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Langue :
Français
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Nathalie MICHAUD (Réalisation), Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Production), SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail (Publication), Hala Kodmani (Intervention)
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Tous droits réservés à l'Université Toulouse Jean Jaurès et aux auteurs.
DOI : 10.60527/mdbk-4a93
Citer cette ressource :
Hala Kodmani. UT2J. (2021, 11 mars). Évolution de la couverture médiatique du conflit syrien depuis dix ans / Hala Kodmani , in La Syrie, la révolution, la guerre. Dix ans après. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/mdbk-4a93. (Consultée le 19 mars 2024)

Évolution de la couverture médiatique du conflit syrien depuis dix ans / Hala Kodmani

Réalisation : 11 mars 2021 - Mise en ligne : 14 février 2021
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Descriptif

Évolution de la couverture médiatique du conflit syrien depuis dix ans / Hala Kodmani, in journée d'étude "La Syrie, la révolution, la guerre. Dix après" organisée par l'Équipe de Recherche sur les Rationalités Philosophiques et les Savoirs (ERRaPhiS) et l'équipe de recherche Transversalités critiques et savoirs minoritaires (TRANSMIS), sous la direction scientifique de Cédric Molino-Machetto en collaboration avec la poétesse et traductrice Souad Labbize, Université Toulouse-Jean Jaurès, 11 mars 2021.
* Communication enregistrée en distanciel. 

Cette communication s’appuie essentiellement sur la couverture médiatique du conflit syrienpar ce qui est communément désigné comme la presse et les médias occidentaux« mainstream ». Il s’agit des médias indépendants reconnus comme dujournalisme professionnel et crédible et ne prend en compte que marginalementau besoin, l’information dite « alternative », assimilée à de ladésinformation ou de la propagande diffusée par des Etats ou des milieux partisansdéterminés.

Lesétapes d’une couverture à l’intensité décroissante sur les dix années :
De2011 à 2013 il y a eu une passion médiatique pour une révolution férocementréprimée par une dictature impitoyable. Ainsi peut-on résumer l’intérêt desmédias au cours des deux premières années du conflit. La curiosité desjournalistes a été attisée par les rebondissements dramatiques au sens théâtrald’une révolution populaire pacifique au départ face à une répression enescalade continue depuis les tirs à balles réelles jusqu’à la culmination desattaques chimiques d’août 2013. La soif d’informations d’un terrain interditaux reporters pendant la première année a été comblée d’abord par les vidéosdiffusées par les manifestants syriens, devenus citoyens reporters. Puis s’estengagée une course à l’accès clandestin au territoire syrien quand le régimecommençait à perdre le contrôle de certaines zones frontalières, avec le Liband’abord, puis à partir de 2012 par la frontière turque, désormais contrôlée parl’opposition armée. Des centaines de journalistes internationaux ont alors puse rendre sur place dans le nord syrien et rendre compte profusément desréalités du terrain. 
De2013 à 2016, la lassitude s’est renforcée par l’inaccessibilité d’un terrain ànouveau interdit. Les enlèvements et assassinats de journalistes occidentauxpar l’Etat islamique et autres groupes extrémistes dans le nord syrien ontmarqué un tournant dans la couverture du conflit. L’impossibilité pour lesjournalistes occidentaux de se rendre sur place a d’une part fait reculerl’intérêt pour les événements. Dans le même temps, les sources d’informationlocales ont été accaparées par la propagande du régime d’une part, mais aussicelle beaucoup plus spectaculaire et choquante de l’Etat islamique qui a dominéune grande partie du territoire syrien. Les autres composantes de la sociétésyrienne ont alors quasiment disparu des médias, qui d’ailleurs commençaient àse lasser d’un conflit qui avait trop duré. Un nouveau pic de mobilisation médiatiquea repris lors du siège puis de la chute d’Alep dans la deuxième moitié del’année 2016. Le plus intéressant en cette période dramatique c’est que laplupart des informations ont été diffusées par les citoyens reporters etphotographes de l’intérieur d’Alep assiégé et écrasé de bombes. 
2017-2021 :De la guerre contre Daech à la plongée de la Syrie dans une quasi absencemédiatique. Les journalistes occidentaux ont certes pu retourner sur une partiedu terrain syrien et irakien pour couvrir la campagne militaire de la coalitioncontre Daech, mais sans plus d’intérêt pour les autres événements syriens. Lafin de l’Etat islamique et la reprise dans le même temps de l’essentiel desterritoires par le régime ont marqué un désintérêt croissant des médias pour unconflit interminable devenu désespérant. L’actualité syrienne revient depuis2017 par intermittence, à travers des angles particuliers et surtout àl’occasion de rebondissements du jeu international autour de la Syrie.  

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Résumé traduit en arabe par Malek AÏta

بقلم هالةقضماني ، صحفية في ليبراسيون 

ملخص 

للتنوية:بداية تستند هذه المداخلة في المقام الأول للحديث عن طبيعة التغطية الإعلاميةللنزاع السوري من خلال ما تم تغطيه في الصحافة الغربية والإعلام"السائد". نحن هنا بصدد النقاش و الحديث عن وسائل إعلام مستقلة و معترفبها ك"صحافة مهنية" أي الصحافة ذو المصداقية,  في المقابل لا نأخذ في حساباتنا تلك الصحافةالتي تعنى بالأخبار "البديلة" ، مثل المعلومات المضللة أو البروباغنداالتي تنشرها الدول أو الدوائر الحزبية المحددة.

مراحل تراجعالتغطية الإعلامية على مدى عشر سنوات

من 2011 الى2013: كان هناك شغف  في وسائل الإعلام بتغطية الثورة الشعبية و التيقمعها نظام دكتاتوري قاسٍ لا يعرف الرحمة.

 هذا ما يمكن تلخيصه حول "مصلحة" وسائلالإعلام في العامين الأوليين من تغطيتهم للصراع.

 بداية, أثار فضول الصحفيين تلك التحولاتالدراماتيكية  ,بالمعنى المسرحي للكلمة, فيمختلف تحولات الثورة الشعبية السلمية و هي تواجهه تصعيد مستمر للقمع من استخدام للذخيرةالحية حتى ذروة الهجمات الكيماوية في أغسطس 2013.  كانت لديهم رغبة متعطشة لجمع أخبار و معلومات فيحقل  كان ممنوع على الصحفيين خلال العامالأول, بالمقابل امتلأت الشبكات الإعلامية بالفيديوهات التي يبثها المتظاهرونالسوريون الذين أصبحوا "مواطنين مراسلين". ثم بدأ سباق صحفي للوصول  بطريقة سرية  إلى الأراضي السورية خاصة عندما بدأ النظام يفقدسيطرته على مناطق حدودية معينة ، مع لبنان أولاً ، ثم فقدانته للسيطرة على الحدودالتركية في عام 2012 ، التي باتت انذاك تسيطر عليها ما تسمى الآن بالمعارضةالمسلحة. بعد ذلك ، تمكن المئات من الصحفيين الدوليين من الذهاب إلى الشمال السوريوتقديم وصف مفصل للوقائع على الأرض.

2013-2016 : كلل وتعب إعلامي يعززه عدم القدرة للوصول إلى أرض ما زالت ممنوعة الدخول. حيث شكلت, عملياتالخطف والاغتيالات التي تعرض لها الصحفيون الغربيون على يد تنظيم داعش وجماعاتمتطرفة أخرى في الشمال السوري, نقطة تحول حاسمة في تغطية الصراع.  

مع عدم قدرةالصحفيين الغربيين من الوصول إلى المكان رافقه تراجع إعلامي ملحوظ في الاهتمامبالحدث السوري.

 من ناحية أولى, ففي ذلك الوقت استحوذت بروباغنداالنظام على مصادر الأخبار المحلية الغربية، ولكن بروباغندا داعش  كانت هي الأكثر إثارة وصادمة خاصة بعد أن هيمنالتنظيم على معظم الأراضي السورية. من ناحية ثانية, حيث أختفت من عدسات الإعلاممكونات أخرى من المجتمع السوري , أي أنّ ذلك الإعلام بدأ يملّ في خوضه لتفاصيلصراع دام طويلاً.

 عودة ذروة جديدة للتعبئة الإعلامية خلال  فترة حصار و من ثم سقوط مدينة حلب في النصفالثاني من عام 2016. والأكثر دهشة و إثارة للاهتمام في هذه الفترة الدرامية منالثورة السورية هو أن معظم الأخبار تم نشرها من قبل "المواطنين المراسلين"والمصورين المحليين في الداخل المحاصر و المدمر.

2017-2021 : وهي مرحلة من الحرب ضد  تنطيم داعش إلى غياب فعلي للإعلام عن سوريا. فعلىرغم من تمكن الصحفيون الغربيون بالتأكيد من العودة إلى جزء واسع من التضاريسالسورية والعراقية لتغطية الحملة العسكرية للتحالف ضد داعش لكنه كان بدون أي أهتمامللتفاصيل الداخلية السورية.

 ففي الوقت لذي تم فيه القضاء على  داعش واستيلاء النظام السوري على معظم الأراضيفقد تراجع  و توانى الاهتمام الإعلامي عنالحدث السوري. و أصبح ينظر الى الصراع في سوريا على أنه صراع  ميوؤس منه و بلا نهاية واضحة. فمنذ عام 2017 عادالحدث السوري في الإعلام الغربي بشكل متقطع  وذلك من زوايا معينة وخاصة عندما يتم تناول كلما له علاقة بلعبة التقلبات الدولية حول سوريا.

 

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Thème
Documentation

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