De l’enregistrement sédimentaire en milieu karstique à la taphonomie des sites archéologiques dans les vallées pyrénéennes pendant la dernière période glaciaire : les apports de la grotte du Mas d’Azil / Céline Pallier

De l’enregistrement sédimentaire en milieu karstique à la taphonomie des sites archéologiques dans les vallées pyrénéennes pendant la dernière période glaciaire : les apports de la grotte du Mas d’Azil / Céline Pallier, in "Vivre pendant la dernière glaciation. Occupations humaines et paléoenvironnements : quelles spécificités dans les Pyrénées ?" colloque organisé par le laboratoire Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés (TRACES) de l’Université Toulouse Jean Jaurès, l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) et l'Association Grottes & Archéologies sous la responsabilité scientifique de Céline Pallier (Inrap, Traces), Marc Jarry (Inrap, Traces), Caroline Renard (Cnrs, Traces), et Mathieu Lejay. Université Toulouse Jean Jaurès, 10-12 avril 2019.

La chaine pyrénéenne est jalonnée de massifs karstiques dont les cavités constituent depuis toujours des pièges sédimentaires, témoins des environnements passés. Lorsqu’ils sont associés à des dépôts archéologiques, ces témoins permettent de restituer l’évolution du paysage, qui influe directement sur les conditions de vie des populations préhistoriques et nous renseigne sur leur adaptation. Alors que l’évolution générale de la vallée de l’Ariège, au sein de la zone axiale pyrénéenne, commence à être bien documentée, dans la zone nord-pyrénéenne, les dynamiques hydrosédimentaires au cours de la dernière période glaciaire sont encore assez méconnues. Pourtant, la grotte du Mas d’Azil, traversée par le cours de l’Arize, constitue un piège sédimentaire à haute résolution, préservant en son sein des témoignages de dynamiques hydrosédimentaires non identifiables à l’extérieur.

L’enjeu de nos travaux est de pouvoir corréler les dynamiques observées à l’intérieur de la grotte et l’évolution morphologique et paléoenvironnementale extérieure. En l’occurrence, les dépôts dans la grotte renseignent sur les conditions paléoclimatiques tout au long de la dernière période glaciaire. D’autre part, la grotte est non seulement un réceptacle qui conserve des témoins des évènements extérieurs mais également un objet géomorphologique qui a modifié les dynamiques et impacté les paysages aussi bien en amont qu’en aval. Ainsi, par l’étude des séquences archéologiques découvertes dans cette cavité combinée à la nouvelle lecture de l’évolution géomorphologique des fonds de vallées au cours de la dernière phase glaciaire, notre approche souligne l’importance de la taphonomie différentielle des vestiges dans ces vallées de piémont.