Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Pôle universitaire de Vichy (Allier)
Langue :
Français
Crédits
Karim Gernigon (Intervention)
Détenteur des droits
DRAC Auvergne-Rhône-Alpes/Maison des Sciences Humaines de Clermont-Ferrand
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/2kkf-ag72
Citer cette ressource :
Karim Gernigon. ClermontMsh. (2024, 12 décembre). Le « Mirage oriental » de Salomon Reinach et la question primordiale de l’origine de la civilisation européenne , in Colloque Glozel / Session 2 – Glozel et la Préhistoire : construction(s) intellectuelle(s) et institutionnelle(s). [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/2kkf-ag72. (Consultée le 13 novembre 2025)

Le « Mirage oriental » de Salomon Reinach et la question primordiale de l’origine de la civilisation européenne

Réalisation : 12 décembre 2024 - Mise en ligne : 13 novembre 2025
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Descriptif

Dès la publication du premier fascicule relatant ses fouilles de Glozel avec Fradin (1925), Morlet fait référence à l'article « Le Mirage oriental » publié par Salomon Reinach en 1893 dans L'Anthropologie. Glozel démontrerait que « la connexité des antiquités occidentales et égéennes » s'explique « par un courant de civilisation allant du nord-ouest au sud-est, de l'Europe septentrionale sur l'Europe du Sud et l'Asie Mineure ». L'objet de l'article de Reinach était effectivement de démonter les arguments en faveur de ce qu'il considérait comme une illusion, mais qui paraissait comme une évidence pour beaucoup de chercheurs l’ayant précédé, à savoir le rôle primordial et décisif de l’Orient dans la construction des sociétés européennes du Néolithique, de l’âge du Bronze et de l’âge du Fer. Afin de bâtir sa thèse de l'origine européenne de la civilisation, Reinach n'utilisait cependant pas les arguments et la méthodologie de l'archéologie préhistorique en cours de construction et qui cherchait alors à établir les progrès de l'humanité, mais ceux d'une archéologie classique, que l'on pourrait qualifier d'érudition avec Émile Cartailhac ou de philologie comme Lapouge. Tout entière dévouée à l'histoire des peuples, elle se fonde sur la recherche de marqueurs de civilisation documentés par les textes classiques, et dont l'érudit présume la grande ancienneté.

Déjà en décalage en 1893 avec ce que l'on commençait à connaître de la complexité des sociétés préhistoriques européennes, le « Mirage oriental » est presque totalement obsolète en 1924, lors de la mise au jour de Glozel. La projection sur les sociétés du Néolithique et de l'âge du Bronze des caractéristiques civilisationnelles observées sur les sociétés classiques n'a en rien été confirmée par les connaissances objectives établies par l'archéologie préhistorique. Bien que Reinach ait parfaitement suivi tout au long de ces trois décennies les progrès de la recherche et des connaissances, il admet pourtant comme vraisemblable l'amalgame improbable qu'est Glozel et en défend l'authenticité : la conviction que tout – écriture, art, religion, savoir – aurait été créé dès l'origine et maîtrisé par le peuple ou la race civilisateur, l'emporte chez lui sur les faits documentés par l'archéologie.

Intervention / Responsable scientifique

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