Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Campus Condorcet
Langues :
Français, Espagnol, castillan
Détenteur des droits
CNRS - EHESS
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
Citer cette ressource :
EHESS. (2022, 17 mai). Session 2 : Développements contemporains affectant les droits des peuples autochtones , in JUSTIP- Justice et Droits des Peuples Autochtones . [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/137631. (Consultée le 27 juillet 2024)

Session 2 : Développements contemporains affectant les droits des peuples autochtones

Réalisation : 17 mai 2022 - Mise en ligne : 17 février 2023
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Descriptif

Modération : Emmanuelle Ricaud
Bruno Baronnet : Ce que le Covid fait à l'éducation des peuples autochtones
Les expériences d’éducation vécues par les peuples autochtones pendant ces deux dernières années
sont marquées par l’approfondissement de différentes logiques d’oppression et de résistance. Dans
des pays comme le Mexique où les écoles rouvrent à peine leurs portes, les inégalités et les
discriminations n’ont cessé de croître aussi bien entre les autochtones des milieux ruraux et urbains
qu’à l’égard du reste de la société non autochtone. Cependant, la crise de l’école provoquée par le
covid-19 a représenté également une opportunité de déployer, en marge de l’État, de nouvelles
initiatives locales d’éducation autodéterminée, communale et émancipatrice. Cette intervention
reviendra sur une pluralité de stratégies autochtones mises en place depuis 2020 dans différents
contextes des peuples nahuas, mayas et zoques. Certaines organisations communautaires ont cherché
à lutter concrètement contre les injustices au niveau scolaire en palliant l’absence (physique et
virtuelle) des enseignants et des élèves de tous les niveaux. D’autres ont créé et creusé des alternatives
d’éducation autonome plus soucieuses des droits, des langues et des cultures, en lien avec les
mouvements politiques pour la défense de territoires d’autant plus menacés aujourd’hui.
Ana Zema : Génocide autochtone au Brésil : la lutte des peuples pour leur droit à exister
L’Articulation des peuples autochtones du Brésil (APIB) a déposé une pétition devant la Cour pénale
internationale (CPI) pour dénoncer Jair Bolsonaro comme responsable de génocide et d’écocide. Les
accusations de génocide et d’écocide se fondent sur le fait que, depuis son investiture, il a adopté une
politique anti-autochtone explicite, systématique et intentionnelle, il a transformé les organismes
publics auparavant dédiés à la protection des peuples autochtones en outils de persécution et il a créé
de nombreuses décisions, décrets et lois qui ont conduit à une augmentation de la déforestation, des
incendies et des activités illégales sur les terres autochtones. Je présente une analyse de la demande
de l’APIB à la CPI et discute les stratégies mises en oeuvre par les peuples autochtones pour leur droit
d’exister. L’objectif est de montrer l’importance de penser le lien entre les catégories de génocide et
d’écocide pour comprendre, à partir des perspectives autochtones, les formes néfastes, systémiques,
silencieuses, invisibles mais puissantes, d’effacement de leurs histoires et de destruction de leurs
modes de vie.
Daniel Oliva Martinez: Actualité du Fonds pour le développement des peuples autochtones
d'Amérique latine et des Caraïbes face aux défis de l’époque
Le Fonds pour le développement des peuples autochtones d'Amérique latine et des Caraïbes est une
organisation internationale unique en son genre, spécialisée dans la promotion de l'autodéveloppement/
du bien-vivre et des droits collectifs différenciés des peuples autochtones. En outre,
sa structure de participation égale dans ses organes de gestion et technico-administratifs garantit que
les peuples autochtones sont directement impliqués dans la prise de décision pour le développement
de leurs activités, sur un pied d'égalité avec les représentants du gouvernement. Un important réseau
de consultation et de coopération s'est constitué autour de FILAC, qui réunit également d'autres
organismes internationaux, des organisations autochtones, des organisations non gouvernementales,
des fondations privées, des secteurs de la société civile et des agences de coopération
gouvernementale. Aujourd'hui, 30 ans après la signature de son accord constitutif lors du sommet
ibéro-américain des chefs d'État et de gouvernement qui s'est tenu à Madrid en 1992, l'objectif de la
présentation est de passer en revue les principales réalisations et les principaux défis de l'organisation,
en fournissant une vue d'ensemble de l'état actuel de son travail, de ses liens avec le mouvement et
de son implication dans les principaux débats internationaux et les questions préoccupantes de notre
époque, telles que la lutte contre le changement climatique, les impacts de COVID-19, le
développement de l'Agenda 2030 et les conflits internationaux.
Rebecca Lemos Igreja : Altérité culturelle vue par l'extrême-droite : les peuples autochtones et
le gouvernement Bolsonaro
À partir de la discussion sur les apports des perspectives anthropologiques à l'étude de l'extrême
droite, je présenterai une première analyse de cette idéologie politique au Brésil, et plus précisément,
une analyse de la forme par laquelle le gouvernement brésilien redéfinit les identités ethniques et
construit sa propre identité en s'y opposant. En ce sens, j´aborde l'altérité autochtone, en cherchant
à observer comment elle est re-signifiée dans le projet de Bolsonaro. Observer cette rencontre entre
l'extrême droite et l'altérité dans le contexte brésilien permet de vérifier les valeurs et les sens qu'elle
donne à la pluralité culturelle, les imaginaires et les représentations sociales qu'elle construit, et à partir
de là de comprendre comment elle se présente et quel projet de société elle défend.

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