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Agressions du regard dans trois films de sabre japonais des années 1960 : des tentatives pour mettre à mal la place privilégiée du spectateur de cinéma ?
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Descriptif
Résumé de la communication : Un cadre bringuebalé et un objectif éclaboussé par les soubresauts d’une course acharnée dans les eaux d’une rizière que traverse un assassin dans Le Grand Attentat (Eiichi Kudō, 1964) ; une image recouverte d’un sang noir projeté par la carotide d’un seigneur brutalement décapité dans Samouraï (Kihachi Okamoto, 1965) ; l’idéogramme « Fin » en surimpression sur l’image floutée par le mouvement soudainement figé d’un corps de sabreur déchaîné dont le coup de katana semble déchirer l’écran dans Le Sabre du mal (Kihachi Okamoto, 1966) : trois exemples d’agression du regard ponctuant des fleurons du second âge d’or du chanbara. Alors que le Japon est agité par de profondes révoltes ouvrières, étudiantes et bientôt paysannes en cette décennie des années 1960, le film de sabre japonais renoue avec son héritage esthétique et thématique, celui du hangyaku jidai-geki (drame historique de la rébellion) s’épanouissant du milieu des années 1920 à celui des années 1930 avant d’être mis sous le boisseau par une décennie de militarisme puis une autre d’occupation américaine. Au-delà des enjeux thématiques, historiques ou esthétiques, il s’agira de se demander si ces agressions des sens et en particulier de la vue qui traduisent le désordre des combats des trois films ne cherchent pas surtout à bousculer la place privilégiée du spectateur.
Biographie de l'auteur : Simon Daniellou est maître de conférences à l’université Rennes 2 et membre de l’unité de recherche « Arts : pratiques et poétiques » (EA 3208).
Thème
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