Le danger y a toujours. Thomas, pêcheur de Penmar’ch
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Descriptif
Thomas nous montre le cahier de bord du bateau écrit de la main de sa femme où figure toutes les dépenses inhérentes à la traversée (gas-oil, alimentation, boisson…) qu’il fallait soustraire au montant de la pêche pour obtenir le revenu global partagé entre l’équipage. Sa femme et ses enfants ont choisi avec lui le nom de son bateau, un nom breton suggestif qui signifie : « Ne crois que ce que tu vois ! ». Thomas partait en mer avant sept heures du matin alors que ses enfants n’étaient pas encore réveillés : « On connaissait pas la famille ! », et déchargeait le bateau la nuit : « C’était pas un métier facile, c’était comme ça ! ». Après une pêche de deux semaines environ, il restait trois jours à terre mais passait plus de temps sur le bateau, à nettoyer le pont et à refaire le plein, qu’à la maison : « La vie de famille on l’a pas eue », mais « quand on aime le métier, on pense pas à ça ». Occupé par « le métier », sa femme « gérait tout » à la maison y compris les crédits : « C’est la femme qui porte la culotte ! ». Et avant sa femme, ce fut sa mère qui gérait l’argent qu’il gagnait à la pêche : « On travaillait pour elle, il fallait donner le pognon jusqu’à se marier à la mère. On gardait rien, tout était donné à la mère ». Avec ses trois frères, il travaillait sur le bateau dont sa mère était propriétaire une fois devenue veuve et qui appartenait auparavant conjointement à son père et à sa mère.Thomas se souvient qu’il entendait son père partir chaque nuit à la pêche en chantant : « Il n’arrêtait pas, c’était un ténor ! ». Mais il ne chantait pas en travaillant, car « au travail, c’était sérieux, fallait bouffer, pardon bosser ! ». Son père, « un dur », était pêcheur la nuit et cultivateur le jour. Thomas l’a accompagné très jeune en mer. À 14 ou 16 ans, il fut témoin d’un accident qui l’a « marqué ». De retour de pêche, le bateau mis à sec sur des béquilles avait « travaillé » — notamment l’étoupe servant au calfatage —, entraînant une déchirure qui le fit couler une fois remis à l’eau. Un « gars » de l’équipage, perdu en mer, fut retrouvé au bout de trois semaines par un bateau du Guilvinec, La légende des flots. Thomas dira pudiquement à ce propos : « C’était spécial, c’est pas évident ! ». Lors du tournage, Thomas était à la retraite, « s’occupant tant qu’on peut » à cultiver son jardin et à nourrir ses poules. Veuf, il vaquait à ses tâches ménagères : « Je suis tout seul, je fais le ménage, ma popote, c’est comme ça ! ». Décédé aujourd’hui ce film lui rend hommage : « On est né d’une vie de paysan et on revient à sa source ».
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