Notice
Le Croissant d’Indre : un aperçu des parlers marchois de l’extrême-nord
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Descriptif
À l’exception peut-être de quelques rares points situés en Allier (p.ex. Viplaix), c’est en Indre (Tourtoulon & Bringuier 1876) que l’on rencontre les parlers croissantins les plus septentrionaux. Dans l’extrême-Sud de ce département, on trouve en effet, dans une douzaine de communes au moins, des parlers faisant partie de la zone linguistique du Croissant et présentant donc, à côté de traits oïliques, d’autres traits clairement occitan qui contrastent de façon nette avec les parlers berrichons (apparentés au français standard) ou poitevins (Nowak 2013) que l’on trouve dans tout le reste du département.
La présente communication a pour but de faire le point sur ce Croissant d’Indre, encore peu connu du monde scientifique et qui n’a jamais fait l’objet d’une synthèse globale (pour des travaux récents sur diverses variétés, cf. p.ex. Larose 2021 sur La Châtre-Langlin, Newhouse-Chomette 2020 sur Éguzon-Chantôme, Brun-Trigaud 1993 sur Lourdoueix-Saint-Michel). Dans une première partie, je ferai le point sur l’extension géographique du Croissant d’Indre et sur l’état actuel des parlers qui y sont encore attestés en ce début de XXIe siècle. Dans une seconde partie, je présenterai quelques caractéristiques saillantes du Croissant d’Indre et exposerai les principales lignes de fracture (ou isoglosses) qui traversent ce réduit linguistique. Je montrerai aussi dans cette même partie comment les parlers croissantins d’Indre s’inscrivent dans la continuité des variétés croissantines qui les jouxtent au sud, en Creuse (Brun-Trigaud 2020) et en Haute-Vienne (Guérin 2019, 2020). Enfin, dans une troisième partie, j’expliquerai comment la prise en compte de la toponymie (Gendron 2008) permet de prendre conscience que le Croissant d’Indre a dû avoir autrefois une extension nettement supérieure à celle qu’on lui connaît aujourd’hui. Dans ma conclusion, je reviendrai sur l’intérêt linguistique particulier des parlers croissantins d’Indre qui, à l’instar d’autres variétés dites ‘marginales’ ou ‘excentrées’, ont beaucoup à nous apprendre sur les domaines linguistiques auxquels elles se rattachent directement (aire du Croissant) ou en partie (diasystème occitan).
Références
Brun-Trigaud Guylaine (1993). Le parler de Lourdoueix-Saint-Michel (Indre). Guéret : Mémoires de la Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse. Brun-Trigaud Guylaine (2020). Les parlers de la Creuse. Frontière et carrefour, Études creusoises XXIV. Guéret : Société des Sciences Naturelles, Archéologiques et Historiques de la Creuse. Chomette-Newhouse Roselyne (traductrice) & Nicolas Quint (éd.) (2020). Le P’tit Prince [traduction en éguzonnais (Éguzon-Chantôme, Indre) du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry]. Neckarsteinach : Edition Tintenfaß. Gendron Stéphane (2008). Les noms de lieux de l’Indre [Cédérom]. Châteauroux ( ?) : Académie du Centre. Guérin Maximilien (2019). Grammaire du parler marchois de Dompierre-les-Églises (Haute Vienne). Paris : L'Harmattan. Guérin Maximilien (2020). Le parler marchois d'Oradour-Saint-Genest (Haute-Vienne) : Abrégé grammatical et lexique thématique. Paris : L'Harmattan. Larose Pierre (traducteur), Michel Bidaud, Maximilien Guérin & Nicolas Quint (éds) (2021). Le P’tit Prince [traduction en castro-vicecontamlien (La Châtre-Langlin, Indre) du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry]. Neckarsteinach : Edition Tintenfaß.
Nowak, Éric (2013). Histoire et géographie des parlers poitevins et saintongeais. Cressé: Éditions des Régionalismes. Tourtoulon Charles de & Octavien Bringuier (1876). Étude sur la limite géographique de la langue d’oc et de la langue d’oïl. Paris : Imprimerie Nationale. Carte accessible en ligne : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a7/Tourtoulon.jpg (consultée le 11/08/2021).
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