Notice
Abolir la volonté, vraiment ? Ambiguïtés de la profession de foi schopenhauerienne de Wagner dans Tristan et Isolde
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Descriptif
Que ce soit par sa propre vertu ou le prosélytisme de ses premiers adeptes, l'opéra Tristan et Isolde de Wagner s'est imposé comme un jalon dans le long cours historique de l'opéra au XIXe siècle, un marqueur majeur infléchissant les perspectives esthétiques, les codes et les recettes d'un spectacle bourgeois. Il n'est pas faux d'affirmer qu'il y a un avant et un après Tristan.
Par-delà les qualités propres de l'œuvre, le génie de Wagner a fortement influencé la culture occidentale à partir de cet hymne à l'Amour universel. Plus d'un mouvement artistique, littéraire et philosophique s'est laissé tenter par l'appel de cette « nuit d'amour qui détache du monde ». Il est évident que Wagner ne pouvait prévoir les diverses formes des nombreuses résonances de son opéra, mais il n'en ignorait certainement pas le potentiel. En mêlant une légende médiévale d'amour courtois fort subversif - une infidélité conjugale, tout de même ! - à sa situation amoureuse privée, en jouant de la reprise d'un thème amoureux ancien pour atteindre les sommets superbes de la modernité romantique, Wagner libère une force qui nous invite à repenser le monde, non seulement à travers la dimension idéologique d'un discours verbal et poétique ambitieux, mais aussi par sa traduction sensible en une musique revisitée de fond en comble. Héritage réactualisé, vie intime hissée au rang de l'universel, langages reconfigurés pour une expression dramatique, littéraire et musicale révolutionnaire sont quelques-unes des forces créatrices qui font de Tristan et Isolde l'opéra de tous les bouleversements.
Il paraît que l'ultime soupir de Liszt mourant était un « Tristan ! » faiblement articulé. Même si l'anecdote devait être fantaisiste, elle rend bien compte de l'impact de cet opéra du point de vue de sa postérité, s'étendant bien au-delà du seul périmètre de la vie musicale. À cette fin, l'Institut IRPALL de l'Université de Toulouse - Jean Jaurès, en partenariat avec l'Opéra national du Capitole de Toulouse, a réuni des spécialistes en musicologie médiévale et romantique, en littérature comparée, en germanistique et en philosophie, pour mieux cerner cette reprise d'une légende en un mouvement de spirale qui permet à Wagner de lui faire traverser le temps, d'absorber une expérience intime, de la muer en hymne à l'Amour et en (a)morale de l'Amour, pour marquer de résonances multiples tout l'espace culturel occidental des décennies futures.
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