Notice
Le sanctuaire de la colline de l’Yeuse à Murviel-lès-Montpellier (34).
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Descriptif
Le sanctuaire de la Colline de l’Yeuse est situé sur la commune de Murviel-lès-Montpellier, en périphérie de l’agglomération antique du Castellas, identifiée comme le chef-lieu des Samnagenses. Cette agglomération est occupée du début du IIème s. av. J.-C. jusqu’au début du IIème s. ap. J.-C.
Le sanctuaire, inconnu jusqu’alors, a été découvert à l’occasion de sa fouille par l’Inrap, préalablement à la construction d’un lotissement, au printemps 2017. La présente communication vise à présenter le sanctuaire de sa construction à son abandon, durant toutes les phases de son évolution.
Une première occupation est caractérisée par la présence d’un bâtiment, construit probablement dans le courant du Ier s. av. J.-C. et partiellement dégagé. Il est composé d’au moins une pièce occupant toute la largeur de l’édifice et le sol est en terre. Il présente la particularité d’avoir livré un petit dépôt monétaire sous un foyer au centre de l’espace.
Entre -50 et -25, ce bâtiment est détruit puis l’espace remblayé et nivelé. Un temple de plan classique est alors édifié au sein d’un péribole. L’étude de son architecture permet de proposer, grâce aux fragments lapidaires découverts et à une exceptionnelle conservation d’élévation, une restitution de l’édifice assez fine et laisse entrevoir de fortes influences grecques, via Marseille, dans sa conception.
Quelques années plus tard, une place est établie à l’arrière du temple, partiellement bordée de portiques. Un long bâtiment ferme alors cette aire ouverte à l’ouest. Il est constitué d’une série de pièces aboutées ouvrant sur la place puis d’un corps occupé par un balnéaire. A l’arrière de ce bâtiment, une large excavation profonde de 4 m est interprétée comme la réserve d’eau du petit ensemble thermal.
L’ensemble se développe à son apogée sur une superficie de 3000 m2 (Fig. 1).
Durant tout le Ier s. ap. J.-C., la morphologie générale évolue peu mais quelques aménagements sont à tout de même réalisés. Ainsi, la colonnade libre qui habille le fond de la place au sud est détruite au début du siècle, conjointement à celle –partielle- du péribole qui ceinture le temple, rendant en cela l’aire sacrée beaucoup plus vaste, limitée à l’ouest par le portique et le bâtiment toujours en place et au sud par la pente de la colline ou un élément hors-emprise. Enfin, le balnéaire est abandonné et le bâtiment qui l’abrite est réaménagé.
De cette phase d’occupation nous sont parvenus de nombreux témoignages des rites et gestes réalisés par les fidèles. Ils se présentent sous la forme d’aménagements frustes auxquels sont associés des dépôts d’objets. Ces structures sont rassemblées au sein de deux groupes principaux. L’un au plus près du temple, le second à l’emplacement de l’ancien portique, au sud de la place. Il s’agit d’édicules constitués d’éléments en remplois, moellons et tuiles et aussi d’amphores fichées dans le sol (Fig. 2). Ils servent de support ou de réceptacle à des offrandes d’objets, de monnaies, de coquillages et de vases votifs. La pratique du jet de monnaies (Iactatio stipis) pourrait également être attestée en deux endroits : sur un sol près du temple et à l’intérieur de l’excavation constituant l’ancienne réserve d’eau du balnéaire.
Les derniers signes de fréquentation du lieu de culte nous sont donnés par les monnaies et sont à placer au début du IIe s. ap. J.-C. Le bassin situé à l’ouest est alors progressivement comblé, d’abord par quelques matériaux issus du démantèlement de plusieurs édicules et par plusieurs autels en pierre puis par un apport massif de végétaux.
Près du temple, l’autel principal du culte – situé initialement en dehors de l’emprise de fouille – est démonté puis sa base et son couronnement sont déposés sur les édicules situés à proximité.
Malgré le caractère exceptionnel des découvertes, le nom de la divinité honorée en ce lieu reste inconnu. Cependant, l’analyse pluridisciplinaire des vestiges et des comparaisons avec des sites ayant livré des structures et des dépôts similaires, permettent de proposer des hypothèses et des’en approcher.
Communicants
- Grégory Vacassy (Inrap)
- Antoine Boisson (SAM)
- Stéphanie Raux (Inrap)
- Ghislain Vincent (Inrap)
Comité d'organisation
- Sandrine Agusta-Boularot (UPVM et ASM)
- Maryline Bovagne (Inrap Midi Méditerranée)
- Stéphanie Raux (Inrap Midi Méditerranée)
- Grégory Vacassy (Inrap)
- Ghislain Vincent (Inrap)
Réalisation - Lambert Capron
Thème
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