Documentaire
Notice
Lieu de réalisation
Lorient
Langue :
Français
Crédits
Corinne Fortier (Réalisation), Corinne Fortier (Intervention)
Détenteur des droits
Corinne Fortier
Conditions d'utilisation
©Corinne Fortier
DOI : 10.60527/th2p-qc68
Citer cette ressource :
Corinne Fortier. EHESS. (2023, 1 juillet). Youn. De mousse à capitaine. Des humiliations aux responsabilités , in Portraits de mer . [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/th2p-qc68. (Consultée le 29 mai 2024)

Youn. De mousse à capitaine. Des humiliations aux responsabilités

Réalisation : 1 juillet 2023 - Mise en ligne : 27 février 2024
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Descriptif

Youn et le musée des thoniers d’Etel. De mousse à capitaine, des humiliations aux responsabilités (2023, 1h01)

Je rencontre Yves Martinez, dit Youn, en 2021 alors qu’il est président de l’Association Les Hommes et la mer à Lorient. Originaire de Quiberon, il s’est formé à « l’école des mousses » à Concarneau, rebaptisée ensuite « école d’apprentissage maritime », et de nos jours « lycée professionnel maritime et d’aquaculture ». Youn est élevé par sa mère qui travaille dans une conserverie de Quiberon, premier port sardinier de l’époque. Son grand-père maternel était originaire d’une famille de pêcheurs de Douarnenez qui, en suivant la migration de la sardine vers les côtes quiberonnaises, quitta son Finistère natal pour épouser une « fille d’usine » d’une des conserveries de sardine locales.

Petit, Youn était fasciné par les photos de marins pêchant le thon sous les Tropiques, pour lui, ceux qui font la grande pêche en Afrique sont des héros et il veut à tout prix leur ressembler. Ce rêve ne le quittera plus, mais devenu adulte, il s’aperçoit qu’il a néanmoins très peu de chance d’embarquer sur un thonier car les équipages sont uniquement composés de marins provenant de trois villages des environs de Concarneau : Trégunc, Riec-sur-Bélon et Névez.
Aussi, en 1974, recherche-t-il une place de mousse à Concarneau pour se donner les chances d’accomplir son rêve. Il embarque sur un chalutier de 38 mètres qui part pêcher en Irlande, mais le rêve virera au cauchemar dans la mesure où il subit à 16 ans des rituels humiliants dont il se souvient encore à 63 ans. Les cadences de travail sont par ailleurs si intenses qu’il dort tout habillé dans sa bannette avec une paire de bottes en guise d’oreiller, prêt à bondir dès qu’on l’appelle sur le pont.

Mais ne perdant pas de vue son rêve d’embarquer sur un thonier, Youn a stratégiquement choisi un armement, le CMB, qui possède à la fois des chalutiers et des thoniers, espérant faire ses preuves dans un premier temps au chalut pour être pris dans un second temps au thon. Au retour de son service militaire, il demande au capitaine d’armement de le reprendre non plus sur un chalutier mais sur un thonier, ce que ce dernier accepte tout en soulignant que son cas ­est sans précédent.

Il réalise donc à 18 ans son rêve de travailler sur un thonier et part pêcher en Afrique (Dakar, Abidjan, Seychelles…) pour des marées de 3 mois. Pendant 17 ans, il navigue sur trois bateaux différents avec le même patron, devenant successivement son matelot, son bosco (maître d’équipage), son lieutenant, et son deuxième capitaine. À l’issue de notre entretien, Youn m’amène visiter le Musée des Thoniers d’Etel où, accompagné du Vice-président de l’Association du musée, Louis Guezel, dit Loulou, il commente les différents outils de pêche, maquettes, ex-voto, photographies et peintures présentés.

 

Intervention

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