Conférence
Notice
Langue :
Français
Crédits
Vincent Challet (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/6g6v-2551
Citer cette ressource :
Vincent Challet. UVSQ. (2013, 20 novembre). Une reconstruction mémorielle : écritures et réécritures du “Petit Thalamus“ de Montpellier , in L'écriture de l'histoire au Moyen Âge (XIe-XVe siècles). [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/6g6v-2551. (Consultée le 15 janvier 2025)

Une reconstruction mémorielle : écritures et réécritures du “Petit Thalamus“ de Montpellier

Réalisation : 20 novembre 2013 - Mise en ligne : 4 mai 2017
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Descriptif

Intervention par : Vincent CHALLET (Université de Montpellier 3)



L'un des principaux intérêts de la chronique urbaine de Montpellier est qu'elle a été conservée dans différents manuscrits et dans différents états qui attestent de son écriture et de sa recomposition entre le XIIe siècle et le XIVe siècle. Elle offre en conséquence une occasion unique d'analyse et de regard sur le phénomène de la reconstruction mémorielle opérée par l'histoire officielle en fonctions de contingences politiques, recomposition qui ne manque pas de révéler un certain nombre d'hésitations dans la définition à donner de la communauté urbaine et de nombreuses difficultés à susciter véritablement la naissance d'une identité civique. Ville dépourvue de tout passé romain, ce qui la rend libre d'opérer ses propres choix quant à la manière de narrer et ses origines et son histoire et dans l'option de la langue vernaculaire de préférence au latin, ville également dépourvue

de toute autorité comtale ou épiscopale, Montpellier ne fonde pas son identité sur la mémoire seigneuriale des Guilhem qui glisse petit à petit dans l'oubli. Certes, quelques-uns des glorieux rois d'Aragon peuvent lui offrir des figures de substitution, notamment Jacques d'Aragon natif de Montpellier, mais une telle mémoire est fragile et se révèle maladroite dès lors que le roi de France impose sa tutelle en Languedoc, tant et si bien qu'elle s'avère incapable de créer une identité civique adéquate. En définitive, ce dont témoignent ces constantes réécritures d'un passé plus ou  moins lointain, plus ou moins proche, c'est bien que le seul fondement de l'identité civique réside dans le consulat lui même qui utilise, afin de la matérialiser, l'ecclesia matrix que constitue Notre-Dame-des-Tables, le grand sceau du consulat et, à partir du début du XIIIe siècle, une reconstruction mémorielle dont la pierre de touche n'est autre que l'élaboration de cette chronique urbaine connue sous le nom de « Petit Thalamus ».

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