Organisation internationale de filière et construction de la réputation : le rôle de la RSE

Conférence donnée dans le cadre de la journée "Vin, Réputation et Consommation durable"

>> Bernard Sinclair-Desgagné, HEC Montréal

Les réputations se perdent plus facilement qu’elles ne se gagnent. Surtout aujourd’hui, alors que l’internet et autres technologies de l’information font en sorte qu’aucun produit et aucune marque ne sont à l’abri d’un désenchantement soudain et irrémédiable des consommateurs, suite à un caprice de la mode, aux attaques de la concurrence, à une baisse accidentelle de qualité (due à un aléa climatique ou à la défaillance d’un maillon de la filière), à une mauvaise presse (fondée ou non) ou à une malveillance. Dans ce contexte, la responsabilité sociale et environnementale (RSE) représente l’un des plus sûrs moyens de maîtriser le risque.

La RSE – ses motivations, ses multiples facettes et ses impacts – fait depuis quelques années l’objet de nombreuses études en science économique. Cet exposé présentera les grandes lignes et conclusions de ces travaux, en portant une attention particulière à la gestion des risques et de la réputation. Le propos s’appuiera sur plusieurs exemples tirés des filières agro-alimentaire et vinicole, notamment en Californie, au Chili, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud, en France et en Europe. Comme on le verra, les meilleures pratiques de RSE sont multiformes et s’arriment aux principaux supports de la chaine de valeur, comme la gestion des sols et de l’eau, le terroir, la protection de la biodiversité, l’entretien des services écosystémiques, l’efficience énergétique, la manutention et la mise en marché, la réduction des déchets, la qualité de l’air, la gestion des ressources humaines, la gouvernance, la mobilisation des réseaux sociaux et l’implication communautaire.