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Lieu de réalisation
Mrsh-Caen
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/0f8s-1r19
Citer cette ressource :
La forge numérique. (2024, 17 décembre). Les prouesses de Ken Jacobs, ou la violence du dispositif comme plaisir formel , in La violence formelle au cinéma : la perception malmenée. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/0f8s-1r19. (Consultée le 13 janvier 2025)

Les prouesses de Ken Jacobs, ou la violence du dispositif comme plaisir formel

Réalisation : 17 décembre 2024 - Mise en ligne : 7 janvier 2025
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Descriptif

Résumé de la communication : À la fin des années 1960, aux États-Unis, le cinéaste Ken Jacobs entame ses expériences perceptives sur des films des premiers temps à l’aide d’un projecteur analytique lui permettant de faire des arrêts sur image, de ralentir, d’accélérer et/ou de faire marche arrière pendant le visionnage d’une bobine. En travaillant notamment sur le film de Billy Bitzer Tom, Tom, the Piper’s Son (1905), pour interroger le dispositif cinématographique fondé sur le défilement de la pellicule et la structure filmique de la succession d’images autorisant la perception du mouvement, Jacobs fait grandement violence à la forme de ce court-métrage, qu’il finira par « transformer » en un film de presque deux heures, son propre Tom, Tom, the Piper’s Son (1969-1970). Cette violence est son « gage » pour atteindre un plaisir tout particulier, celui de connaître le film en termes de figuration et de représentation jusque dans les méandres de sa matière filmique. Cette expérience technico-formelle ouvrira la porte à d’autres expérimentations, où la manipulation d’un dispositif « para-cinématographique » produira des formes précaires et évanescentes fondées inséparablement sur une violence perceptive (le flicker à cadence élevée) et sur un plaisir esthétique, celui de la possibilité de voir en trois dimensions des images datant de la fin du XIXe ou du début du XXe siècles : il s’agit de ses performances avec le « Nervous System » et de son procédé breveté sous le nom d’« Eternalism ». En retraçant, par le biais d’une approche historique et théorique, la trajectoire de Ken Jacobs de collectionneur de bobines du cinéma des premiers temps à analyste amusé de ce matériel, il s’agit de réfléchir à la manière dont la violence du dispositif peut être la source d’une violence perceptive, et à la façon dont la violence faite au dispositif et à des images pré-existantes peut être une source de plaisir en termes de création formelle et d’expérience esthétique.

Biographie de l'auteur : Tatian Monassa est maître de conférences à l’université Paris Cité, et membre du CERILAC (UPR 441).

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