Les goûts pour le naturel et leurs lectures sociologiques dans la modernité alimentaire industrielle

Résumé de la communication :

L’industrialisation du système alimentaire est contemporaine de l’affirmation croissante de goûts pour le naturel, qui prennent des formes variées (diététiques alternatives, valorisation du végétal et de la crudité, agriculture biologique, auto-consommation, etc.). Ces valorisations du naturel dans l’alimentation ont fait l’objet d’interprétations sociologiques et anthropologiques depuis une cinquantaine d’années. La présentation s’intéresse aux formes prises par les goûts pour le naturel et à leurs interprétations par les sciences sociales. Elle tâche de montrer que la valorisation du naturel, qu’elle relève de l’impensé ou qu’elle soit fortement réflexive et structurée, dit toujours quelque chose de la position sociale de celui ou celle qui la produit par rapport à un système alimentaire dominant et à un ordre social établi.

Biographie de l'auteur : Olivier Lepiller est chercheur en sociologie au Cirad (UMR MoISA, Montpellier, France). Son travail porte sur les transformations sociales contemporaines des normes et pratiques alimentaires, sur les critiques des systèmes alimentaires industrialisés et sur les voies de changement vers des systèmes alimentaires plus durables. Il a participé au développement de la méthode Urbal (évaluation participative des impacts des innovations sociales sur la durabilité des systèmes alimentaires). Il a co-dirigé Manger en ville. Regards socio-anthropologiques d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie et Méthodes d'investigation de l'alimentation et des mangeurs (en libre accès chez Quae).