Vidéo pédagogique
Notice
Lieu de réalisation
Marseille
Sous-titrage
English
Português
Français
Langue :
Français
Crédits
Marc-Henri Piault (Intervention)
Détenteur des droits
Réalisation : Pascal Cesaro
Citer cette ressource :
Marc-Henri Piault. Télé AMU. (2013, 20 décembre). Leçon 2 - Vers un nouveau langage, chapitre 7 : Le premier film anthropologique (L. Thomaz Reis) (English and Portuguese subtitles) , in "Anthropologie et Cinéma" par Marc-Henri Piault. Leçon 2 : vers un nouveau langage (English and Portuguese subtitles). [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/115382. (Consultée le 14 novembre 2024)

Leçon 2 - Vers un nouveau langage, chapitre 7 : Le premier film anthropologique (L. Thomaz Reis) (English and Portuguese subtitles)

Réalisation : 20 décembre 2013 - Mise en ligne : 30 mai 2022
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Descriptif

Fr : Exploration et explication du monde se situaient dans la même optique de saisie de la totalité exprimée par le fondateur français de la thermochimie, Marcellin Berthelot, estimant que l’univers était désormais sans mystère : il paraissait désormais établi que rien n’échappait à une stricte détermination dont la recherche scientifique dévoilait peu à peu toutes les manifestations et procédures.

Au-delà des formes et des fantasmes d’une sorte de traduction objective de la réalité qui se ferait dans le passage à l’image, l’histoire qui nous préoccupe et fait sens anthropologique, retrouve les réflexions de l’un des premiers grands théoriciens du cinéma, Béla Balazs, pour qui le travail de construction cinématographique est une interprétation de ce qu’il donne à voir à travers la succession organisée des images. Sous la forme du gros plan, un visage, détaché de son environnement, nous offre une expression directement significative : «... l’expression d’un visage isolé est un tout intelligible par lui-même, nous n’avons rien à y ajouter par la pensée, ni pour ce qui est de l’espace et du temps... Nous voyons de nos yeux quelque chose qui n’existe pas dans l’espace. Les sentiments, les états d’âme, les intentions, les pensées ne sont pas des choses spatiales, seraient-elles mille fois indiquées par des signes spatiaux.»

Le cinéma s’invente et se produit dans un espace renouvelé dont il traduit justement la reconsidération et peut-être la reconstruction. L’anthropologie s’en empare immédiatement : elle est en synchronie avec une problématique semblable de l’observation, de la préservation et de la compréhension de cette relation paradoxale et sans cesse retrouvée entre l’universel et le particulier, entre moi et l’autre. En conséquence, les modalités d’exercice, l’usage anthropologique du cinéma et du fait cinématographique devraient éclairer la démarche elle-même en en précisant les conditions qui s’adapteraient à la finalité de ses usages.

Eng : Exploration and explanation of the world were situated in the same perspective of capturing the totality expressed by the French founder of thermochemistry, Marcellin Berthelot, who believed that the universe was henceforth without mystery: it now seemed established that nothing escaped a strict determination whose manifestations and procedures were gradually being revealed by scientific investigation.

In addition to the forms and fantasies of a kind of objective translation of reality that would be made in the transition to the image, the story that concerns us and makes anthropological sense, recalls the reflections of one of the first great theorists of cinema, Béla Balazs, for whom the cinematographic construction work is an interpretation of what he gives to see through the organized succession of images. In the form of the close-up, a face, detached from its environment, offers us a directly significant expression: “... the expression of an isolated face is an intelligible whole in itself, we have nothing to add to it by thought, nor in terms of space and time... We see with our eyes something that does not exist in space. Feelings, moods, intentions, thoughts are not spatial things, even if they are indicated a thousand times by spatial signs.”

Cinema is invented and produced in a renewed space, which translates exactly into reconsideration and perhaps reconstruction. Anthropology immediately takes advantage: it is in tune with a similar problem of observation, preservation and understanding of this paradoxical and incessant relationship, rediscovered between the universal and the particular, between me and the other. Consequently, the modalities of exercise, the anthropological use of cinema and the cinematographic fact must clarify the approach itself, specifying the conditions that would adapt to the purpose of its uses.

 

Pt : Posturas científicas de exploração do mundo (coleta, identificação, apropriação) e instrumentalização na origem da emergência de uma linguagem do cinema

A exploração e explicação do mundo situavam-se na mesma perspectiva de captação da totalidade expressada pelo fundador francês da termoquímica, Marcellin Berthelot, que acreditava que o universo era doravante sem mistério: parecia agora estabelecido que nada escapava a uma determinação estrita cujas manifestações e procedimentos estavam gradualmente a ser revelados pela investigação científica.

Para além das formas e fantasias de uma espécie de tradução objectiva da realidade que seria feita na passagem para a imagem, a história que nos preocupa e faz sentido antropológico, recorda as reflexões de um dos primeiros grandes teóricos do cinema, Béla Balazs, para quem a obra de construção cinematográfica é uma interpretação do que ele dá a ver através da sucessão organizada de imagens. Sob a forma do close-up, um rosto, desligado do seu ambiente, oferece-nos uma expressão directamente significativa: “... a expressão de um rosto isolado é um todo inteligível em si mesmo, não temos nada a acrescentar-lhe pelo pensamento, nem em termos de espaço e tempo...Vemos com os nossos olhos algo que não existe no espaço. Sentimentos, estados de espírito, intenções, pensamentos não são coisas espaciais, mesmo que sejam indicados mil vezes por sinais espaciais.”

O cinema é inventado e produzido num espaço renovado, ao qual traduz exatamente a reconsideração e talvez a reconstrução. A antropologia se aproveita imediatamente: está em sintonia com uma problemática semelhante de observação, preservação e compreensão desta relação paradoxal e incessante, redescoberta entre o universal e o particular, entre mim e o outro. Consequentemente, as modalidades de exercício, a utilização antropológica do cinema e o fato cinematográfico devem esclarecer a própria abordagem, especificando as condições que se adaptariam à finalidade das suas utilizações.

Filmes estudados: Les Frères Lumière (Ashantis, Melbourne Cup), T. Edison (Indian Snake Dance Series in Moki Land), R.W. Paul (The Derby), The Brighton School, H.G. Ponting (L’éternel silence), E. Curtis (In the Land of the War Canoes), L.T. Reis (Rituaes e Festas Borôro).

Intervention
Thème
Documentation

Références bibliographiques générales

Boukala M., Le dispositif cinématographique, un processus pour (re)penser l'anthropologie, Téraèdre, Paris, 2009.

Colleyn J.P., Le regard documentaire, Centre georges Pompidou, Paris, 1993.

De France C. , L’anthropologie filmique : une genèse difficile mais prometteuse, Du film ethnographique à l’anthropologie filmique, Editions des archives contemporaines, 1994.

Gardies A., Le réel filmique, Hachette, Paris, 1993.

Laplantine F., La description ethnographique, Armand Colin, 2005.

Lioult J.L., À l'enseigne du réel, penser le documentaire, PUP, 2004.

MacDougall D., Transcultural Cinema, Princeton, New Jersey, Pinceton University press, 1998.

Niney J.F., Le documentaire et ses faux-semblants, Klincksieck, Paris, 2009.

Piault M.H., Anthropologie et Cinéma. Passage à l'image, passage par l'image, Paris, Téraèdre 2008 (1ère édition Nathan 2000).

Références bibliographiques spécifiques:

Bela Balazs, Le cinéma : nature et évolution d'un art nouveau, Paris, Payot, coll. «Petite bibliothèque Payot», 2011, (1re éd. 1948)

Henri Bergson, L'évolution créatrice, Les Presses universitaires de France, 1959.

Mar­ce­lin Ber­the­lot, Sciences et po­li­tique, Presses uni­ver­si­taires de Rennes, 2010.

Gilles Deleuze, L'image - temps. Cinéma 2, Les éditions de minuits, 1985.

Filmographie

Luiz Thomaz Reis, Rites et Fêtes Bororo, 22mn, 1916

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