Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Boussac (Creuse)
Langue :
Français
Détenteur des droits
CNRS
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
Citer cette ressource :
CNRS – Service audiovisuel d'ARDIS (UAR2259). (2022, 8 octobre). Graphies et productions autochtones : les différentes options disponibles pour les auteurs , in 3es rencontres sur les parlers du Croissant. [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/135190. (Consultée le 2 décembre 2024)

Graphies et productions autochtones : les différentes options disponibles pour les auteurs

Réalisation : 8 octobre 2022 - Mise en ligne : 29 novembre 2022
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Descriptif

Rafaello Pisu (Université Sorbonne Nouvelle)

Les questions graphiques sont centrales à l’élaboration de tout ouvrage. En nous aidant d'une analyse qualitative et ethnographique d'une dizaine d'ouvrages autochtones réalisés par certains locaux du Croissant (par exemple Baldit 1980 et Roy 1988), nous verrons que les questions graphiques, de normes standardisées, et de traditions littéraires sous-jacentes sont loin d'être évidentes, surtout pour des ouvrages rédigés dans un contexte de « basculement linguistique » (Dorian 1986). Les auteurs peuvent justifier des stratégies différentes pour adresser ce besoin fondamental, tantôt en se rattachant à une tradition littéraire plus large, comme l'occitane, tantôt en se séparant sciemment de toute influence et en essayant de formaliser une graphie propre au parler local. Plusieurs stratégies émergent, et nous en retenons principalement trois : l'utilisation d'une graphie occitane pour représenter le parler local ; l'utilisation d'une graphie d'inspiration française permissive, et enfin, l'utilisation d'une graphie d'inspiration française formalisée. La principale différence entre ces deux derniers types de graphie concerne le degré de sophistication et de formalisme impliqué. Ces considérations sont au cœur des problématiques centrales que le livre, en tant que support graphique, amène. La représentation graphique d'un parler local est aussi une question sociale, puisqu'impliquant le potentiel lectorat et nécessitant que ce dernier soit capable de comprendre la graphie employée (Roberts 1993). Plusieurs questions viendront alimenter cette réflexion : pour qui ces auteurs écrivent-ils, et que doivent-ils prendre en compte ? Comment règlent-ils le problème de la représentation graphique de leur variété linguistique, quand bien même ils ne sont ni linguistes ni professionnels du livre ? En sont-ils conscients ? En d'autres termes, où se situent-ils sur le spectre du métalinguistique (Auroux 1994) ?

Références Auroux Sylvain, (1994). La révolution technologique de la grammatisation, Mardaga editions ; Baldit Jean-Pierre, (1980). Les parlers creusois, « Culture populaire en Creuse », Fédération des oeuvres laïques de la Creuse ; Dorian Nancy, (1986). « Abrupt Transmission Failure in Obsolescing Languages: How Sudden the tip to the Dominant Language in Communities and Families? » in Annual Meeting of the Berkeley Linguistics Society, vol.12, p.72 ; Roberts Keith A. (1993). « Toward a Sociology of Writing » in Teaching Sociology, 21(4), 317– 324 ; Roy Maurice, (2010). « Le patois creusois à Fresselines », dans Baldit J.-P. (éd.) Patois Et Chansons De Nos Grands-Pères Marchois - Haute-Vienne, Creuse, Pays De Montluçon, Édition CPE, pp. 130-153.

 

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