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Langue :
Français
Crédits
Université Toulouse II-Le Mirail SCPAM (Publication), Université Toulouse II-Le Mirail (Production), Bruno BASTARD (Réalisation), Armelle Andrieu Jacquet (Intervention)
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Tous droits réservés à l'Université Toulouse II-Le Mirail et aux auteurs.
DOI : 10.60527/wxje-4p35
Citer cette ressource :
Armelle Andrieu Jacquet. UT2J. (2012, 22 juin). Aphasie et acalculie ou Marie et le calcul / Armelle Jacquet-Andrieu , in Perspectives neuropsycholinguistiques sur l'aphasie. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/wxje-4p35. (Consultée le 27 juillet 2024)

Aphasie et acalculie ou Marie et le calcul / Armelle Jacquet-Andrieu

Réalisation : 22 juin 2012 - Mise en ligne : 7 mars 2013
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Descriptif

Aphasie et acalculie ou Marie et le calcul / Armelle Jacquet-Andrieu. In "Perspectives neuropsycholinguistiques sur l'aphasie - NeuroPsychoLinguistic Perspectives on Aphasia", colloque international organisé par l'Unité de Recherche Interdisciplinaire Octogone de l'Université Toulouse II-Le Mirail (France). Toulouse, 21-23 juin 2012.

Ilexiste peu d’études sur l’acalculie, trouble acquis du calcularithmétique, pouvant être associé à l’aphasie. L’étude deHécaen & al (1961), menée sur 183 patients aphasiques porteursde troubles du calcul, commence avec les observations de Gall (1808),Lewandowski et Stadelmann (1908), etc. Henschen (1926) en précisel’anatomie fonctionnelle et distingue l’agraphie numérique(gyrus angulaire), l’aphasie des chiffres (base du pied de F3), etla faculté de calculer, « non localisable ». « L’acalculieamnésique » est associée aux troubles mnésiques.
Considéréscomme des précurseurs, Peritz (1918) et Sittig (1920) distinguenttrois formes de troubles du calcul : visuelle, acoustique etidéatoire (perte de la nature de l’opération, son sens). Hermannet Potzl (1928), puis Langé (1933), Skroll et Stolbun (1933)pointent la représentation de l’espace et un désordreinstrumental, lié à une désorganisation de la manipulation des «catégories d’orientation dans l’espace ». Singer et Low (1933)décrivent d’autres difficultés : saisir et/ou exprimer lesrapports du tout à la partie, suivre une direction à partir d’unpoint donné, l’incidence possible d’une dissociationautomatico-volontaire et des difficultés liées à la symétrie dansl’espace. Kleist (1934) définit l’alexie et l’agraphie desnombres et une forme « idéopraxique » de cette agraphie ; pourlui, l’acalculie est un trouble du calcul mental et il précise lerôle de l’espace pour l’attribution de la valeur des chiffresd’un nombre (unités, dizaines, etc.). L’apport de Lindquist(1935) sera de rapprocher acalculie et langage : description desfonctions linguistiques, visuelles, construction d’un espace pourle traitement des nombres, « acalculie constructive » (Krapf,1937), et il évoque la perte de « l’idée du nombre » :l’acalculie est ici un trouble sémantique. Goldstein (1948)distingue un « trouble de l’abstraction », avec perte de lanotion de « valeur » du nombre et un « trouble instrumental » liéaux fonctions visuelles. 
Dèsles années 60, l’étude neuropsychologique de l’acalculiefournit d’autres réponses (Lechevalier & al, 2008), Armelle Jacquet-Andrieu enprésente quelques éléments clés : le modèle modulaire deMcClokey & al (1985), affiné durant la décennie suivante(Pesenti & Séron, 2004), puis le triple code de Dehaene (1992),et elle lève une ambiguïté sur les notions de morphologie etsyntaxe à propos de la construction des nombres, en relation avec lelangage (Jacquet-Andrieu, 2001). 
Enfin, Armelle Jacquet-Andrieu expose le cas d’un sujet atteint d’une aphasie mixtesévère, par AVC, avec alexie, sans agraphie, et une acalculiemajeure associées : atteinte de la reconnaissance des chiffresentendus et/ou écrits, écriture, structuration morphologique desnombres, organisation des opérations arithmétiques dans l’espaceet leur conduite procédurale. La patiente est professeur agrégé demathématiques (expert), et nous avons observé une dissociation, nonrecensée dans la littérature, semble-t-il : elle résout deséquations du 2nd degré mais pas une addition élémentaire, sauf àuser d’une stratégie coûteuse sur le plan cognitivo-procédural. 

 

Intervention
Thème
Documentation

Dehaene, S. (1992). Varieties of numerical abilities. Cognition, 44, 1-42.

Deloche, G., Séron, X. (1987). Mathematical desabilities. Hillsdale : Lawrence Erlbaum Associates.

Goldstein, K. (1948). Language and language disturbances. New-York : Grune & Stratton.

Grewel, F. (1952). Acalculia. Brain, 75, 397-407.

Hécaen, H., Angelergues, R., Houillier, S. (1961). Les variétés cliniques des acalculies au cours des lésions rétroronandiques. Revue Neurologique, 2, 85-103.

Jacquet-Andrieu, A. (2001). Cas d’aphasie mixte. Thèse de doctorat, Lyon 2 : UCBL.

Lechavalier, B. & al (2008). Traité de neuropsychologie clinique. Bruxelles : De Boeck.

Lindquist, T. (1935). De l’acalculie. Acta Médica Scandinavia, 38 : 217-277.

MacClokey, M., Caramazza, A., Basili, A. (1985). Cognitive mechanisms in number processing and calculation. Brain & Cognition, 4 : 171-196.

Pesenti, M., Séron, X. (2004). La cognition numérique. Paris : Hermès/Lavoisier.

> Voir aussi la bibliographie générale à télécharger dans l'onglet "Documents" de la séquence vidéo d'ouverture du colloque.

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