La violence formelle au cinéma : la perception malmenée

évènement
Réalisation : 17-18 décembre 2024
Mise en ligne : 07 janvier 2025
DOI : 10.60527/sasj-jp06
URL pérenne : https://doi.org/10.60527/sasj-jp06
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violence

Descriptif

La question de la violence est l’une des plus fréquemment traitées dans le cadre des études cinématographiques. Pourtant, c’est presque toujours à travers le prisme du « contenu » profilmique des images qu’elle est abordée : horreur de la guerre et des univers concentrationnaires, torture physique ou mentale, représentation de la mort, brutalité exercée à l’égard d’un être humain ou d’un animal… Dans le cadre de 2 journées d’étude (la première à Caen les 17 et 18 décembre 2024, la seconde à Paris le 3 juin 2025), nous souhaitons déplacer la focale, afin d’examiner la violence de certaines formes cinématographiques. Il s’agira donc d’étudier ce que nous proposons de nommer la « violence formelle » au cinéma. Il existe en effet tout un panel de formes cinématographiques brutales, agressives, au sens où elles génèrent pour les spectateurs des stimuli sensoriels désagréables, voire douloureux : montage ultra-rapide, pulsatile, de plans hétérogènes, parfois monophotogrammatiques ; répétition ad nauseam de certains sons se caractérisant, par exemple, par leurs basses puissantes ; transformations soudaines et spectaculaires de la perspective et de la profondeur de champ ; changements brutaux et inattendus des échelles de plan ; images au cadre extrêmement tressautant ; absence volontaire de raccord et « saut » d’un plan à un autre ; usage de lumières aveuglantes ou de couleurs saturées… Des formes violentes sont mobilisées, bien qu’à divers degrés, tant par le cinéma mainstream (Alfred Hitchcock, Martin Scorsese, Sam Peckinpah…) que par le cinéma « de genre » (films d’horreur, avec notamment les slashers, qui inscrivent le motif de la taillade dans le style filmique lui-même) et le cinéma d’avant-garde (Sergueï Eisenstein ; Peter Kubelka ; le cinéma dit « structurel », avec notamment Paul Sharits, Ernie Gehr, Michael Snow, Tony Conrad, Ken Jacobs…). À travers des corpus variés, ces journées d’étude tenteront donc de cerner la nature de la violence formelle au cinéma, et les fonctions qu’elle peut y assumer.

Organisation : Baptiste VILLENAVE (Université de Caen Normandie) et Massimo OLIVERO (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)

Comité scientifique : Vincent DEVILLE (Université Paul Valéry Montpellier 3), Antoine GAUDIN (Université Sorbonne-Nouvelle), Aurélie LEDOUX (Université Paris-Nanterre), Sarah LEPERCHEY (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), José MOURE (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Hélène VALMARY (Université de Caen Normandie)

Vidéos

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Conférence
00:30:09

Du Mal (originel ?) des transports

Plusieurs films relevant du found footage horrifique (Cloverfield de Matt Reeves (2008), Rec de Jaume Balaguero et Paco Piazza (2007)) ont été identifiés comme provoquant chez les spectateurs les