Notice
Le merveilleux chez Strauss et Schreker : approche comparative
- document 1 document 2 document 3
- niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif
Le catalogue des opéras de Richard Strauss couvre un large champ culturel et thématique, selon une progression partant de légendes médiévales à la mode wagnérienne (Guntram, 1894) pour s’inscrire durablement dans la mythologie grecque (Elektra, 1909 ; Ariane à Naxos, 1912 ; Hélène d’Égypte, 1928 ; Daphné, 1938, etc.). L’épisode biblique de Salomé (1905), bien que teinté de décadence dans le prolongement de la version d’Oscar Wilde, a servi de passeport pour monter dans un train peuplé d’héroïnes, égéries décalées d’un XXe siècle naissant frappé par la Grande Guerre. Au-delà de cette crise politique européenne, l’ensemble de ces opéras fait face à l’essoufflement du romantisme, à la naissance de la psychanalyse et à l’inextricable malaise à se situer entre modernité et avant-garde. Comme une respiration nécessaire, la lignée parallèle des comédies aristocratiques et bourgeoises (Le Chevalier à la rose, 1911 ; Intermezzo, 1924 ; Arabella, 1933, etc.) nous divertit quelque peu du poids marmoréen de cette Antiquité chargée de refonder la valeur civilisationnelle de l’espace germanique.
Si La Femme sans ombre marque un pas de côté par rapport à la lignée antiquisante de la collaboration entre Strauss et Hofmannsthal, ce conte asiatique perpétue à sa façon la quête de modernité des deux artistes en actualisant cette fois un héritage germanique porté par une filiation issue d’un Orient philosophique et merveilleux. Le glissement de l’Antiquité grecque vers l’Orient fantastique ne marque pas pour autant un changement dans les préoccupations existentielles de l’opéra allemand post-wagnérien. Quelle valeur édificatrice peut être accordée à un conte adapté à l’opéra en ce début du XXe siècle ? Strauss, compositeur d’opéras, est-il encore tenu de servir une musique romantique illustrative et émotionnelle, surtout après s’être essayé aux explorations philosophiques de son Ainsi parlait Zarathoustra (1896) et de sa Symphonie alpestre (1915) ?
L’institut IRPALL et l’Opéra national du Capitole de Toulouse ont réuni des spécialistes en littérature, philosophie et musicologie germaniques pour tenter de mettre en lumière le feu croisé des dynamiques culturelles qui traversent La Femme sans ombre : tradition, modernité, mythologie, romantisme décadent, héritages du monde de l’opéra…
Dans la même collection
-
Orchestre et orchestration dans "La Femme sans ombre"
VellyJean-JacquesSi La Femme sans ombre marque un pas de côté par rapport à la lignée antiquisante de la collaboration entre Strauss et Hofmannsthal, ce conte asiatique perpétue à sa façon la quête de modernité des
-
La Femme sans ombre et la modernité viennoise : effondrement du présent et rédemption de l’avenir
AstorDorianSi La Femme sans ombre marque un pas de côté par rapport à la lignée antiquisante de la collaboration entre Strauss et Hofmannsthal, ce conte asiatique perpétue à sa façon la quête de modernité des
-
La Femme sans ombre, le dernier opéra romantique ?
CandoniJean-FrançoisSi La Femme sans ombre marque un pas de côté par rapport à la lignée antiquisante de la collaboration entre Strauss et Hofmannsthal, ce conte asiatique perpétue à sa façon la quête de modernité des
-
Humain, trop humain : morphologie anthropologique des leitmotive straussiens
LehmannMichelSi La Femme sans ombre marque un pas de côté par rapport à la lignée antiquisante de la collaboration entre Strauss et Hofmannsthal, ce conte asiatique perpétue à sa façon la quête de modernité des
Sur le même thème
-
La politique culturelle de la Révolution Française et la musique
TaïebPatrickLe musicologue Patrick Taïeb souligne l'attention exceptionnelle prêtée par la Révolution Française à l'organisation de la vie musicale.
-
« Si seulement il m’aimait » : contrariétés et âmes torturées dans les opéras de Verdi
LehmannMichelDe tous les thèmes qui inspirent la création de fictions, l’amour occupe probablement le premier rang. S’il est impossible de le mesurer avec exactitude, cette prédominance est le fruit d’une
-
Le vocabulaire historique du geste et du jeu musicaux en France
Charles-DominiqueLucLaboratoire d'Anthropologie et de Sociologie Mémoire Identité et Cognition Sociale , Séminaire 2009-2010 , Anthropologie du Geste.
-
Orchestre et orchestration dans "La Femme sans ombre"
VellyJean-JacquesSi La Femme sans ombre marque un pas de côté par rapport à la lignée antiquisante de la collaboration entre Strauss et Hofmannsthal, ce conte asiatique perpétue à sa façon la quête de modernité des
-
Humain, trop humain : morphologie anthropologique des leitmotive straussiens
LehmannMichelSi La Femme sans ombre marque un pas de côté par rapport à la lignée antiquisante de la collaboration entre Strauss et Hofmannsthal, ce conte asiatique perpétue à sa façon la quête de modernité des
-
Focus sur le projet des étudiant.e.s du pôle Aliénor
MartinezAnne-SophieGambierEdithProjet de pratique de la scène caractéristique au pôle Aliénor. Il rassemble l’ensemble des étudiants de toutes les esthétiques en fin de première année de formation au DNSPM (diplôme national
-
Exotisme et bizarreries musicales (1860-1880) : Les Pêcheurs de perles, Aïda, Le roi de Lahore, san…
LehmannMichelSelon une vision commune de l’histoire de l’opéra, celui-ci aurait connu l’âge d’or de sa veine exotique dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le tri arbitraire de la postérité aurait ainsi établi
-
Au P.R.I.S.M. de l'interdisciplinarité - Vincent Tiffon
TiffonVincentSérie de podcasts réalisés par l’Action Doctorale du laboratoire P.R.I.S.M. (UMR7061) du CNRS de Marseille, qui a pour objectif de présenter les profils et les projets de recherche des membres
-
Adapter et représenter la légende de Faust : un élan de modernité ? / Table ronde
Garcin-MarrouFloreLehmannMichelMazellier-LajarrigeCatherineZidaričWalterDe la fin du siècle romantique à nos jours, les reprises faustiennes mettent plus en lumière les marqueurs de cette puissance de vie, clamée par Faust et caricaturée par Méphisto, au détriment des
-
Ferruccio Busoni faustien : Essai pour une nouvelle esthétique de la musique (1907) et Doktor Faust…
LehmannMichelDe la fin du siècle romantique à nos jours, les reprises faustiennes mettent plus en lumière les marqueurs de la puissance de vie, clamée par Faust et caricaturée par Méphisto, au détriment des seules
-
"Son lo spirito che nega sempre tutto". Mefistofele I et II : d'un cuisant échec (La Scala, 1868) à…
ZidaričWalterDe la fin du siècle romantique à nos jours, les reprises faustiennes mettent plus en lumière les marqueurs de la puissance de vie, clamée par Faust et caricaturée par Méphisto, au détriment des seules
-
Projet COSA, entretien 1 : processus de création et improvisation musicale
MonteraJean-MarcCasalongaJérômeEntretien avec Jérôme Casalonga, Pierre Gambini, Jean-Marc Montera