Le point sur les résidus des produits phytosanitaires dans les vins

VIN ET SECURITE ALIMENTAIRE / Faire face aux nouvellesexigences

 12e Matinée des Œnologues

Magali Grinbaum

L’utilisationdes produits phytosanitaires en viticulture favorise la production de raisinssains et l’élaboration d’un vin de qualité, mais peut également entraîner laprésence de résidus dans les raisins et les vins. Quelles sont les teneursretrouvées ? Présentent-elles un risque pour le consommateur ? Bien qu’aucunrisque toxicologique réel n’ait pu être associé à la présence de résidus depesticides dans les vins, cette problématique constitue une préoccupationmajeure des consommateurs et des producteurs.

L’analysedes résidus de pesticides a beaucoup évolué ces dernières années. Laspectrométrie de masse en tandem couplée, soit avec une chromatographie enphase gazeuse (GC- MS-MS), soit avec une chromatographie en phase liquide(LC-MS-MS) est très utilisée, car elle permet d’isoler le pesticide de lamatrice et fournit un spectre de masse de la molécule assimilable à uneempreinte digitale. Elle permet ainsi d’atteindre des LQ (Limites deQuantification) très sensibles de l’ordre du microgramme par litre de vin. Cesanalyses, de plus en plus performantes, permettent ainsi de détecteraujourd’hui des teneurs de plus en plus faibles, qui n’étaient pas mesurablesauparavant.

Quelssont les itinéraires techniques qui permettent de limiter les teneurs enrésidus de produits phytosanitaires dans les vins ? Depuis 2011, l’IFVtravaille sur cette thématique. Au vignoble, il s’agit d’optimiser les intrantsphytosanitaires et de mettre en place un programme complet de protection de lavigne efficace, entraînant un minimum de résidus dans les vins. Au chai,l’intérêt de différentes opérations (collage, filtration) est évalué etplusieurs types de vinification comparés. L’objectif est d’identifier desitinéraires œnologiques qui réduisent globalement, voire éliminent, les risquesde résidus dans les vins sans incidence sur les qualités organoleptiques. Lestravaux menés par l’IFV montrent que les concentrations en molécules phyto-sanitaires dans les vins sont variables selon les itinéraires de vinificationutilisés, et qu’une diminution, voire une élimination, d’un grand nombre dematières actives est observée après fermentation. Les teneurs en résidus dansles vins sont fortement liées au positionnement et au choix des molécules.Ainsi, en choisissant préférentiellement de traiter avec des molécules qui ne «passent pas dans les vins » à partir du stade floraison et en positionnantcelles qui sont connues pour transférer dans les vins très tôt avant fleur,l’objectif « réduction des résidus dans les vins » peut être atteint.