Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Toulouse, UT2
Langue :
Français
Crédits
Samir Bouharaoua (Réalisation), Université Toulouse-Le Mirail (Production), Centre Audiovisuel et Multimédia / Université Toulouse-Le Mirail (Publication), Didier Foucault (Intervention)
Détenteur des droits
Tous droits réservés à l'Université Toulouse II-Le Mirail et aux auteurs.
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/7hxe-w130
Citer cette ressource :
Didier Foucault. UT2J. (2011, 21 juillet). Des Toulousains des Lumières face au cancer : Astruc et Bécane / Didier Foucault , in Histoire du cancer (1750-1950). [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/7hxe-w130. (Consultée le 25 avril 2025)

Des Toulousains des Lumières face au cancer : Astruc et Bécane / Didier Foucault

Réalisation : 21 juillet 2011 - Mise en ligne : 21 janvier 2011
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Descriptif

Des Toulousains des Lumières face au cancer : Astruc et Bécane / Didier Foucaul, dans Histoire du cancer (1750-1950), colloque international organisé par le laboratoire FRAMESPA (université Toulouse II-Le Mirail), l'Institut Claudius Regaud et le Centre d'Études d'Histoire de la Médecine. Université Toulouse II-Le Mirail, Institut Claudius Regaud, 20-22 janvier 2011.

Thématique 1 : Interrogations et incertitudes (1750-1890), 21 janvier 2011.

Au milieu du siècle des Lumières, la connaissance du cancer reste profondément dépendante de la théorie humorale qui a vu le jour pendant l’Antiquité. Le corpus hippocratique a mis en évidence les différents degrés d’évolution de la maladie à laquelle s’attache l’image du crabe qui étire ses pattes dans toutes les direction et entraîne le patient vers une mort inexorable. C’est toutefois Galien qui a étroitement articulé la formation des tumeurs avec le déséquilibre des humeurs. Les praticiens arabes et ceux du moyen âge occidental sont restés fidèles à ces schémas, même si certains d’entre eux ont identifié de nouveaux types de cancers. La Renaissance et le XVIIe siècle témoignent d’un scepticisme grandissant à l’égard de la théorie galénique, mais les médecins retombent toujours sur les désordres humoraux pour expliquer l’apparition et le développement d’un cancer.

Alors qu’au siècle des Lumières, le cancer suscite une attention soutenue des milieux médicaux, deux Toulousains se sont penchés sur cette maladie. Le premier, Jean Astruc (1684-1766), originaire du diocèse d’Alès et formé à Montpellier, a occupé une chaire de médecine à la faculté toulousaine de 1712 à 1716. Le reste de sa carrière le tient éloigné de la capitale du Languedoc, dont il est pourtant nommé capitoul en 1731. Il devient en effet un des médecins les plus en vue du règne de Louis XV. Pensionné par le roi et pourvu d’une chaire au Collège de France et à la faculté de Paris, il a écrit de nombreux ouvrages de médecine. Il s’intéresse au cancer dans le Traité des tumeurs et des ulcères (1752) et dans Le Traité des maladies des femmes (1761-1765). Dans la lignée galénique, il place le cancer à l’intérieur du vaste ensemble des tumeurs et des ulcères. Toutefois, il appartient au groupe des médecins qui considèrent qu’un choc extérieur est de nature à faire apparaître squirrhes et cancers. Aux novations prudentes d’Astruc s’opposent les vues plus audacieuses de Bertrand Bécane. Né à Savignac (Gers) vers 1728, il exerce la chirurgie à Toulouse et enseigne à l’École royale de Chirurgie de la ville de 1761 à 1793. Que ce soit dans son Abrégé des maladies qui attaquent la substance des os (1775) ou dans ses Observations sur les effets du virus cancéreux (1778), il se rattache au courant qui postule une origine virale de la maladie. Sur le plan thérapeutique, ils ne s’accordent guère mieux. Astruc, qui a consacré de nombreuses recherches à la vérole, tend à rapprocher les deux maladies et à préconiser un traitement à base de mercure... Bécane, au contraire, considère que les caustiques ne font qu’aggraver le mal et se montre favorable à l’extirpation chirurgicale des tumeurs.

Les écrits de ces deux Toulousains, s’ils ne peuvent revendiquer une grande originalité, apparaissent moins comme révélateurs des timides avancées médicales dans ce domaine au XVIIIe siècle, que des incertitudes théoriques et pratiques qui laissent les praticiens impuissants face à ce mal.

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