Notice
Auditorium du Pôle des langues et civilisations, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris
Écrire, traduire, dans l'entre-deux des langues
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Descriptif
La rencontre de ses deux langues, le français et l'anglais, est déterminante pour Leslie Kaplan. Née aux États-Unis, elle arrive en France à l’âge de deux ans. L’anglais est désormais parlé à la maison. Le français, pratiqué à l'extérieur, devient sa « deuxième » langue maternelle. Pour Leslie Kaplan, écrire c'est « inventer une langue qui tient compte, le plus possible, du rapport que l'on entretient au langage dans son ensemble, et à toutes ses langues ».
Selon Rosie Pinhas-Delpuech, traductrice et écrivain, traduire c'est « introduire dans le français “l’auberge du lointain”, selon la belle expression d’Antoine Berman, pour faire de la place à “l’étranger” dans la langue ». Après avoir vécu à Istanbul jusqu’à l'âge de dix-huit ans où elle pratiquait naturellement le turc et le français, c’est l’hébreu qui accueille Rosie Pinhas-Delpuech à l'issue de ses études universitaires en France. Sa vie professionnelle débute, en effet, en Israël où elle enseigne la littérature et la philosophie durant une douzaine d’années. Depuis son retour en France, Rosie Pinhas-Delpuech a traduit en français plus d’une centaine d’ouvrages de l’hébreu. Elle est également l'auteur de romans, dans lesquels, nous dit-elle, « le turc de [son] enfance affleure dans l’écriture ».
L’expérience de l’écriture et de la traduction est intimement liée aux parcours singuliers de ces deux femmes de lettres. Après s'être engagée dans le mouvement des « Établis » (issu de la mouvance de la gauche prolétarienne), Leslie Kaplan travaillera deux ans en usine, de 1968 à 1970. Douze ans plus tard, elle publiera son premier récit L’excès-l’usine, salué par Maurice Blanchot et Marguerite Duras, qui témoignage de cette expérience. L’engagement et la pensée qui nourrissent ses réflexions, ses textes et ses rencontres, elle s'en fait l'écho sur son site personnel « Leslie Kaplan - Les outils ».
Dans un entretien accordé à RFI, Rosie Pinhas-Delpuech confie s'être sentie « étrangère » (identité, papier, immigration) pour la première fois en France vers l’âge de vingt ans. Née francophone de culture juive en Turquie, le français est la langue de son père (parlée à la maison), le turc est la langue du pays où elle est née (la langue du dehors) et l'hébreu est la langue vers laquelle elle dit s'être « mystérieusement tournée à l'âge de vingt ans ». Après avoir navigué très naturellement entre le français et le turc à Istanbul, Rosie Pinhas-Delpuech découvre un jour à ses dépens que montrer que l'on parle une autre langue peut vous stigmatiser. On est dans la France des années 1960. Cette expérience douloureuse est le point de départ de son travail, dans l’entre-deux des langues.
Intervention
Thème
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