Réhabilitation par phytomanagement de sols pollués par des éléments traces métalliques (ETM)

Réhabilitation par phytomanagement de sols pollués par des éléments traces métalliques (ETM)

Suite à la découverte de plantes hyperaccumulatrices capables d’extraire et d’accumuler une forte quantité de métaux présents dans le sol, le terme phytoremédiation a été introduit en 1983. Il désigne l'utilisation de végétaux et de microorganismes associés pour réduire les effets toxiques de contaminants présents dans l'environnement par accumulation dans la biomasse produite. Cependant, la phytoremédiation s’est heurtée à de nombreuses limites dont notamment la gestion de la biomasse végétale contaminée. Ce qui a nécessité de faire évoluer cette technique afin de favoriser la stabilisation des polluants dans le sol, contrôler leur transfert vers les parties aériennes des végétaux, promouvoir les fonctions écosystémiques et enfin valoriser la biomasse produite. L’ensemble de ces stratégies est défini sous le terme « phytomanagement ». Le phytomanagement est donc la production à long terme d’une biomasse végétale rentable sur un sol dégradé avec ou sans apport d’amendements diminuant au final l’impact des pollutions et favorisant la restauration des services écosystémiques. Cela réduira les transferts des ETM vers les différents compartiments de l’environnement verticaux ou horizontaux en limitant la fuite par lixiviation ainsi que le transport de particules par voie aérienne ou l’érosion du sol. Ceci aboutira à la diminution des risques pour la santé humaine et l’environnement et contribuera à la valorisation des paysages par la mise en place d’un couvert végétal.

Biographie de Domenico Morabito

Ma thématique de recherche porte sur les interactions plantes x environnement via des approches écophysiologique, moléculaire et des sciences du sol. Depuis mon arrivée au LBLGC, ma thématique de travail a porté sur trois points forts :

(i) La recherche des mécanismes biologiques impliqués dans l’efficience d’utilisation de l’eau (WUE) chez le peuplier

(ii) La réponse transcriptomique et protéomique du peuplier à différents stress abiotiques (sécheresse, élévation de température ou apport de métaux lourds)

(ii) La mise en place de techniques de réhabilitation par phytomanagement de milieux fortement anthropisés.

Ces trois thématiques ont été abordées aux niveaux écophysiologique et moléculaire en ce qui concerne les modèles végétaux étudiés et au niveau physico-chimique en ce qui concerne les sols des milieux anthropisés (principalement d’anciens sites miniers). J’ai ainsi étudié les niveaux de contraintes subis par de jeunes plants de salicacées lors de stress et j’ai recherché au niveau du transcriptome et du protéome les voies métaboliques liées à une meilleure efficience d’utilisation de l’eau ou celles reliées à une tolérance aux stress abiotiques. Enfin, depuis 9 ans je développe des méthodes de réhabilitation de sites et sols pollués et de production de biomasses valorisables.