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Langue :
Français
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Věra Vejrychová (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/338q-a076
Citer cette ressource :
Věra Vejrychová. UVSQ. (2013, 22 novembre). La réécriture de l'histoire chez Jean Froissart. Le chroniqueur face à ses sources , in L'écriture de l'histoire au Moyen Âge (XIe-XVe siècles). [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/338q-a076. (Consultée le 16 juin 2024)

La réécriture de l'histoire chez Jean Froissart. Le chroniqueur face à ses sources

Réalisation : 22 novembre 2013 - Mise en ligne : 5 mai 2017
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Descriptif

Intervention par : Vera VEJRYCHOVA (Université Charles de Prague / Université de Paris 4)

Les Chroniques de Jean Froissart ont fait maintes fois l'objet d'études fort savantes, portant sur la question de son écriture historiographique (P. Ainsworth, 1990 ; M. Zink, 1998 ; J.- M. Moeglin, 2006 ; A. Varvaro, 2011). Il est de notoriété incontestable que le chroniqueur hennuyer s'est basé sur le récit de Jean Le Bel, pour présenter les débuts de la grande guerre franco-anglaise.Sa seule source narrative explicite est avouée dès le prologue. Froissart entreprend l'idée principale ainsi que la trame chronologique et événementielle.Pourtant, le texte de Le Bel n'est pas copié à la lettre. Bien au contraire, il est soumis à des modifications de façon à doter le récit de nouveaux sens souhaités. Cet effort apparaît d'autant plus clairement au regard de la volonté constante de Froissart de revenir à son histoire racontée, comme le signale l'existence de trois, voire quatre rédactions du premier livre.

Il est donc nécessaire de suivre systématiquement non seulement quel rapport l'auteur entretient avec son texte-source et comment il le remodèle en fonction de ses propres perspectives, mais aussi comment il manipule ses propres écrits. L'enjeu en est essentiellement double.

L'analyse détaillée nous amène en effet à constater que le travail de remaniement de son modèle consiste presque exclusivement en des découpages ou amplifications, mais très rarement en la mise en question de sa véracité. Or, cela surprend notamment dans les passages où l'auteur pourrait puiser davantage dans ses propres expériences, si bien que son vécu, sa mémoire subjective, n'ont qu'une influence limitée sur la structuration du récit. Il convient donc premièrement d'étudier quelles sont les modalités de la présence de l'auteur-narrateur dans le texte, par rapport à sa source.

Le deuxième axe du questionnement doit porter sur l'usage que Froissart fait de son modèle textuel par rapport aux sources orales sur lesquelles se base la suite de son oeuvre historiographique,afin de comprendre s'il existe, dans sa conception, une différence entre le témoignage couché par écrit et celui qui ne l'est pas. Il s'agit donc non seulement de vérifier le rôle d'un genre particulier, qui est la « chronique historiée », entant que force formative et organisationnelle du récit, mais aussi de soulever le problème de l'autorité que l'on attribue généralement au texte. Nous croyons qu'une telle étude permettra de dégager les influences multiples qui participent de manière générale de sa narration et ainsi d'approfondir la recherche sur la compréhension froissartienne de l'histoire.

Intervention

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