, résilience , in JUSTIP- Justice et Droits des Peuples Autochtones . [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/137721. (Consultée le 16 juin 2024)

Session 6 : Extraction des ressources naturelles, résistance, résilience

Réalisation : 18 mai 2022 - Mise en ligne : 15 février 2023
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Descriptif

Modération : Brian Thom
Jon Altman : De la résistance à l'extraction minière jusqu’à l'adoption de projets environnementaux
- un changement de paradigme pour les propriétaires fonciers autochtones d'Australie
Le patrimoine autochtone en Australie s'est développé grâce aux droits fonciers et aux lois sur les titres
aborigènes pour couvrir plus de la moitié du continent, dans les endroits les plus reculés.
Historiquement et actuellement, ces terres ont fait l'objet de projets d'extraction de ressources massives
auxquels les propriétaires fonciers autochtones ont généralement résisté. Ces dernières années, la
biodiversité et les valeurs culturelles de ces terres reculées ont été de plus en plus reconnues et un
mouvement transformateur Caring for Country mené par les autochtones a pris de l'ampleur. Aujourd'hui,
ces mêmes terres sont très prometteuses pour la production d'énergie propre grâce aux abondantes
ressources éoliennes et solaires. Le passage de l'extraction minière à la conservation de la biodiversité
et à la participation active à de grands projets d'énergie renouvelable pourrait être le signe avant-coureur
d'un changement de paradigme dans l'articulation entre les propriétaires terriens autochtones et le
capitalisme tardif en Australie.
Marie-Dominik Langlois : « Nous sommes xinkas ». Recompositions territoriales et
communautaires autochtones face à la mine : la résurgence du peuple xinka dans le Sud-Est
du Guatemala
La présentation s’intéresse à la relation entre l’extractivisme et la résurgence autochtone à partir du
conflit social autour de la mine Escobal dans le Sud-Est du Guatemala. Le peuple xinka, dont la
présence a été invisibilisée puis réprimée par l’État conteste l’entreprise minière car elle élude
l’obligation de consulter au préalable les peuples autochtones. Cette « annulation » des Xinkas comme
sujets de droit a néanmoins agi comme élément renforçant la cohésion sociale et la subjectivité politique
dans la région. La communication montrera comment la résistance locale à la mine a participé au
renforcement des mécanismes communautaires en tant qu’institutions de prise de décision, à l’autoidentification
xinka dans la région et à la reconnaissance du Parlement xinka comme autorité de
représentation au sein des communautés et pour l’État.
Karine Vanthuyne : Citoyennetés autochtones en tension dans le Guatemala de l’impératif minier
Ces dernières années, le renouvellement de la mobilisation politique des Autochtones au Guatemala
sur les cendres à la fois du génocide (1981-1982) et du mouvement maya post-conflit (1985-1999) a
largement été étudié. Si ces études ont permis d’identifier la source de cette remobilisation comme
étant l'impératif minier que connaît la région depuis la fin de la Guerre Froide, peu d’entre elles nous
renseignent quant à ce qui soutient ou remet en question cette mobilisation, au jour le jour. Cette
communication examinera cet enjeu, à partir d’une ethnographie menée depuis 2014 en collaboration
avec le Frente de Defensa Miguelense (FREDEMI), un mouvement populaire ayant lutté contre la Mine
Marlin (2005-2017) dans le département de San Marcos. Plus spécifiquement, à partir d’une analyse
ethnographique des processus d’engagement et de désengagement des acteur.rice.s dans cette
organisation, je mettrai en lumière la nature fondamentalement inachevée de la (re)construction des
citoyennetés autochtones dans le Guatemala contemporain. Ce faisant, je démontrerai combien les
ethnographies de l’activisme anti-mine sont plus largement révélatrices du "cycle vicieux de l'excès, de
l'épuisement et de l'endurance" (Povinelli 2011, 128) auquel semblent être nécessairement condamnés
ceux qui s'efforcent de persister dans une manière d’être au monde qui refuse d’abdiquer aux lois du
marché.

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