Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Boussac (Creuse)
Langue :
Français
Détenteur des droits
CNRS
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
Citer cette ressource :
CNRS – Service audiovisuel d'ARDIS (UAR2259). (2022, 7 octobre). Y’a une lèbre dans la cherbe : étude de la variation du genre dans les parlers du Croissant, d’après les données de l’ALF , in 3es rencontres sur les parlers du Croissant. [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/135187. (Consultée le 12 juin 2024)

Y’a une lèbre dans la cherbe : étude de la variation du genre dans les parlers du Croissant, d’après les données de l’ALF

Réalisation : 7 octobre 2022 - Mise en ligne : 29 novembre 2022
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Descriptif

Guylaine Brun-Trigaud (CNRS-BCL), Marc Allassonnière-Tang (CNRS-EA)

Suite à une étude sur les parlers francoprovençaux (Sauzet & Brun-Trigaud, à par.) et à des travaux sur l’assignation des noms en genre dans différentes langues du monde (Allassonnière-Tang et al. 2021), nous avons souhaité poursuivre ensemble nos recherches sur la variation du genre dans le domaine gallo-roman à partir des données de l'Atlas Linguistique de la France (ALF) qui constitue encore le seul ensemble permettant d'observer le phénomène sur la totalité du domaine.

Les systèmes de genre font partie des sphères d’intérêts d’une grande variété de domaines scientifiques. Par exemple, l’affectation d’un genre aux noms dépend principalement de la sémantique et de la phonologie (Corbett & Fraser, 2000 ; Rice, 2006), tandis que l’accord grammatical qu’il commande entre dans le domaine de la morphosyntaxe (Corbett, 1991). Dans la plupart des études existantes, les langues sont considérées comme des entités homogènes avec peu de variations internes. Or, le genre est aussi sujet à la variation individuelle. Par exemple, le genre de certains noms pourrait varier selon les locuteurs de différentes régions. Nous ciblons donc l’échelle des parlers en France pour voir si l’homogénéité du genre est existante et, dans le cas contraire, ce qui influence cette variation.

Ainsi, les données issues de l'ALF montrent qu'il existe une variation du genre obéissant à plusieurs facteurs, le plus important étant le sémantisme, mais aussi à celui de la répartition dialectale : les parlers occitans et francoprovençaux, contraints par la morphologie (voyelle finale différente entre féminin et masculin, sauf en gascon) sont donc souvent plus conservateurs et restent globalement plus proches du genre initial latin (UNGULA (f.) > ongla (f), AQUILA (f.) > agla (f.), tandis que les parlers d'oïl, ayant perdu cette contrainte, sont plus sensibles à la phonologie, notamment à la forme de l'attaque initiale (fr. et occ. argent (m.) vs oïl argent (f.), fr. âge, occ. atge (m.) vs oïl âge (f.))

Les parlers du Croissant, situés entre les deux systèmes, offrent la particularité de présenter simultanément les tendances qui impactent les deux aires, ainsi que des occurrences uniques dans le domaine gallo-roman.

Références ALF : Gilliéron, Jules & Edmont, Edmond (1902-1910), Atlas Linguistique de la France. Paris : Champion. Allassonnière-Tang, Marc, Dunstan Brown & Sebastian Fedden. 2021. Testing semantic dominance in Mian gender: Three machine learning models. Oceanic Linguistics 60(2). 302-334. doi.org/10.1353/ol.2021.0018 Corbett, Greville. 1991. Gender. Cambridge : Cambridge University Press. Corbett, Greville, & Fraser, N. 2000. Gender assignment: A typology and a model. In G. Senft (Ed.), Systems of nominal classification, 293-325. Cambridge University Press. Rice, C. (2006). Optimizing gender. Lingua 116(9), 1394–1417. https://doi.org/10.1016/j.lingua.2004.06.013 Sauzet, Maguelone & Guylaine Brun-Trigaud. à paraître. Variations de genre et métaplasme dans les parlers francoprovençaux. In D. Aquino-Weber Dorothée, S. Cotteli-Kureth, A. Kristol & A. Reusser-Elzingre (éds.), Coum’on étèila que kòoule… Come una stella cadente… Comme une étoile filante…, Neuchâtel, Alphil.

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