-
- Date de réalisation : 21 Novembre 2012
- Durée du programme : 21 min
- Classification Dewey : Histoire de la musique (500-1449 : ars antiqua, ars nova, musique médiévale...), Monodie (musique à une seule ligne mélodique), Drame liturgique
-
- Catégorie : Conférences
- Niveau : niveau Master (LMD), niveau Doctorat (LMD), Recherche
- Disciplines : Musique, Langues et cultures des régions françaises
- Collections : Autour du drame liturgique médiéval du Sponsus
- ficheLom : Voir la fiche LOM
-
- Auteur(s) : MAILLARD Jean-Christophe
- producteur : Université Toulouse II-Le Mirail
- Réalisateur(s) : MICHAUD Nathalie
- Editeur : SCPAM Université Toulouse II-Le Mirail
-
- Langue : Français
- Mots-clés : occitan (langue), France (Moyen age), œuvre liturgique, musique et littérature, plains chants, musique du Moyen Age
- Conditions d’utilisation / Copyright : Tous droits réservés à l'Université Toulouse II-Le Mirail et aux auteurs.
Dans la même collection




"Sponsus" et musique / Jean-Christophe Maillard, Éric Léger
Sponsus et musique / Jean-Christophe Maillard, Éric Léger. In journée d'études "Autour du drame liturgique médiéval du Sponsus", co-organisé par le Département Lettres modernes, cinéma et occitan de l'Université Toulouse II-Le Mirail et le Festival Déodat de Séverac et dont la coordination a été assurée par Joëlle
Ginestet et les étudiants du master Métiers de la Culture et du Patrimoine
en Pays d'Oc. Université de Toulouse II-Le Mirail et Ostal d'Occitania, 21-22 novembre 2012.
> Voir aussi le diaporama d'Éric Léger dans l'onglet "Documents".
Le Sponsus
appartient au genre du drame liturgique et par delà s’inscrit dans la lignée
des paraliturgies. Celles-ci se développent à partir des hymnes, dès le IVe
siècle, mais ce que l’on a coutume de nommer paraliturgie se développe par le
biais des monastères tels Jumièges, St Gall, St Martial de Limoges, ou
Fleury.
La musique elle-même appartient, telle qu’elle
nous est transmise sous sa forme écrite, à l’univers de la monodie. Cette
monodie se situe chronologiquement, au niveau de son apparition, entre le chant
grégorien et entre le monde des
trouveurs, d’oc ou d’oïl. Si l’univers paraliturgique, monodie sacrée à texte
latin, semble s’apparenter au chant grégorien, il faut savoir que ce dernier
est un genre différent et antérieur, adapté à la liturgie stricte. On parlera
aussi de cantus planus, ou plain-chant, qui s’adapte mieux à une
définition élargie de « chant latin d’église à une seule voix ».
Quel apport pour l’histoire de la musique ? S’affranchir du texte liturgique pur, car la création de nouveaux textes littéraires peut être considéré comme stimulant pour la création musicale, et aussi pour une plus grande liberté. Les paraliturgies se divisent en tropes et séquences.
Le drame liturgique serait-il une extension du trope ? Il part
d’un désir de glose. Un texte libre se construit à partir d’une thématique
issue du calendrier liturgique, plus précisément axé sur les deux grands cycles
de Pâques ou de Noël. Selon St Ethelwold dans sa Regularis Concordia (ca 965-75), texte d’unification des trois
abbayes de Winchester, Gand et Fleury, le drame liturgique explique le rite de
Pâques. L'office des Matines commémore
l'événement. Cette commémoration se fait d'abord sous la forme d'un trope
reproduisant le dialogue de l'Ange et des Saintes Femmes, le "Quem quaeritis" : les saintes femmes, venues avec des onguents
pour ensevelir le Christ, trouvent le tombeau vide ; un ange assis sur la
pierre de l'entrée leur annonce la résurrection du Sauveur. Les rôles sont
tenus bien sûr par des moines. C’est le début de ce que l’on appelle drame
liturgique.
Dans
le cycle de Noël il en est de même lors de l’office des matines. On y récite la
prophétie de la Sibylle, texte apocryphe traduit du grec en latin par saint
Augustin. Le texte annonce la venue du Christ. Petit à petit, on théâtralise ce
texte en le présentant sous la forme d’un dialogue entre la Sibylle et divers prophètes. Si l’on en croit Chailley,
le Sponsus aurait été un prologue à
ce dialogue, rajouté à st Martial. Mais cette interprétation n’est pas la
seule. On le rattache aussi parfois au cycle pascal, ou encore à aucun cycle…
De plus, un pas est franchi dans le monde paraliturgique : l’emploi
partiel d’une langue vulgaire.
Entre
les origines du drame liturgique (ca 965) et le Sponsus il y a environ un siècle. On peut remarquer qu’à partir de
paraliturgies chantées, le drame se précise et que la présence de la musique
est un élément indissociable de ce phénomène. Le point de vue du musicologue
est donc orienté par divers paramètres :
- L’étude
d’une musique monodique, à destination religieuse, mais ne faisant plus un
appel systématique à la langue latine : peut-on définir un genre ?
Que dire de sa construction organique (modalité, rythmique) ? Quelle
peut être son esthétique par rapport aux musiques grégoriennes et aux autres
paraliturgies ?
- L’étude
plus complexe d’un genre de représentation incluant des effets qu’on
qualifierait aujourd’hui de « scéniques », le rôle de la musique dans
ce même genre, et éventuellement les reconstitutions qu’il est permis
d’imaginer, tant sur le plan éditorial que sur le plan de l’effectif :
acteurs-chanteurs certes, mais… instruments ? Faut-il imaginer une
spatialisation (les vastes édifices romans du temps le permettent
grandement) ? Une scénographie ? Des costumes, des décors ? Car
le monde du « spectacle » (terme inadapté ici) est aussi une branche
importante de la musicologie.
Donc, en dehors de la paléographie musicale, qui
occupe malgré tout la vedette, un certain nombre de points peut aussi nous
occuper…
Jean-Christophe Maillard propose d'entendre quelques exemples de représentation musicales du Sponsus : par le Nashville Early Music en 2008 à Nashville, un extrait de la musique de Pino Donaggio du film "Two evil eyes" de Dario Argento (1989), par le Coro Christus Ensemble, par the Compline Choir of Christ Church (Anglican) in Savannah...
commentaires
Ajouter un commentaire Lire les commentaires
Valentinem 08/04/2013 03h19