Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Montpellier, Université Paul-Valéry, Montpellier III
Langue :
Français
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/eg9m-g745
Citer cette ressource :
Archeo Montpellier. (2021, 27 mai). L’aire de l’ex Hôtel Couronne : structures et rituels d’un lieu de culte à Augusta Praetoria (Aosta, Regio XI Transpadana). , in Lieux de culte en Gaule du Sud (IIe s. av. J.-C. - Ve s. ap. j.-C.). [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/eg9m-g745. (Consultée le 20 septembre 2024)

L’aire de l’ex Hôtel Couronne : structures et rituels d’un lieu de culte à Augusta Praetoria (Aosta, Regio XI Transpadana).

Réalisation : 27 mai 2021 - Mise en ligne : 16 juin 2021
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Descriptif

La fondation en 25 av. J.-C. de la colonie d’Augusta Praetoria, implantée au croisement des voies qui, franchissant les cols Alpis Graia et Alpis Poenina, mènent aux provinces Transalpines, s’intègre dans le programme augustéen de pacification des Alpes et de contrôle des itinéraires importants sur le plan stratégique. La nouvelle construction prévoit dès le départ un plan régulier, organisé en insulae, une puissante enceinte et des espaces publiques bien définis.

Dans sa première phase de vie, la ville développe les caractères plus anciens de son aspect monumental, en particulier dans le cœur religieux et officiel du projet urbanistique : l’aire sacrée du Forum. Au-dessous de la moderne Place de la Cathédrale, presque une dizaine d’années de fouilles a révélé les restes de deux temples jumeaux encadrés par une triporticus, soutenue par une cryptoporticus encore bien conservée : ce temenos, donnant au Sud sur la part civique et commerciale du Forum, était probablement consacré au culte impérial. Les recherches archéologiques ont aussi mis en évidence, à côté des temples, une aula, avec dallages en opus sectile et crustae pariétales en marbre, structure interprétée comme probable augusteum.

Parmi les lieux de culte aujourd’hui connus à Augusta Praetoria, les vestiges repérées dans les années 1980 en correspondance de l’aire occupée par l’ex Hôtel Couronne offrent un considérable potentiel informatif sur l’évolution urbanistique de la colonie.

L’aire, transformée à plusieurs reprises, aujourd’hui se trouve sur le côté méridional de la place principale de la ville d’Aoste, pendant l’époque romaine occupait entièrement l’insula 37 et s’ouvrait sur le Decumanus Maximus. À l’époque augustéenne appartiennent les restes d’un complexe, interprété comme macellum, se composant d’une aire ouverte, occupée au centre par une plate-forme circulaire en mortier et blocs de pierre et entourée vraisemblablement sur les quatre côtés d’une porticus se développant tout au long d’une série de pièces quadrangulaires. Vers la moitié du Ier siècle apr. J.-C., l’édification au centre de l’insula d’un temple sur podium de tradition italique a oblitéré les structures précédentes. À cette phase sont attribuées plusieurs fosses dont la fonction rituelle est proposée sur la base de la présence d’ossements brûlés (bœuf, caprinés et porc), parfois déposés dans la partie inférieure d’une amphore, expressément sciée et enfoncée dans le terrain. La réalisation d’un édifice cultuel qui change complètement le paysage architectural de l’insula 37, en la consacrant à une nouvelle destination fonctionnelle, s’encadre probablement dans un plus vaste et ambitieux projet de transformation de la colonie. Les recherches archéologiques ont en effet mis en évidence un vrai exploit monumental, mis en place à partir de la moitié du Ier siècle après J.-C. et concernant plusieurs secteurs de la ville : le quartier résidentiel nord-oriental est remplacé par les complexes pour les spectacles et aussi le Forum, le réseau routier et la porte principale sont intéressés par un significatif renouvellement.

Pour mieux comprendre les changements de fonction qui ont marqué l’aire de l’ex Hôtel Couronne une minutieuse reprise des données anciennes s’est avérée nécessaire : l’analyse de la documentation des fouilles des années 1980 et l’inventaire de plus de 700 caisses de mobilier ont suscité nombreuses questions autour des activités de construction qui concernent cet espace public entre la fin du Ier siècle av. J.-C. et le IIIème siècle apr. J.-C.

Dans le cadre du colloque, l’attention sera focalisée sur l’édifice cultuel, en particulier sur les pratiques rituelles mises en place au moment de sa fondation et sur les aspects architecturaux et décoratifs du bâtiment, ces derniers abordés selon la focale du matériel : marbres, terre cuite architecturale, enduits peints et moulurations. L’interprétation des vestiges monumentales et l’analyse du programme ornemental se déroulent avec l’intention de proposer soit une hypothèse de reconstruction du temple soit d’insérer ce dernier dans le cadre d’une tradition culturelle, architecturale et cultuelle, en évolution entre la fin de l’époque augustéenne et l’âge des Antonins, à la frontière entre Italie et provinces occidentales.

Pour conclure, on remarque que la complexité du contexte et les importantes quantités de mobilier ouvrent nombreuses perspectives de recherche à exploiter pour comprendre et caler chronologiquement les étapes de l’évolution d’un secteur central de la colonie.

Communicants

  • Alessandra Armirotti (Ufficio patrimonio archeologico – Regione Autonoma Valle d’Aosta)
  • Giordana Amabili (Università degli Studi di Torino)
  • Gwenaël Bertocco (Université de Lausanne)
  • Maurizio Castoldi (libero professionista)

Comité d'organisation

  • Sandrine Agusta-Boularot (UPVM et ASM)
  • Maryline Bovagne (Inrap Midi Méditerranée)
  • Stéphanie Raux (Inrap Midi Méditerranée)
  • Grégory Vacassy (Inrap)
  • Ghislain Vincent (Inrap)

Réalisation - Lambert Capron

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